𝕋𝕠𝕘𝕖𝕥𝕙𝕖𝕣 𝔽𝕠𝕣𝕖𝕧𝕖𝕣 Tome 1 [En correction]

Chapitre 12

Cela fait maintenant un peu plus d'une demi-heure que je suis retournée avec mes amis. Yann quant à lui, a toujours de la compagnie et ces mecs sont assez survoltés. Ils ne se gênent pas pour mater les filles qui passent près d'eux, parfois ils les sifflent, parfois les accostent, tandis que Yann reste indifférent à tout ça.

Ils ont rejoint une banquette, et ont tous posé leur casque et leur veste de moto sur celle-ci avant de s'y asseoir. Yann jette de temps à autre quelques regards dans ma direction, et j'avoue que j'ai bien envie d'aller le voir malgré la présence de ses amis.

Aurore me fait comprendre que c'est l'heure pour elle de se rendre aux toilettes, et on ne déroge pas à la règle : « Ne jamais y aller seule ». Je me lève donc pour l'y accompagner, expliquant à Nico qu'on revient vite. Après y avoir passé un moment à se refaire une petite beauté devant les immenses miroirs, nous nous remettons en route vers notre table.

Compte tenu de la foule qui s'est formée une fois de plus sur la piste, nous n'avons d'autre choix que de passer à côté de la table où se trouve Yann. Mon regard croise le sien, et il ne s'y attendait visiblement pas. La surprise se lit sur son visage. Je fais signe à Aurore de continuer, et lui dit que je la rejoindrais plus tard. Je me poste alors devant la table où sont réunis Yann et ses amis et je décide de le saluer.

- Salut.

- Salut, répond-il assez distant.

- Ça va ? demandé-je.

- Ouais tranquille, et toi ?

- Ça va.

OK, aussi froid que ça, on ne peut pas faire mieux, et ses amis me regardent comme des rapaces prêts à fondre sur leur proie. Je décide alors de m'incruster, tant pis s'il n'avait pas prévu de me proposer de rester. Je plante mon regard dans celui de Yann.

- Je peux ? demandé-je en désignant la place libre en face de lui.

Alors que je m'attends à ce que ce soit Yann qui me réponde, un de ses amis intervient.

- Fais comme chez toi ma belle.

Yann observe son ami avec un regard assassin, puis jette un œil vers moi, comme pour me dire : « Mais qu'est-ce que tu fous ? ». Je m'assois alors à côté d'un mec qui doit bien faire une tête de plus que lui, et ils m'observent tous comme si une assiette remplie de burger venait d'être posée devant leur nez. Un peu plus et je jurerais que je viens de voir baver l'un d'entre eux... Charmant...

Le type qui m'a dit que je pouvais m'asseoir, me demande si je veux boire quelque chose, et j'acquiesce en répondant qu'une limonade me ferait plaisir. Il fait signe a l'un des serveurs et quelques minutes après, me voilà en train de siroter mon verre en compagnie de jeunes hommes assez... Comment dire... Intimidant. Oui voilà c'est le mot... Et d'un Yann qui a l'air totalement sur ses gardes.

Soudain, l'un d'eux s'adresse à Yann.

- Tu pourrais faire les présentations mec, se plaint celui qui m'a commandé la limonade à l'intention de Yann.

- Pas b'soin, elle va pas rester, réplique Yann froidement.

Surprise par sa réponse, je l'observe en haussant un sourcil. Tu veux la jouer comme ça ? OK, pas de soucis. Je me tourne vers son ami, lui adressant un sourire.

- Moi c'est Nine.

Je vois Yann lever son regard vers moi, et froncer les sourcils. Sa mâchoire ne cesse de se contracter. Le mec à qui j'ai répondu m'adresse alors un clin d'œil et se tourne vers moi.

- Enchanté ma belle, moi c'est Éric, mais tout le monde m'appelle Écho.

- Écho ? Pourquoi ? demandé-je tandis que Yann semble perdre son sang-froid.

- Parce que quand une fille passe un peu de temps avec moi, elle finit toujours par crier mon nom comme un Écho !

Ses amis et lui partent dans un fou rire interminable. OK, subtile... Ce mec ne se prend vraiment pas pour de la merde. Je plante mon regard dans le sien, il ne m'intimide pas du tout... Ce qui est je le précise, l'un de mes nombreux défauts...

- Moi je t'aurais donné un autre surnom, annoncé-je le plus naturellement du monde.

- Ah oui, lequel ma belle ?

- Ego, parce que je trouve le tien surdimensionné, lâché-je.

Ses amis me regardent brièvement sans rien dire, puis ils éclatent de rire, tandis que Yann s'étouffe à moitié avec la gorgée qu'il venait de prendre.. Éric me regarde alors avec une étincelle d'amusement dans le regard, puis me répond.

- Jolie et avec de la répartie ! Tout c'que j'aime.

Il passe alors son bras autour de mon cou, puis s'approche de mon oreille.

- Si tu veux tester, j'habite pas très loin.

Je le repousse doucement, lui adressant un léger sourire.

- Je pense pas être intéressée un jour, affirmé-je.

- Dommage, tu sais pas s'que tu loupes.

Comme si c'était fait exprès, voilà que le DJ lance le quart d'heure slows. Par pitié faite qu'aucun d'entre eux ne m'invite à danser. Mais alors que je pense à ça, Éric me regarde déjà de ses yeux foncés, un sourire gourmand aux lèvres, dont sa peau, mate, accentue la blancheur de ses dents.

- M'accorderais-tu au moins cette danse ?

- Non, merci, sans façon.

- Aller, ça va pas te tuer ! réplique-t-il un peu vexé ce coup-ci.

Alors que je m'apprête à lui répondre, je n'en ai pas le temps. Yann lui lance un regard qui fait froid dans le dos et rompt le silence.

- Elle t'a dit non, lance-t-il froidement.

Sa voix est rauque, le ton est menaçant. Ses amis l'observent alors tout à coup différemment, et Éric lui répond tout en levant les mains comme pour se rendre.

- OK, mec, ça va, c'était juste pour rigoler, se défend-il.

Sans prendre la peine de le regarder, ni même de lui répondre, Yann se lève, retire sa veste à capuche noire, dévoilant des bras musclés et dessinés à la perfection, que son débardeur noir fait encore plus ressortir. Il se place à mes côtés, puis me tend la main. Je l'observe un bref instant ne comprenant pas vraiment sa réaction, un coup il est distant et indifférent, et, le moment qui suis, il change complètement d'attitude.

Il m'adresse un regard presque suppliant, et je lui saisis alors la main qu'il me tend, tout en me levant... Attendez, pause... il vient vraiment de m'inviter à danser ?

Je commence à le suivre alors qu'il nous fraie un chemin à travers la foule. Il ne me lâche pas la main, et de là où je me trouve, je suis une fois de plus surprise par sa carrure. De dos il est tout autant impressionnant.