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- L'état de votre cheville s'est beaucoup amélioré ! Je suis impressionné, vous vous êtes remis assez vite.

- Tch. Vite ? La blague. Marmonna l'ancien athlète.

- Je sais que pour un sportif, les blessures sont très dures à encaisser, surtout au niveau moral. Mais vu l'état de votre cheville, vous pourrez reprendre très bientôt vos activités ! C'est un très bon signe, avec un peu d'entraînement, vous allez redevenir la légende que vous étiez mon cher Felix.

- C'est gentil docteur, mais je pense pas reprendre la course. Ça fait trop longtemps. Et puis, ça sert plus à rien maintenant. Répondit Felix en soufflant.

Le docteur se décala, alors que Felix se relevait du "lit".

- Si vous saviez le nombre de sportifs qui m'ont dit ça...La majorité d'entre eux ont vite reprit leur sport favoris !

- Il faut croire que je fait pas parti de cette majorité.

Le jeune garçon serra la main du docteur et le salua. Il voulait juste rentrer chez lui. Il aurait dû être heureux à cette annonce. Il aurait pu se dire qu'il allait enfin pouvoir reprendre sa carrière de coureur. Mais à quoi bon ? Tout le monde l'avait sûrement oublié. Ce n'était plus pareil. Et il manquait cruellement d'entraînement. Et si il n'y arrivait plus ? Ces questions tournaient en boucle dans la tête du blondinet. Ah oui. Il n'avait pas changé de couleur de cheveux. C'était mauvais signe. Le signe qu'il se fichait maintenant de son apparence, et de ce que pouvait penser les autres de lui. Le signe qu'il ne porterait plus d'importance à son ancienne vie. Et pourtant...

Lorsqu'il arriva devant son appartement, il aperçu un visage qu'il aurait pu reconnaître entre mille : son entraîneur, le sourire aux lèvres.

- Je peux savoir ce que tu fous devant chez moi ?

- Ohh doucement, l'étalon. Je sais que tu peux à nouveau courir mais ça t'autorise pas tout. Ton docteur vient de me contacter. C'est génial non ? T'attendais ça avec impatience !

- Ouais, "j'attendais", fit le plus jeune. Tu vois si tu réfléchis un peu tu verras que c'est au passé. J'en ai marre d'attendre, j'en ai plus rien à carrer de la course.

- Felix...Je sais que t'as peur de te relancer, mais je suis sûr que t'y arriverais ! T'es doué pour ça. Alors oui t'as peut être perdu un peu d'endurance, mais vu ton caractère, en quelques entraînements tu seras à nouveau à ton ancien niveau.

- Je veux pas revenir à mon ancien niveau. Je veux pas recommencer. J'ai besoin d'air, j'ai attendu six putain d'années ! C'est sûrement pas beaucoup à tes yeux, mais moi...Chaque jour me torturait. Je voulais sans cesse courir mais tout le monde me l'interdisait. Et maintenant qu'on m'y autorise, je devrais bien gentiment accepter et jouer les bons chiens-chiens ? Désolé, je fonctionne plus comme ça. J'ai souffert pendant ces années, j'ai perdu tout ce que j'avais. Comment tu veux que je redevienne comme avant ? Je suis voué à l'échec.

Sur ces mots, Felix entra chez lui et claqua la porte, laissant son coach derrière celle-ci. Il savait à quel point Felix se sentait mal, il l'avait vu se torturer l'esprit à penser à la course, il l'avait vu regarder avec envie ces posters d'athlètes qui prenaient sûrement tous sa place. Il n'avait pas non plus supporté de voir ça. Il avait voulu soutenir Felix à chaque instant. Et maintenant qu'il était à nouveau capable de courir, il ne le lâcherait pas.

I'M THE BAD GUYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant