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Dimanche 11 février :

Je suis réveillé par de légères secousses, comme si quelqu'un essayait doucement de me tirer du sommeil. J'étais prêt à ignorer cela et à me rendormir, mais les secousses sont accompagnées d'une voix que je reconnaîtrais entre mille.

— Réveille-toi.

En ouvrant les yeux, je le vois juste au-dessus de moi. Je crois qu'il est encore nu, et je me dis que ce n'est pas vraiment le moment pour cela, dès le matin.

— Tu es réveillé, c'est bon ?

J'hoche la tête. Il se lève et sort du lit. En fait, il n'est pas nu, il porte juste un caleçon. Il enfile une chemise, mais ne la ferme pas complètement, s'arrêtant juste avant. Il me regarde. Pourquoi me fixe-t-il ainsi ? Peut-être parce que je ne peux pas m'empêcher de l'observer depuis tout à l'heure... Oui, ça doit être ça. Mais comprenez-moi ! Il est là, devant moi, en caleçon, avec la chemise entrouverte.

À cet instant, j'ai une forte envie de lui sauter dessus. Je dois vraiment me ressaisir un peu.

— Tu ne t'habilles pas ?

— Ah... si...

Je me penche pour ramasser mes affaires et m'habiller, mais je me sens un peu perdu, et je crois qu'il l'a remarqué. Je ne sais pas quoi dire ou faire, surtout après ce qui s'est passé la veille, où nous avons tous deux partagé un moment intime.

Heureusement, mes questions vont bientôt trouver des réponses.

— À propos de la nuit dernière...

Je lève la tête et le fixe. Il me regarde aussi, visiblement hésitant, ne sachant pas quoi dire.

— Oublie ok. C'était une erreur on n'aurait jamais dû. On était juste trop alcoolisé et on ne savait pas ce qu'on faisait. On n'est pas pédé en plus.

Il dit cela en remettant la chemise sur son épaule. 

C'est la première fois que je ressens un rejet, et c'est une sensation vraiment désagréable.

— Ah oui bien sûr. Ta carrément raison c'était une erreur. Je suis content que tu partage le même point de vue que moi.

Je lui souris, même si c'est un sourire de façade. Je suis assez bon pour dissimuler mes émotions. Il me regarde un instant, puis se concentre sur ses affaires et commence à se rhabiller. Je fais de même, mais à l'intérieur, je suis en ébullition. J'ai envie de pleurer, comme si j'étais dévasté. Je me sens brisé, et un mélange de tristesse, de colère, voire de haine me submerge.

Une fois habillé, je réouvre la porte et descends en bas. J'ai besoin de fumer ; je cours presque jusqu'au jardin. J'allume ma cigarette, et la sensation de la fumée entre mes lèvres me réconforte. Ça m'avait vraiment manqué. Cela m'aide à me calmer.

— Je croyais que tu n'avais plus de cigarettes.

Je sursaute et me retourne. C'est Jin, qui me fixe avec un regard sévère. Oh non, j'avais oublié hier.

— J'en ai retrouvé une en fouillant dans mes poches.

Il ne me répond pas. Est-ce qu'il m'en veut ? Son regard est vraiment dur, je ne l'ai jamais vu comme ça.

— T'as un problème, Jin ?

— Ouais, un gros.

— Eh bien, parle, au lieu de faire le mystérieux.

— C'est toi le problème.

— Moi ?! C'est moi le problème ?!

Je commence à m'énerver. Ce matin, je ne suis vraiment pas d'humeur à me laisser provoquer.

Ambiguity [ NAMGI ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant