L'Effet Domino

Chapitre 9: Sommeil.

Figée, Alix ne cliqua pas directement sur la notification.

 Comment avait-il pus lui envoyer un message sur Badoo ? Avait-il vu son pseudo le matin même sur son téléphone ? Avait-il trouvé son profil par hasard ? Que voulait dire son sourire du matin, dans ce cas ?

 Trop de questions s'ouvraient à elle.

Elle ne savait pas quelles étaient les réponses, mais elle savait qu'elle avait un moyen de s'en approcher.

Ouvrir le message qu'elle avait reçu.

Alors, elle brava sa peur de la fonction « vu » qui ne lui laisserait pas de retour en arrière possible , et regarda le message.

« Salut Alix, vus que t'as tendance à oublier tes devoirs , pense bien à faire la dissertation que je vous ai donnée mardi pour lundi ^^ ».

Rassurée par le fait que son professeur lui est envoyé un message non pas pour la draguer mais pour prévenir son côté tête en l'air , son esprit s'apaisa, ne se demandant plus rien.

Ne se demandant même plus comment son professeur l'avait contacté sur Badoo.

Elle se contenta de répondre sommairement un « Merci, j'y penserais », avant de s'allonger sur son lit.

 Cette surprise l'avait épuisée, et elle avait bien mérité une petite sieste, selon elle...

Alors, son esprit commença à divaguer, sombrant peu à peu dans les limbes du sommeil : 

elle voyait devant elle les visages de ses derniers prétendants, la tête, vide de la perle rare qu'elle cherchait, les visages de ses amis, et au milieu de tout ça , sans doute dus à son apparition inattendue sur sa messagerie privée, le visage de son professeur.

Son visage apparut peu à peu , à coté de la tête vide de sa perle rare, et sembla peu à peu se rapprocher de ce fantasme...

Et tandis que les deux semblaient se rapprocher, jusqu'à être proche du scindement, elle vit le visage commencé à bouger ses lèvres. Ne comprenant pas ce qu'il disait, elle tendit l'oreille, et soudain elle comprit :

« Alix, grouilles-toi tu dois faire ta valise ! »

C'était en réalité son frère qui venait de la réveiller, et son esprit avait ainsi mélangé le visage qu'elle imaginait avec les propos qu'elle entendait...

Se réveillant soudainement, elle se souvient qu'elle était effectivement censée partir à Paris chez sa mère, et qu'elle devait préparer sa valise rapidement pour ne pas rater son train !

Alors, dans l'urgence de la situation à laquelle elle devait faire face (faire sa valise) , elle oublia son rêve qu'elle venait de faire, et ne se préoccupa que du voyage proche ayant besoin d'être prépare.

Effectivement, son professeur n'avait pas tort de dire qu'elle était tête en l'air.Après s'être pressée, elle se retrouva finalement dans son train, quelques minutes avant que celui ne démarre.

Une fois que celui-ci démarra, elle commença à sentir les ballotements du train la ramener aux berceaux, et cessant de refluer son besoin, elle décida de se laisser faire.

Alors, peu à peu , les lumières s'éclipsèrent à ses yeux via l'intermédiaire de ses paupières, et les ballotements du train se firent de plus en plus distants ; Son esprit recommença à se perdre dans les limbes obscurs qu'ils ne dévoilent pas en temps normal, et pour la seconde fois de la journée, Alix commença une rêverie dont , si elle s'en souvenait, causerait en elle une grande gêne...

Son esprit commença par revenir au visage de son professeur... Cette fois-ci , ce n'était plus une simple tête silencieuse, mais un corps vient se greffer à ce qui était autrefois un simple bout de tête..

S'imaginant à la troisième personne, Alix se vit s'avancer vers son professeur, se plaçant devant lui. Elle vit celui-ci sourire, son esprit le faisant approuver ce qui allait se passer .Son esprit avait matérialisé une version d'elle plus franche, plus directe, alors elle se vit à son propre étonnement enlacer Jean, avant de porter ses lèvres aux siennes.

Elle ne pouvait sentir les sensations, mais se voir l'embrasser la rendait néanmoins confuse.Elle commençait à ressentir en son bas-ventre des sensations inhabituelles, des sensations qu'elle n'était pas censée ressentir dans ces circonstances impossibles et immorales, mais se voyant enlacer et embrasser langoureusement son professeur, elle ne pouvait rester impassible...

Elle se vit alors faire passer se baiser qui jusque-là était simple, presque oubliable, à un baiser plus profond, plus mêlé, où les deux projections de son esprit s'engagèrent dans une danse, une danse qu'ils exécutaient aussi bien de tout leur corps que de leurs langues...

La Alix qui observait ne savait que faire : elle tenta de se parler, de s'hurler à elle-même de s'arrêter, qu'elle ne pouvait pas, mais pas un mot ne sortit d'elle. 

Elle ne pouvait qu'observer, sans contrôler ce que son corps faisait où ressentait...

Quand, soudainement, elle se réveilla :

ses souvenirs étaient embrouillés, elle n'était pas sure de l'endroit où elle se trouvait, quand elle se rendit compte qu'elle se trouvait dans un train, à l'arrêt.

Elle se souvint alors qu'elle était dans un train direction paris, et en regardant plus attentivement, elle se rendit compte que son train avait atteint sa destination...

Alors, se dépêchant de sortir, elle ne cherchait pas à se souvenir de son rêve, s'étonnant juste de ressentir dans son bas-ventre des papillons ....