Fiction OrelxGringe - Épilogue.

Épilogue, Partie 11.

6 décembre 2018.

Aurélien entendit trois coups résonner contre la porte de sa loge et se leva de sa chaise afin d'aller ouvrir à la personne venant l'interrompre dans son rituel d'avant-scène. Stresser et se remettre beaucoup en question à quelques minutes seulement de monter sur scène. Pas top. Il ouvrit la porte en forçant un petit sourire sur ses lèvres et fut agréablement surpris de tomber nez-à-nez avec VALD et Suikon Blaz AD.

« Ah, les gars... dit-il doucement en troquant son sourire forcé contre un réel cette fois. Vous êtes déjà là ?

— Ouais, lui répondit Valentin en s'avançant dans la loge et en lui faisant un check alors qu'il se décalait pour les laisser passer. On savait pas vraiment à quel moment du show on était censés arriver sur scène et on arrive pas à avoir Gringe au téléphone pour lui demander... Il est pas encore là d'ailleurs ton chevalier, princesse ? »

Aurélien sentit ses joues chauffer doucement au surnom qu'avait choisi VALD pour lui. Ou bien était-ce par rapport au surnom qu'il avait choisi pour Gringe ? Il ne savait pas bien. Il passa une main dans ses cheveux noirs afin de cacher son embarras et secoua la tête doucement :

« N-Non... Skread m'a dit que Gringe lui avait confirmé par texto qu'il venait mais... Pas plus...

— C'est étrange, dit Suikon en s'asseyant sur le canapé présent dans la loge, avant de sortir de quoi faire un joint de son sac. Ça avait l'air de s'être plutôt bien passer la dernière fois qu'on s'est vus pourtant, non ?

— Bah ouais, il était tout chamallow le Gringe, rit VALD. Il ne tenait pas en place avant que t'arrives et il regardait son téléphone littéralement toutes les cinq minutes quand on était que tous les trois.

— Ah euh... Oui, c'est vrai... balbutia Aurélien en affichant une petite moue triste. Je ne sais pas... »

Il passa une main tremblante devant ses yeux fatigués et quand il les ouvrit de nouveau, il vit les yeux de ses amis braqués sur lui.

« Ça va, Orel ? lui demanda Suikon d'un air légèrement inquiet. T'as l'air crevé.

— Ouais, c'est ton Bercy mon pote, renchérit VALD en fronçant les sourcils. Faut que t'assures ce soir...

— Ah oui, oui... Vous en faites pas... tenta-t-il de les rassurer en affichant un faux sourire sur ses lèvres. C'est juste... Toute cette histoire avec Gringe qui me mine... Je ne sais plus quoi faire...

— Tu sais... On est pas dans vos histoires mais... Tu peux compter sur nous, ok ? lui dit Valentin en prenant le joint que lui tendait Suikon à ses côtés.

— Ouais, s'il vient pas, je ferai sa partie, t'inquiètes, renchérit Suikon en laissant la fumée s'échapper de sa bouche. Mais faudrait peut-être que vous parliez, non ? Si ça te met dans des états pareils...

— Je... Je peux pas... renifla Aurélien avant de passer une main sur son visage fatigué. Je peux pas... lui parler... lui en parler...

— Pourquoi pas...? demanda VALD, une expression confuse sur le visage.

— Je sais pas... J'ai peur de... balbutia Aurélien, ne sachant pas vraiment où il allait avec ça.

— T'as peur de quoi ? De lui ? tenta Suikon et Aurélien écarquilla les yeux d'un air soudain paniqué, se demandant si leurs amis avaient perçu quelque chose dans leur comportement la dernière fois.

— N-Non... C'est pas ça...

— T'as pas à avoir peur de lui, rit nerveusement Valentin même s'il entendait que son rire sonnait faux. Je sais qu'il est un peu brut de décoffrage, le Gringe, mais... S'il y a bien quelqu'un à qui il ne ferait jamais rien, c'est toi. Non ? »

Aurélien resta silencieux, se perdant dans ses pensées un instant. Il y a quelques mois, cette phrase serait encore une vérité absolue. Mais maintenant ? Guillaume avait levé la main sur lui. À plusieurs reprises même. Il avait laissé sa colère le guider et la dernière fois, alors qu'il pensait que tout s'était enfin apaisé entre eux, Guillaume l'avait embrassé. Il l'avait repoussé, se rappelant qu'il était en couple et que c'était Gringe qui l'embrassait et ce dernier avait essayé de le retenir, le faisant paniquer. Aurélien était perdu, il ne savait plus quoi penser, et cette réalisation lui fit monter les larmes aux yeux.

« Je... Oui, bien sûr... Tu as raison... se força-t-il à dire en stabilisant sa voix pour pas que ses amis n'entendent son émotion à travers celle-ci. Je dois y aller... Finir de me préparer, tout ça... On a calé Qui dit mieux après J'essaye, j'essaye. C'est à environ un tiers du concert... Ça va être cool. Fumez pas trop les gars, sinon vous allez oublier vos paroles, hein...

— T'inquiète pas pour ça, rit VALD. Tout va bien se passer, Orel ! Tu peux nous faire confiance. »

Aurélien sourit doucement et tourna les talons pour sortir de la loge, afin d'aller chercher sa tenue de scène. Il sentait ses yeux le piquer mais se força à ravaler ses larmes en pensant à quel point ce soir était une date clé dans sa tournée. Il n'avait pas le droit à l'erreur. Et pour ce faire, il devait mettre ses sentiments de côté.