[Chapitre 5]

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Suivre les faits et gestes de Mademoiselle Løfte était plus simple que je ne le pensais. Par moment je ne pouvais pas faire le travail en personne alors j'ai demandé cette faveur à Marina.

-Mettre en surveillance la fiancée de monsieur ?
-Oui et en toute discrétion, hersker qui le demande.

Elle ne pose aucune autre question et part déjà faire ses recherches. Cette histoire de traître va ralentir les tâches que je me dois d'accomplir.

Nicolaj et moi gérons bien pendant l'absence de Marina mais pour pouvoir être proche de la perfection, je retourne recruter quelques autres humains.

Le profil que je recherche reste le même que celui de Nicolaj et Marina, seul, sans famille, mature et ayant un atout qui saurait défendre les lieux et leur maître.

Ça me fera moins de travail à accomplir même si je devrais supporter et subir les caprices du gamin.

Après avoir présenté les nouveaux employés à ceux présents ainsi qu'à l'hôte, je leur confie directement leur travail à faire.

Ils sont productifs et apprennent rapidement donc je ne repasse pas constamment par derrière. Je passe alors un peu de temps avec hersker.

-N'oublie pas que tu dois me trouver un instituteur aussi.
-Oui monsieur, je vais m'en occuper aujourd'hui même.

Je le ferais après le ménage et la surveillance que tu m'as demandé plus tôt. Espèce d'ingrat insatiable, jamais satisfait de mes services dont je m'efforce de bien faire.

En allant dans la cuisine, Marina me fait son rapport sur Rose Løfte. C'était rapide, il manquait quelques informations mais c'était déjà beaucoup pour moi.

Ce n'est que plusieurs jours plus tard et avec l'aide de Marina que je trouve un instituteur pouvant se déplacer jusqu'à la villa et dont les qualifications recommandées correspondent.

Un certain Erik Mieczlaw, quand j'ai énoncé le nom de mon maître il a tout de suite accepté, se pourrait-il que ce gamin me cache encore des choses ?

Les séances de leçon se passaient dans la bibliothèque, je venais m'assurer que tout allait bien par moment avant de continuer mes tâches.

Il ne travaillait pas toute la semaine, son professeur lui donnait ses week-ends pour se reposer.

Être payer pour transmettre un savoir auquel on peut acquérir gratuitement est vraiment stupide.

Et il paraît qu'il y a une entreprise uniquement dédiée à ça mais qu'ils nomment "établissement scolaire" ?

Absurde.

C'est avec certitude que l'espèce humaine est vouée à l'extinction imminente. Et ils seront leur propre bourreau.

Les employés ont pu faire connaissance et se familiariser avec les pièces de la villa après seulement trois jours passés ensemble.

La confiance doit être maître sous ce toit sinon ils deviendront comme l'autre survivant.

-Les draps ont été nettoyés ce matin ?
-Oui Tobias, j'ai mit ceux de monsieur de côté pour que tu t'en charge ensuite.

Le blond m'avait répondu en me montrant les draps en questions, Morten était le plus jeune des employés mais son travail est toujours bien fait.

Je prends les affaires et va faire la chambre du maître. Juste après je raccompagne le professeur qui venait de finir d'instruire son élève.

Les deux se saluent respectivement avant que je referme la porte.

Je m'assure que tout le monde soit à son poste avant d'aller au bureau de Maximilian, lui donner le rapport.

Ayant omis de frapper avant d'entrer, celui-ci sursaute de surprise. Il me fait remarquer mon incapacité à signaler ma présence sur lequel je m'efforce de m'en excuser.

Je lui tend le dossier auquel rien d'étrange dans la vie de mademoiselle Løfte était présent. Je reste cependant devant lui.

-Elle pourrait aussi faire semblant en se doutant qu'elle peut être surveillée..on continuera de la faire suivre.
-Très bien.

Je l'observe ranger précieusement le dossier dans un tiroir de son bureau.

-J'ai eu l'idée de faire une fête, les préparatifs devront commencer dès ce soir.

Je ne cache pas ma surprise, une fête ? Aussi tôt ?

-Une fête ? En quel honneur ?
-Et bien, la raison donnée sera que je veuille retrouver les personnes qui me sont chers, mais la vérité est que je veux te présenter les potentiels traîtres, tu devra mémoriser leur visages et leur nom.

Toujours aussi paranoïaque, il ne changera jamais. Et si ce traître était finalement un inconnu ?

-Seront-ils nombreux ?
-Une vingtaine, cela se fera le plus vite possible, pense tu en être capable ?
-Évidemment.
-Bien.

Il se lève et vient pour me faire face quant à moi je ne bouge pas de ma place.

-Je compte sur toi pour ne pas faillir à cet événement, ne me déçois pas.
-Entendu hersker.
-Il y aura quelques collègues de mon père également, je vais sûrement te demander d'espionner tout le monde, toutes les conversations.
-Cela me sera facile.
-Dis toi que plus vite on le trouve plus vite tu aura mon âme.

À sa dernière phrase, mon sourire de démon s'affiche légèrement.

-Je m'occupe de tout, soyez sans craintes.
-Bien, tu peux aller t'occuper des préparatifs je vais retourner à mon travail.

Je sors à la fin de ses mots et me dirige vers les autres servants.

-On a une nouvelle tâche, arrêtez ce que vous faîtes, il faut qu'on fasse des préparatifs pour une fête digne du statut de Monsieur.
-Je vais m'occuper à chercher un repas Tobias, me répond Marina.
-Il y a des décorations dans les parages ?

Mon regard se pose sur Nicolaj et réfléchis à sa question.

-On pourrait aller voir dans le garage, j'ai disposé quelques cartons d'affaires là-bas.

Morten et Nicolaj me suivent tandis que Marina va prévenir Annika pour avoir de l'aide en cuisine.

Je fouille quelques cartons trouvant ce qu'il faut pour l'événement puis tombe sur une boîte avec le nom Overhive inscrit dessus.

-Emmenez ce qu'il faut au hall, je vais venir dans un instant.
Dis-je en commençant à sortir.

Les deux me répondent en même temps et s'exécutent.

De mon côté, j'emporte avec moi la boîte et retourne vers mon hersker. Cette fois-ci je toque et entre à son autorisation.

-J'ai trouvé ceci dans le garage, je pense que sa place est plutôt à vos côtés.

Il me prend l'objet presque immédiatement, l'ouvrant de façon maladroite.

Le voyant presque figé, je sors de la boîte la montre qu'il contenait et l'attache au poignet de son nouveau propriétaire.

Une fois fait je le regarde et ne voit que de la tristesse, c'est pathétique.

-Vous allez vraiment pleurer là ?

Il essuie ses larmes en ayant changé de comportement, essayant de paraître plus fort.

-Retourne à tes taches au lieu de dire des conneries !
-Bien hersker.

J'obéis docilement, claquant la porte à mon passage. Je ne descend pas tout de suite et attend dans un coin.

Cette attente en vaut la peine puisque je vois le gamin partir vers la chambre de ses parents.

Observant de la porte entrouverte, ce dernier craque et pleure dans les draps de ses géniteurs.

Il ment et mentira toujours, même à soi-même.

Maudis-moi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant