Chapitre 7

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Après ça, comme on pouvait s'y attendre, mes amis ne se sont pas privés de me sermonner.

- Pourquoi t'es pas partie en même temps que nous ? Tu te serais pas fait prendre, me demande Aurore.

- Parce que je suis pas du genre à laisser quelqu'un se faire accuser à ma place, m'agacé-je.

- Et résultat, t'es collée tous les jours jusqu'à la fin du mois, réplique Nico.

J'attends devant la salle de colle en leur compagnie, lorsque Yann approche.

- Ton mec a raison t'aurais dû te barrer en même temps qu'eux, lâche-t-il.

- Et te laisser endosser la faute ? Je suis pas comme ça, m'indigné-je en croisant les bras, limite vexée que mes amis et Yann me pensent capable de faire ce genre de chose.

- J'aurais survécu, je suis déjà collé jusqu'en janvier, j'suis plus à ça près... ajoute-t-il.

- Bah, comme ça pour ce mois-ci t'auras de la compagnie !

Il m'observe curieusement et hausse un sourcil, alors que je me rend compte que je ne l'ai pas contredit quand il a affirmé que Nico était mon mec. D'ailleurs, Nico non plus n'a pas pris la peine de démentir...

Après tout, qu'il croit ce qu'il veut, peu importe.

Je salue mes amis alors qu'ils s'en vont, tandis que Pierre, le surveillant, ouvre la porte de la salle de retenue. Raphaël n'est pas encore arrivé et vu comment Yann scanne les environs, on dirait bien que ça a le don de l'énerver.

- L'autre guignol a l'intention de se pointer ? demande-t-il au surveillant comme s'il s'agissait d'un pote à lui.

Le pion se contente seulement de hausser les épaules en guise réponse. Apparemment, il n'en a pas grand-chose à faire.

Je rejoins une des tables du fond pour m'y asseoir, et Yann s'installe sur celle juste devant moi. N'ayant pas grand-chose à faire, je me mets à griffonner sur une feuille pour passer le temps. Yann quant à lui, visse ses écouteurs à ses oreilles, enfile la capuche de son sweat sur la tête, puis lance une de ses playlist que j'entends légèrement d'où je suis.

Au bout de cinq minutes, la porte de la salle s'ouvre avec fracas, et la tête de Raphaël apparaît dans l'encadrement. Yann enlève ses écouteurs, histoire de mieux entendre ce qui va se dire.

- Putain, vous v'là ! J'ai cru que je m'étais gouré de jour, les mecs. Mais, en fait, j'me suis juste trompé de salle, rigole-t-il.

- Tu ne peux pas te tromper de jour, tu es collé tous les jours, se moque le surveillant.

- Sérieux ? s'étonne Raphaël.

Le surveillant hoche la tête pour confirmer, et plonge de nouveau le nez dans son magazine.

Il était pourtant bien dans le bureau du directeur comme nous hier ou j'ai rêvé ? Ce mec est complètement à côté de la plaque...

- Putain, vas -y, fait chier j'avais des plans demain après les cours, marmonne-t-il.

- Quand j'dis qu'le psy a du taff... se moque Yann.

- J't'emmerde connard, réplique Raphaël, alors que Yann lui adresse un rictus provocateur.

Tout le monde sait que Raphaël n'a pas vraiment de rendez-vous avec son psychologue, c'est une excuse qu'il sert à tout va pour sécher les cours et il s'en vente souvent... Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le Directeur lui a précisé qu'aucune excuse ne serait tolérées. Il sait lui aussi, que c'est un des nombreux stratagèmes qu'emploie Raph pour se soustraire à ses obligations scolaires.

Je les observe se lancer des regards meurtriers, puis, Raphaël se dirige lentement vers nous. En passant à côté de Yann, il marque une pause, lui adresse un sourire qui n'annonce rien de bon.

Puis, alors que je ne m'y attends pas, il tire la chaise à côté de moi et s'installe.

Yann se retourne, plante son regard menaçant dans celui de Raphaël, tandis que cet imbécile, continue de sourire, content de lui.

Yann regarde de nouveau devant lui, irrité, et j'avoue que je le suis tout autant. Ce mec est vraiment sans gêne, il m'insulte et ose s'asseoir comme si de rien n'était à côté de moi. Je suis sur le point de péter un câble.

Chaque fois que Yann tourne la tête légèrement de côté, je peux constater sa mâchoire se contracter. Il se retourne de temps à autre discrètement pour nous observer, alors que moi je dessine tranquillement. Je préfère ne pas donner d'importance à Raphaël, si je cède à la colère je n'y gagnerais rien, surtout ici.

- Fallait la prendre avant la place si tu la voulais mec, lance Raphaël d'un ton provocateur à Yann, au moment où il se tourne vers nous pour la quatrième fois.

Yann, referme alors brusquement son classeur, qu'il n'a même pas regardé une seule seconde, puis, le fourre dans son sac sans aucune délicatesse.

Remarquant son attitude, Raphaël se met à rire silencieusement, tout en ne le lâchant pas du regard, histoire de le provoquer davantage.

- Et sinon, ça va ma belle ? m'interroge-t-il sans aucune gêne, un immense sourire aux lèvres.

Je décide de ne pas prendre la peine de lui répondre et décale juste ma chaise un peu plus loin de lui, de toute façon, je sais très bien ce qu'il cherche à faire : Énerver Yann, et il peut être fier de lui, car il a atteint son objectif à l'instant.

Yann se retourne vers nous brusquement, le regard noir, attrape son sac, puis se redresse.

- Vaut mieux que j'me casse sinon dans deux secondes j'le défonce... grogne-t-il.

Puis il sort de la salle sous nos regards interrogateurs, alors que le surveillant tente de le rappeler pour qu'il se rassoit, sans succès.

Yann se dirige vers la porte, énervé, sans même prendre la peine de l'écouter et adresse un dernier regard à Raphaël avant de disparaître.

Super la première heure de colle... Ça promet pour la suite.

𝕋𝕠𝕘𝕖𝕥𝕙𝕖𝕣 𝔽𝕠𝕣𝕖𝕧𝕖𝕣 Tome 1 [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant