Chapitre 1

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Je me réveille, encore une fois, enroulée dans mes draps, tremblante et recouverte de sueur. C'est la même chose tous les jours. Un léger rayon de lumière traverse à travers les persiennes de ma chambre, il fait encore nuit. Je me lève pour aller prendre un verre d'eau dans ma minuscule cuisine, et j'en profite pour regarder l'heure affichée sur le micro-onde. 4h30. Je lâche un soupir et laisse mon verre sur le plan de travail, puis je retourne dans ma chambre pour enfiler ma brassière, un legging et mes baskets. De toute façon, à cette heure, il n'y aura personne pour me reprocher ma tenue qui couvre peu ma peau. J'attrape mon téléphone et mes écouteurs et je claque la porte. Je descends les escaliers de l'immeuble et sors dehors. Le froid me saisit immédiatement. En même temps, qui de normalement constitué sort courir, à 5h du matin, en janvier et surtout juste en brassière. C'est un coup choper une pneumonie. Tant pis, au moins, ça me donnera une bonne excuse pour rater des cours. Je lance la musique à fond dans mes oreilles puis je m'élance pour une heure et demi d'efforts intenses pour essayer de me vider la tête. 

Quand je m'arrête enfin, de retour au pied de mon immeuble, essoufflée, mais l'esprit un peu moins encombré. Je monte les marches qui même jusqu'au dernier étage, là où se trouve mon appartement, et m'enfonce directement dans la douche. L'eau brûlante fouette ma peau et dégourdit mes muscles ankylosés. En sortant, je retrouve ma petite salle de bain complètement embuée. Je regarde le reflet dans le miroir. La personne qui s'y trouve semble fatiguée. Son teint est pâle et ses yeux, cernés. On peut apercevoir des cicatrices qui cisaillent ses côtes et que l'on devine se prolonger dans son dos. Elle est si maigre que l'on peut voir ses cotes et ses cheveux sont ternes et sans vie. Cette personne, que je vois, c'est moi. Dégoûtée, je pars dans ma chambre, m'habiller. J'opte pour un de mes nombreux sweats noirs, ample, et un pantalon, noir également. Je me dirige ensuite vers ma petite cuisine, attrape une compote,enfile mes chaussures, choppe mon sac et je claque la porte en direction de la fac. 

Mon appartement se situait dans l'immeuble de l'université, au dernier étage. Il y avait plusieurs types d'habitation mis à disposition des étudiants. On pouvait d'abord avoir des chambres individuelles ou en colocation, qui se situaient dans des bâtiments de l'autre côté du parking. Dans ces mêmes bâtiments, il y avait également des appartements et des studios individuelles ou collectifs, mais les loyers de ces derniers étaient exorbitants. Ensuite, il y avait les fraternités et les sororités qui se situaient un peu à l'écart du campus. Les personnes qui y vivaient étaient triés sur le volet et faisaient partie des personnes les plus "en vogue" dans la fac. Enfin, il y avait les appartements individuelles au-dessus des bâtiments de l'université, comme le mien. Les loyers de ceux-ci sont bien moins élevés et, en fonction d'au-dessus de quel bâtiment ils se trouvent, ils sont plus ou moins prisés. Dans mon bâtiment, il y a peu de résidents car on est au-dessus du bâtiment principal, donc le plus bruyant, et ces appartements sont les plus anciens et les moins bien rénovés. Ils sont également les moins chers. C'est donc là que j'habite. 

 Je descends les escaliers rapidement pour atterrir dans le couloir principal. Je me dirige vers la cafétéria pour me prendre mon éternel chocolat chaud avant de me rendre dans ma salle de cours. Je suis très en avance et donc la première dans la salle mais ce n'est pas grave, je peux tranquillement m'installer au fond de la salle, près du radiateur. En attendant que le cours commence, je gribouille sur mes feuilles. C'est vraiment les seules choses que j'écrit pendant les cours. 

Petit à petit, les autres étudiants arrivent et s'installent tout autour de moi, sans jamais toucher à la place qui se trouve à mes cotés. J'ai l'habitude. Et puis, même si quelqu'un décidait de s'asseoir à coté de moi, je ne serai pas de très bonne compagnie. 

Après 45 minutes d'attente, la salle est comble et le professeur entre enfin pour commencer son cours. J'écoute d'une oreille tandis que je continue mes gribouillages. Un cours passionnant sur la littérature du XIIème siècle. Je soupire en regardant l'heure en face de moi et en me rendant compte qu'un seul quart d'heure était passé depuis le début du cours et qu'il restait encore 2h45. J'avais une envie immense de fermer les yeux et de m'endormir sur ma table, mais il fallait au moins que je reste éveillée pour pouvoir retenir ce que le prof nous disait. Soudain, des coups à la porte me sortirent de mon état de mi-sommeil. Un garçon d'à peu près mon âge entra, puis dis quelques mots au professeur avant de se placer à coté de lui. M. Bretands se racla la gorge avant de déclarer :

" Voici Liam. Il est nouveau dans la région, j'espère que vous saurez l'accueillir comme il faut."

Puis il jeta un coup d'œil sur la salle avant d'ajouter : 

"Liam, il reste une place au fond, à coté de Jeen. Va t'y installer."

Et merde ! 

La lune et ses étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant