Ambiguity [ NAMGI ]

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J'arrive au terrain de basket du lycée. Normalement, c'est ici qu'on pratique le sport. Avec Namjoon, on jouait au basket ensemble quand on était plus jeunes, mais on a arrêté vers 15 ans. Lui continue de jouer de temps en temps, juste pour le plaisir. Je sais qu'il aime venir ici, même s'il ne joue pas. D'après ce que j'ai entendu, ça l'aide à se recentrer. Comme je le pensais, il est là, assis sur le banc de touche, jonglant avec le ballon qu'il lance en l'air avant de le rattraper aisément.

Je m'approche de lui, incertain s'il a remarqué ma présence.

— Je savais que je te trouverais ici.

Il ne me répond pas, continuant de jouer avec le ballon comme si rien ne se passait. Je m'approche encore, me plaçant à côté de lui, mais je m'arrête quand j'entends sa voix :

— Pourquoi es-tu là ?

— Et toi, pourquoi m'as-tu aidée ?

— J'aide les autres, pas toi.

Sa froideur me blesse.

— Tu n'as pas répondu à ma question.

— Je suis venue parce qu'il faut qu'on parle.

Il souffle puis lance la balle directement dans le panier. À ce que je vois, il n'a pas perdu son talent.

Il se lève, passe à côté de moi et se dirige vers la sortie. Je lui ai dit qu'il fallait qu'on parle, et je suis déterminée à le faire. Nous allons avoir cette discussion maintenant, pas demain ni jamais, mais tout de suite.

Je le rattrape et lui agrippe la manche avec force.

— Tu restes là.

— Lâche-moi !!

Il réussit à se dégager.

— Tu n'as qu'à rester ici !! On doit parler.

— Je n'ai rien à te dire.

— Si, justement !!

— Laisse-moi.

Pas tant que nous n'aurons pas eu cette discussion.

— Non mais je rêve !! C'est toi qui m'as dit qu'on ne devait plus se parler, que nous n'avions plus rien à faire ensemble. Et maintenant, tu viens comme une fleur pour avoir une discussion ? Ce n'est pas toujours toi qui décides, Yoongi.

— Justement, je veux en parler avant que tout soit définitivement fini.

— Pourquoi tiens-tu tant à cette discussion ?

— Parce que je préfère mettre les choses au clair.

— Les choses sont claires : on était ivres, c'est tout.

— Non, justement, rien n'est clair.

— Ça m'est égal. Je n'ai pas de temps à perdre.

— Tu es un lâche.

Il s'arrête et se retourne vers moi quand il entend cette phrase.

— Je ne suis pas un lâche.

— Bien sûr que si. Tu as peur d'avoir cette conversation avec moi, c'est pour ça que tu fuis et que tu esquives toujours le sujet. Ne me dis pas le contraire, on sait tous les deux que c'est la vérité.

Il ne répond pas, baisse la tête quelques secondes puis la relève pour me regarder.

— Le pire, c'est que tu as raison.

Je le connais bien ; je sais qu'il a peur de cette conversation. Moi aussi, j'ai des craintes, mais je me dis que ce n'est pas en l'esquivant que les choses vont s'arranger.