Ambiguity [ NAMGI ]

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Dimanche 26 mars :
19h54

Je marche vers chez moi, après une journée pourrie. J'étais chez Rosé aujourd'hui, et il m'est arrivé quelque chose de gênant. Je ne sais pas si c'est parce que je ne vais pas bien en ce moment ou si c'est simplement que Rosé ne m'excite plus. Quoi qu'il en soit, le résultat est le même : je n'ai pas pu bander.

Je me suis senti mal, complètement perdu. Je voyais bien qu'elle stressait, pensant qu'elle ne faisait pas les choses correctement. J'avais beau lui dire que ce n'était pas de sa faute, cela ne la rassurait pas. Je pense qu'elle était frustrée, et ça n'a fait qu'ajouter à mon malaise.

Nous n'avons pas couché ensemble, et après l'incident, l'ambiance était étrange. On a regardé une série, mais le silence pesait. Quand je suis parti, ça allait un peu mieux, mais pas de beaucoup.

Me voilà donc en route vers chez moi, le moral à zéro. Demain, c'est lundi. Je vais retrouver les autres, Namjoon en particulier. Je sais que je ne vais pas lui parler, et l'idée de passer la journée à ses côtés sans échanger un mot est presque insupportable. Ça va être compliqué, mais je n'ai pas vraiment le choix.

À table, on mange des pâtes carbonara. J'adore ce plat, mais je n'ai pas vraiment faim et je ne termine même pas le tiers de mon assiette. Mon père échange un regard avec ma mère, et elle hoche la tête. Je sens que quelque chose se prépare.

— On a une annonce à vous faire, les enfants.

Tout le monde fixe ma mère, et j'espère que ce n'est pas une mauvaise nouvelle.

— Avec votre mère, on a une grande nouvelle à vous annoncer. Je te laisse la dire, chérie.

Mon cœur s'emballe.

— Je suis enceinte.

Le silence s'installe, puis Soobin rompt le moment.

— Oh mais c'est trop bien !!!

Je reste figé, presque comme un mort.

— C'est une blague ? Vous êtes en avance, ce n'est pas encore le 1er avril.

— Ce n'est pas une blague, Yeji.

— Ba putain.

— Ton langage.

— Je ne comprends pas. Vous avez déjà deux grands casse-pieds qui vous servent de fils, mais il faut encore que vous fassiez un gosse. J'espère au moins que c'est une fille, parce que deux frères, c'est déjà trop.

— Comment tu parles de tes frères ?

— Ouais, c'est vrai ! hurle le plus jeune entre deux bouchées.

Yeji lève les sourcils et demande :

— Ça fait depuis combien de temps ?

— Deux mois.

— C'est vraiment le bordel, putain.

— Comment tu parles, Yeji ?!

— Non mais c'est vrai. En plus, vous êtes trop vieux pour avoir encore un enfant, sérieusement.

— On n'est pas si vieux que ça. Quarante-deux ans, ce n'est pas non plus très vieux.

— Si, pour avoir des gosses, c'est vieux.

— Ça fait plaisir en tout cas. On vous annonce une bonne nouvelle et voilà comment vous réagissez.

Vous ? J'ai rien dit, moi.

— J'ai dit que j'étais content, moi ! Vous ne m'écoutez jamais dans cette maison.

— Désolé, chérie, j'avais oublié. En tout cas, Yeji et Yoongi, vous n'êtes même pas capables de vous réjouir de notre bonheur.