Ambiguity [ NAMGI ]

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Vendredi 11 avril :

Je vais en cours, pour une fois de bonne humeur. Ce soir, je dîne au resto avec Eunwoo, et j'ai vraiment hâte. Je suis content qu'il m'ait proposé cette sortie. Maintenant, il ne me reste plus qu'à espérer que la journée passe vite.

****

Je compte les minutes qui s'égrainent avant la sonnerie. Il reste une minute, juste une foutue minute. Et pourtant, j'ai l'impression qu'elle dure une éternité.

DRING

Enfin, la sonnerie retentit. C'est le signal que je peux enfin me barrer d'ici. Je range mes affaires en vitesse, prêt à fuir ce foutu lycée que je déteste.

Je sors par le portail, et me dirige vers chez moi, le cœur léger, flottant presque. Je suis sur un petit nuage... mais la réalité me rattrape vite quand je sens une pression sur mon poignet. Je m'arrête net et regarde la main qui me retient. Je l'ai reconnue tout de suite. Que ce soit à cause des bagues ou parce que je suis toujours fasciné par la beauté de ses doigts, je saurais reconnaître cette main entre mille. Il n'y a pas plus belles mains que les siennes.

Je me retourne et il est là, juste en face de moi. Je me demande ce qu'il me veut. Il est seul, ce qui ne me surprend pas. Il n'aurait jamais osé m'aborder si ses potes étaient avec lui.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— C'était qui le mec avec toi hier ?

Sa question me prend de court. Pourquoi il me demande ça alors qu'il était là quand on a répondu ?

— Il l'a dit hier. T'avais qu'à écouter.

— Je veux la vérité.

— J'ai pas de compte à te rendre.

— Si tu refuses de me le dire, c'est que t'as quelque chose à cacher.

— Ça n'a rien à voir. Je veux juste pas que tu saches des trucs qui pourraient se retourner contre moi.

— Je ferai rien avec cette info.

— Tu vas tout balancer aux autres.

— Non. Je leur dis pas tout, tu sais.

— Pourquoi ça t'intéresse ? En quoi ça te regarde ?

Il reste silencieux. Voilà, c'est bien ce que je pensais : ce qui se passe entre Eunwoo et moi ne le regarde absolument pas. Même si, au fond, l'idée de le rendre jaloux me traverse l'esprit, je ne sais pas si c'est une bonne idée de lui dire la vérité.

— Donc, vous êtes juste des potes ?

— Ouais.

— Tu mens, je te crois pas.

— Franchement, j'en ai rien à faire. J'ai rien à te prouver.

Je m'apprête à repartir, mais il m'attrape encore une fois. Il commence vraiment à m'agacer, alors je décide de lui balancer la vérité.

— C'est mon pote, mais on couche ensemble. T'es content, maintenant ?

Je l'ai dit. Au moins, avec ça, il n'aura plus l'occasion de me casser les couilles. Il relâche instantanément ma manche, l'air choqué. Je crois qu'il ne s'attendait pas à ce que je sois aussi direct avec lui.

— Il a quel âge ?

— 20 ans.

— Tu sais que c'est du détournement de mineur ?

— J'm'en fous.

Je me détourne, agacé par cet interrogatoire qu'il m'impose, lui, mon ancien meilleur ami.