fire on fire

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Vendredi 16 novembre
12 : 07

J'avais fini de travailler pour le moment et je devais recevoir ma paye aujourd'hui, donc je me rendais à la poste pour en retirer sur ma carte. Une amie du travail m'accompagnait au passage, elle s'appelait Rassima, géorgienne et musulmane comme moi mais elle n'était pas voilée, ce que j'essayais de changer.

Rassima était une personne qui s'intéressait à tout, c'était facile d'échanger avec elle, d'être amie, ou s'entendre. Quand on était ensemble, la plupart de nos discussions étaient sur la religion, le travail ou la famille. Elle s'était mariée à 18 ans, et avait un petit fils de 3 ans. Son mari était en prison pour port d'arme illégale depuis maintenant un an. Il sortait bientôt, et depuis quelques semaines, Rassima ne parlait que de ça. Elle était super heureuse.

Bref, on retira l'argent que l'on souhaitait et je devais aller au lycée d'Amir pour qu'il me passe les clés de la maison puisque je rentrais avant lui car il allait avec Fatima faire visiter une maison plus loin à des clients.

Rassima me salua et on se sépara à l'arrêt de bus. Mon transport arriva rapidement et je fus très vite arrivée à destination. J'appelai Amir.

Moi : T'es sorti ?

Amir : Je t'attend devant le parc avec Omar et Rassoul. Fais vite. Fatima va me tuer tu sais très bien.

Moi : Ouais, j'arrive. Et c'est qui Rassoul ?

Amir : Tu suis rien à ce qu'on te dit toi, c'est le fils de nos nouveaux voisins !

Ah oui, le cadet des cinq frères. Ok.

Au final, il raccrocha et je le rejoignis à son banc où il était avec pleins de gars que je connaissais pas, mais dont je me souvenais qu'il m'avait parlé. Je l'attendis sur l'autre trottoir et il vint me passer les clés que je pris en lui passant l'argent.

Amir : Au fait, rappelle à Farida qu'elle doit aller à l'administration en ville pour me faire la carte là.

Moi : Tu peux pas lui dire ? Elle est dans le lycée non ?

Amir : Elle à séché le cours de sport, du coup j'ai pas pu la croiser.

Je ne posais pas plus de questions, même si ça m'étonnait qu'il n'ait pas eu le temps de lui parler alors qu'ils se rendaient à l'école presque en même temps.

13 : 27

J'arrivais enfin à la maison. J'étais passée acheter des concombres pour une recette que voulait essayer Fatima, et m'étais empressée de passer la porte du bâtiment, quand le hasard fit qu'au même moment, Ahmad ouvrait la porte. On tenait tous les deux le poignet chacun de notre côté et j'écarquillai les yeux, choquée, avant de le lâcher et de baisser la tête. Je me poussai sur le côté pour le laisser passer.

J'entendis alors vaguement qu'il me disait "assalamou aleykoum", mais je préférai ne pas répondre et lorsqu'il sortit, pénétrai l'immeuble pour monter rapidement les escaliers et arriver chez moi.

Je soupirai, soulagée, et enfonçai la clé de la maison dans la porte et en essayant de la tourner, je vis que ça ne marchait pas. Je baissai alors le poignet ce qui ouvrit la porte.

Moi : Assalamou Aleykoum !

Un instant de silence avant que je n'entende une réponse.

Askhab : Wa aleykoumou salam.

Mon frère était donc rentré plus tôt de la salle.

Je fis comme si de rien était et me mis à préparer à manger pour Faiza qui allait rentrer dans une heure ou deux.

TCHETCHENE : MakkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant