Princesse Scorpion

Chapitre 2

A peine sorti du ministère, je transplane à l'appartement que j'étais censée posséder en ville. Il y a bien longtemps que je n'y suis pas allée. Il faut dire que je préfère largement vivre avec Adam au manoir Scorpi. Je n'aime pas être seule. 

Je sors de ma poche la clé et pénètre dans l'appartement. Deux mois que je ne suis pas rentrée ici et ça ne m'avait pas manqué. La poussière jonchent sur tous les objets. Je pose mes clés et mon manteaux dans l'entrée pour me diriger vers la cuisine. J'ouvre le frigo. Un odeur pestilentielle m'accueille. Je fronce le nez. Je crois que j'ai oublié de faire le vide avant de partir. D'un coup de baguette, je débarrasse tous les aliments et fais le ménage dans le meuble. Parmi les casseroles et assiettes, je réussis à dénicher un paquet de gâteau encore consommable. Je fais chauffer de l'eau et me prépare un thé. En attendant que l'eau boue, je fais disparaître la poussière et remet chaque objet à sa place. En quelques minutes, je retrouve un appartement à peu près convenable. Je met le sachet dans une tasse et laisse infuser. 

J'ai tellement hâte d'être au weekend prochain où je pourrais enfin retourner chez moi. Je savais que cette séparation serait dure, aussi bien pour Adam que pour moi mais je pensais que pas autant. Le beau brun  me manque déjà cruellement. Nos missions me manquent, notre chambre me manque, le manoir me manque, ses habitants me manquent... Je ne sais pas comment je vais tenir jusqu'à la fin de la semaine sans les revoir. 

Soudain un crac sonore retentit devant la porte. Je me lève avec lassitude et va ouvrir. 

- Bonjour Granger. 

Malefoy... C'est pas possible...

- Tu me suis ou quoi ? Qu'est-ce tu fais là ?

- Rêve pas Granger, c'est ma robe que j'ai suivie jusqu'ici. 

Je lui claque la porte au nez. Mais quel imbécile ! Je retire la tenue précautionneusement avant de me rendre compte que je n'ai pas de vêtements ! J'ai tout emmené chez Adam en partant... Chiotte. Je remet la robe et ouvre au blondinet arrogant. 

- T'aurais pas pensé à récupérer mes vêtements au ministère par hasard ? 

- Putain Granger, t'as cru que j'étais ta bonne ou quoi ? 

Il me balance pourtant un sac plastique. Et lui, il a cru que j'étais sa poubelle ?! Je suis sur le point de lui rappeler à quel point cette matière est mauvaise pour l'environnement quand je remarque mes habits à l'intérieur. Sans un merci, je lui claque de nouveau la porte au nez et me change rapidement. Je lui rends sa robe pliée nickelle sans un mot. Au moment de partir, il me lance un regard par dessus son épaule et dit: 

- Au fait Granger... Beau discours... 

Il transplane sans attendre de réponse. Je reste un instant sans bouger,stupéfaite. Puis j'hausse les épaules renonçant à comprendre le Serpentard. Ça me donne mal à la tête. Je rentre dans mon appartement. 23h55. Je saisis mon téléphone avant de le reposer. Je ne peux pas lui envoyer de message sans prendre le risque d'être tracé par les aurors...

Je m'allonge sur le lit et m'endort aussitôt.

*******

- Dring, Dring !!!

Je tapote ma table de chevet du bout de la main afin d'éteindre cette foutue alarme. Un grand bruit retentit signe de la mort de l'appareil mas l'alarme cesse. Je ferme les yeux en remuant un petit peu. 

Soudain, je capte que nous sommes lundi donc que, accessoirement, je travaille. Je me lève d'un bond, paniquée. Je suis en retard ! Je me fais une toilette de chat, attrape deux tartines au vol, mes clés et mon manteau et quitte l'appartement en transplanant. 

J'atterris devant le ministère et plusieurs ascenseurs plus tard, j'atteins enfin le bureau des Aurors. La secrétaire me fusille du regard quand je passe devant elle. Apparemment mon speech a déjà fait le tour du bâtiment. 

J'entre dans la salle commune pour me prendre un thé quand je remarque que tous les Aurors sont assis autour de la table. C'est réunion Tupperware ou quoi ? Un monsieur fin et grand comme un tagliatelle me désigne une place

- Miss Granger, nous vous attendions... Veuillez vous joindre à nous...

Géniale... J'adore les journées qui commencent comme ça... Je me laisse tomber gracieusement sur une chaise à côté d'Harry. Le brun à lunette me sourit. 

- Nous sommes ici réunis pour évoquer le meurtre qui s'est passé hier soir chez les Moldus. Nous pensons très fortement que le responsable est une créature magique. 

Je m'étrangle intérieurement. Adam... Puis je me raisonne. Non. Adam sait ce qu'il fait. Son travail est toujours propre et il ne laisse jamais de trace...

- Nous sommes, avec mes collègues, allés voir les lieux du meurtre, poursuit le Spaghetti. L'arme utilisé est un flingue de calibre 9. 

Je soupire. Ce n'est pas notre famille. Jamais ils n'auraientt utilisé une arme susceptible de faire des victimes collatérales. Par contre je mettrais ma main à couper que les Draconis sont derrière tous ça. Les grandes effusions de sang, ça les connait...

- Nous avons recueilli les témoignages des Moldus dans les presses locales. La plupart des gens sont d'accord sur un point. Une fois les coups de feu tirés,  l'homme se serait évaporé. 

- Il aurait tranplaner en fait, les coupé-je. 

Tous les regards convergent vers moi. Je les soutiens sans fléchir. 

- Non pas exactement Miss Granger... Je pense que nous avons affaire à une créature magique très ancienne et très puissante. La plupart des victimes étaient des sorciers. Nous pensons que cette soirée était un avertissement et que leur prochaine cible est le ministère. 

Je m'étouffe en buvant ma gorgé de thé. Et encore, dire, je m'étouffe est un euphémisme ! Je recrache littéralement mes poumons. Je ne peux contenir mon hilarité. Ils n'ont jamais été aussi à côté de la plaque ! Des créatures de ombres ? Vouloir s'en prendre au ministère ? Ils ont fumé quoi avant de venir ? Les Aurors me fixent comme si j'avais perdu la tête. 

- Peut-on savoir ce qui vous fait rire Miss Granger ? me demande froidement Tagliatelle 

Je sèche mes larmes du bout des doigts avant de répondre. 

- Vous êtes en train de sous-entendre qu'une personne voudrait s'attaquer au ministère ? Une personne seule contre plusieurs centaines de sorciers ? Personne n'est suffisamment débile pour ça ! 

Ils ont surtout autre chose à faire

- Nous ne savons pas à quoi nous avons affaire. Nous devons être près à toute éventualité ! je vous rappelle quand même Miss Granger, que vous avez beau être un héroïne de guerre, votre expérience dans ce métier est moindre ! Je suis votre supérieure, vous devez donc de ce fait m'obéir ! 

Cette fois, je ne rigole plus du tout. Je me lève tranquillement le regard calme. 

- Votre paranoïa vous perdra tous. 

J'attrape mon sac à main et ma tasse de thé puis je déclare d'un ton tranquille: 

- Et ne comptez pas sur moi pour participer à ça. Je ne remettrais pas les pieds au ministère tant que le personnel n'aura pas retrouver un tant soit peu de bon sens. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée. Et M.Tagliatelle ou je ne sais pas comment vous vous appelez, vous avez de la sauce tomate sur la chemise.