Fiction OrelxGringe - Épilogue.

Épilogue, Partie 13.

14 mars 2019.

Guillaume était en train de regarder un documentaire animalier à la télé lorsqu'il entendit son téléphone portable sonner à ses côtés. Il jeta un coup d'œil las à celui-ci, se demandant qui pouvait bien l'appeler à cette heure-ci, alors qu'il allait bientôt aller se coucher. Bon ok, il n'était pas si tard que ça, à peine 22h30, mais lui il était KO. Cette journée avait été particulièrement éprouvante pour lui, physiquement pr rapport au concert mais surtout sur le plan émotionnel par rapport à la sortie du clip de Pièces détachées. Il attrapa son portable et y lut le surnom de son ami sur l'écran, ce qui fit apparaître un large sourire sur ses lèvres. Orel.

« Aaaallo. »

Il fronça un instant les sourcils en se rendant compte de la mauvaise qualité de l'appel avant de jeter un coup d'œil à son écran à nouveau et de voir qu'Aurélien l'appelait en FaceTime et non pas en appel normal. L'écran beugua un instant avant que l'image se stabilise sur son ami qui avait un petit sourire sur les lèvres.

« Salut, Gringe... »

Guillaume ne put empêcher son sourire de s'agrandir en apercevant la bouille de son ami. Il avait l'impression que ça faisait une éternité qu'il ne l'avait pas vu. Et pourtant... Il l'avait vu il y a même pas deux semaines, lorsqu'il avait donné une fête pour son anniversaire. Et c'est à cette soirée que Aurélien lui avait avoué qu'il avait développé des sentiments pour lui. Qu'il avait oui, mais qu'il doutait aujourd'hui de la force de ces derniers. Guillaume perdit un instant son sourire en se demandant si Aurélien ressentait encore des sentiments pour lui ou s'il ne s'était rendu compte des siens que trop tard.

« Tu fais quoi ? lui demanda son ami en le sortant de ses pensées et il se força à se reconcentrer sur lui.

— Je suis sorti de scène là, on avait un concert ce soir. J'ai regardé un docu vite fait et j'allais me pieuter...

— T'es où ? Dans quelle ville ?

— À Lausanne, répondit Guillaume en souriant, sachant pertinemment bien à quel point Aurélien aimait cette ville.

— Trop bien...!! J'suis sûr que c'était le feu ! J'aurai bien aimé voir ça...

— Y a plus proche quand même, hein... rit Guillaume d'un air attendri. Si tu veux venir me voir...

— Ah, mais je suis déjà venu, Gringe.

— Comment ça ? T'es venu quand ? dit Guillaume d'un air étonné, les sourcils légèrement froncés.

— J'suis venu y a un mois quand t'es passé à Caen... »

Guillaume fronça les sourcils, confus. Il y a un mois... Ça faisait mi-février, ça. Juste avant sa pause de mi-tournée et peut-être même avant sa fête.

« T'es venu à Caen, répéta-t-il, d'un air perplexe.

— Oui... Le 15... dit Aurélien et il vit qu'il avait l'air un peu embarrassé.

— Mais... Pourquoi tu me l'as pas dit, Orel ? On serait allés boire un verre ou quoi après le concert.

— Je voulais pas te déranger, Gringe... Et puis, la dernière fois qu'on s'était vus c'était à mon Bercy et j'ai plus donné de nouvelles après ça... Vu que... Ça s'était pas hyper bien passé... J'étais un peu paumé et j'avais besoin de réfléchir à tout ça, à ce que je ressens encore pour toi...

— Et alors ? osa demander Guillaume, alors qu'il sentait une boule grandir dans sa gorge . T'en es venu à quelle conclusion ?

— À ce que je t'ai dit à ta fête, dit Aurélien en reniflant avant de se passer une main devant les yeux. Je t'ai aimé, j'ai développé des sentiments forts pour toi... mais... je ne suis plus sûr de t'aimer encore... Je crois que si, ils sont encore là... mais... Ces derniers mois, on s'est trop éloignés et... Et j'ai emménagé avec Ahélya... Et c'est quelqu'un de bien, qui me comprend, qui me soutient... C'est une femme tellement intelligente, j'ai peur qu'elle comprenne ce qu'il se passe entre nous, mes doutes... J'ai pas envie de la faire souffrir, Guillaume... »

Guillaume sentit ses yeux le piquer et força un petit sourire crispé à rester en place sur son visage. Il voyait bien qu'Aurélien était complètement perdu et que ce dernier se retenait de pleurer là, tout de suite, maintenant. Mais il le connaissait et il savait que le moment où il craquerait complètement ne saurait tarder et il ne voulait pas pleurer lui aussi, pour que Aurélien se sente encore plus coupable.

« Qu'est-ce que tu fais cette semaine, Orel ? demanda-t-il pour changer de sujet.

— Cette semaine...? répéta Aurélien en reniflant à nouveau. Je ne sais pas... Je suis pas en tournée... C'est la pause jusqu'à mai mais j'ai plein de trucs... Demain soir j'ai le concert de Gims, je sais...

— C'est bien, ça, sourit Guillaume. Tu vas pouvoir un peu respirer, hein... »

Aurélien hocha la tête d'un air absent et Guillaume vit qu'il avait décroché alors il l'appela pour que le plus jeune se concentre à nouveau sur lui :

« Orel... Eh, dit-il avant de sourire tendrement en le voyant le regarder de nouveau, un petit air perdu sur le visage. Tu me promets de te reposer quand même ? Je sais que t'essayes de profiter à fond mais pense aussi à ton corps et à ton mental. Force pas trop pour faire plaisir à tout le monde, hein.

— Mmh... C'est quand que tu fais La Cigale déjà ? demanda Aurélien en lui offrant un petit sourire, essayant de changer le sujet.

— C'est dans quatre jours, le 18. Tu veux venir me voir ? dit Guillaume étonné, un petit sourire attendri sur les lèvres.

— J'aimerai bien, oui... Je te tiens au courant d'accord ?

— D'acc, mais force pas. Si t'es fatigué, je préfère que tu restes à te reposer chez toi, ok ?

— Oui, oui... »

Un petit silence se fit dans la pièce et Guillaume en profita pour observer avec attention son ami. Il avait l'air totalement ailleurs, comme s'il réfléchissait en permanence à quelque chose en particulier et Guillaume sourit tristement en sachant bien de quoi il s'agissait.

« Gringe, dit soudain Aurélien en revenant au monde réel. Au fait, si je t'appelais au départ, c'était pour te féliciter pour le clip de Pièces détachées. J'ai pas pu le faire pour celui de Scanner parce que... Enfin... J'ai pas d'excuses hormis le fait que je ne savais plus trop où j'en étais par rapport à toi... »

Et apparemment, t'en sais pas vraiment plus bébé, pensa Guillaume furtivement avant de sourire d'un air bienveillant au plus jeune :

« Merci, Orel. Ça me fait plaisir que tu aies pris le temps de m'appeler pour ça.

— Non, c'est pas...

— Pour de vrai, Orel. Merci. C'était pas du sarcasme, dit-il rapidement en voyant que c'était ce que le plus jeune devait être en train de penser.

— D-D'accord... balbutia Aurélien. Je... Je vais y aller maintenant, je suis fatigué... Encore bravo pour le clip, j'suis vraiment trop fier de toi... Et c'est... Le 18 c'est ça...? Je vais le noter dans mon agenda... Je te tiens au courant.

— Super, j'attends de tes nouvelles alors. Bonne nuit, Orel.

— Bonne nuit... »

Guillaume vit son ami le dévisager un instant sans rien dire avant que l'écran de son portable ne mette fin à l'appel vidéo, signifiant que le plus jeune avait raccroché. Il resta quelques instants encore à fixer son écran, avant de pousser un long soupire et de pencher la tête en arrière pour reposer cette dernière sur le dossier de son canapé. Même si auparavant tout cela était un peu flou dans son esprit, c'était une certitude à présent : il était tombé fou amoureux d'Aurélien. Et ça ne datait pas de hier.