19. KMH : Kiss Me Harder

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Musique en medias➡️dans la night/laylow

« EMPF :Embrasse moi plus fort »

Elijah PDV

Mes lèvres sont scotchées aux siennes. Je n'arrive pas à m'en séparer, c'est une réelle drogue. Comme si elles me permettaient de respirer, de vivre. C'est à gerber.

J'ai envie d'y mettre fin mais pourquoi diable je n'y arrive pas ? Et pourquoi elle ne me repousse pas, hein ? Elle m'en veut, elle l'oublie ça ?

Nos langues s'entremêlent, se bousculent et s'épousent et c'est là que je comprends que je suis dans la merde. Ce baiser c'était clairement pour la faire tomber elle. Pour lui prouver qu'elle avait besoin de moi et pas l'inverse.

Mais la vérité c'est qu'elle me rend accro. Je la veux.

Mais quand elle me repousse enfin, je comprends qu'elle a repris ses esprits.

-Elijah...à quoi tu joues ? Demande-t-elle avec sa petite voix.

Moi-même je sais pas ma belle.

-Y'a RB et Luna et-

Se prénom me tend plus qu'autre chose mais je vais devoir garder mon calme.

-Qu'est ce que Luna a à voir là-dedans ? Demandais-je un peu sur les nerfs.

Elle baisse le regard puis le ramène doucement au mien avant de répondre.

-Elle ne m'aime déjà pas, savoir qu'on est faussement en couple l'énerve et j'ai peur qu'elle-

Attends. Quoi ?

-Elle t'a menacé ?

-J'ai pas dit ça, dit-elle le regard fuyant.

-Oui. C'est une question que je te pose. Elle l'a fait ? Redemandais-je en serrant le poing.

Elle le remarque et me regarde désormais avec des yeux suppliants, je remarque aussi qu'elle a peur de m'approcher.

Elle a peur de moi.

-Ok. Elle est morte, crachais-je avant de vouloir ouvrir la porte de sa chambre pour retrouver cette sombre folle.

Mais une autre brune se place devant moi et referme la porte en prenant bien soin de ne pas me lâcher du regard.

-Laisse. Tomber. Lance-t-elle sans vaciller.

Je me trompe. Elle n'a pas peur de moi, mais elle a peur pour les autres, pour le mal que je pourrais leur causer. Cette fille est pas croyable.

-Si je la vois ne serait-ce que t'adresser la parole, je l'encastre dans un mur c'est clair ? Demandais-je la mâchoire serrée.

Elle se contente d'hocher la tête avant de reculer de quelques pas. Ce n'est que maintenant que je remarque sa tenue.

Elle est vêtue d'un pantalon assez large, d'un t-shirt qui doit sûrement appartenir à son frère et de basket noire. Simple, ample mais ça lui va bien.

-Pourquoi tu me cherchais tout à l'heure ? Lançais-je pour briser ce silence pesant que j'avais réussi à instaurer comme un gros con.

Elle se retourne et prend le sac en papier qu'elle avait posé sur son lit en arrivant. Elle me tend et prend la parole :

-C'est le sweet que tu m'avais prêté, avec ces histoires j'ai complètement oublié de te le rendre.

Ah ouais, ce sweet. Un sourire né sur mon visage en le regardant. Elle me remarque et se questionne.

-C'est idiot, RB pensait que tu me l'avais laissé exprès pour qu'on se revoit, ajoute-t-elle croisant les bras au niveau de sa poitrine.

C'est pas ma meilleure amie pour rien.

-On s'est réconciliés d'ailleurs.

À l'entente de cette phrase, son visage s'illumina d'un coup et un sourire de soulagement vient orner ses lèvres.

-Ça me rassure, Elijah.

L'entendre prononcer mon nom me provoque une sensation étrange. Je me comporte comme un putain de collégien c'est chiant à force. Je dois arrêter de la regarder. Regarde sa chambre crétin. Regarde les murs...regarde les dessins.

Je la contourne et regarde les dessins sur le mur. Des paysages, des animaux, des portraits. Elle a vraiment un talent exceptionnel. Elle sait retranscrire les expressions faciales à la perfection. De la précision, du détail, de la finesse. Elle a dessiné son frère, Rb, sa coloc et...moi ?

-NON ! Non non. Ha ha c'est...c'est juste un dessin comme ça c'est rien, s'empresse-t-elle d'expliquer en décrochant le dessin du mur.

Mais avant qu'elle ne le cache, je lui arrache des mains et le tends le plus haut possible avant qu'elle ne puisse le récupérer. Le dessin est en noir et blanc et pourtant on devine que j'ai les yeux vairons. Elle m'a donné un air froid, je regarde l'horizon. J'ai la mâchoire légèrement contactée. Elle a dessiné mon tatouage dans le cou, ma cicatrice sous l'oreille. Digne d'une photographie.

Mais au moment où je suis sur le point de photographier le dessin, elle monte sur son lit et me saute dessus avant de l'arrache de mes mains. Je perds l'équilibre et tombe sur le lit de sa coloc avec elle sur moi, assise à califourchon.

Mais cette position ne la dérange pas. Non. Elle s'en fout à vrai dire. Elle s'assure juste que son dessin n'a rien avant de vouloir se relever. Mais je la retiens avant qu'elle ne puisse s'en aller bien loin. J'inverse les rôles. Elle se retrouve sous moi. Mais comme d'habitude elle n'est en rien déstabilisée.

-Pourquoi tiens-tu tant à faire des études de médecine De Vinci ? Demandais-je en ne quittant pas son regard une seule seconde.

Elle me repousse puis se redresse, avant de prendre la parole.

-Et bien, toute ma vie j'ai entendu les médecins me dirent que mon handicap était irréversible. Je veux donc vérifier ça par moi-même, explique-t-elle simplement.

-Mais comment compte-tu devenir médecin avec un seul oeil ?

Le tact Elijah. Le tact bordel.

-Non pas que je doute de toi mais-

-Non t'inquiète il n'y a pas de mal. J'ai tout prévu. Je compte devenir neurochirurgienne, un seul oeil suffit pour les opérations.

Son explication tient la route. Les neurochirurgiens n'utilisent qu'une seule lentille afin d'examiner le cerveau. Elle y arrivera. J'en suis sur.

-Et toi alors ?

Ah. Nous y voilà.

-J'ai passé mon enfance à voir ma mère combattre un cancer qu'elle n'a pu vaincre. Je veux alors pouvoir devenir le médecin qui n'a pu aider sa propre mère, mais qui pourra aider les personnes du monde entier. Je sais, on dirait un rêve de gosse mais-

Je suis coupé par le contact de ses lèvres sur les miennes. Douces et rassurantes. Je suis rend son baiser presque immédiatement. Et il devient très vite plus passionnel, plus sauvage. Je l'attrape par les cuisses et la place au dessus de moi, à califourchon. Je n'arrive plus à me détacher d'elle, nos langues se mêlent et s'entremêlent, dansent ensemble, se retrouvent et s'épousent. Mes lèvres changent de direction pour se diriger vers son cou et y déposer une traînée de baiser avant de ressentir un manque et de retrouver ses lèvres.

Et c'est malheureusement à cette instant que nous remarquons l'arrivée de sa coloc accompagnée de RB les yeux baignés de larmes.

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ONE-EYEDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant