Chapitre 27

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 ⚠⚠ Attention : chapitre dur, qui parle de viol  ⚠⚠

Merde ! 

Je me répugne, mon corps me dégoûte, mes cicatrices me dégoûtent, mon passé qui inclut sur mon présent me dégoûte. Mon estomac se tord pour se vider une fois de plus mais uniquement de la bile sort. Je pleure, je m'énerve contre moi-même de ne pas être capable de gérer quoi que ce soit. Des contractions m'assaillent. C'est douloureux, autant physiquement que mentalement. Je pensais avoir surmonté tous ça, que tout irait mieux ! Mais c'est toujours tapis dans un coin de mon esprit et ça attend les moments comme celui-là, ces moments où je suis vraiment bien pour revenir à pleine puissance et me frapper en plein cœur. 

Putain ! 

Je ne suis qu'une pauvre fille, qui s'est faite violée par son beau-père et qui maintenant, va en payer le prix tous les jours de sa putain de vie. Bordel de merde ! Je suis qu'une pauvre conne, à pleurer, assise devant les chiottes d'un hôtel, pendant que mon copain tambourine à la porte pour que je le laisse entrer. Je ne le mérite pas. Les battements de ses mains contre le bois s'accordent aux battements de mon coeur, ils vont à mille à l'heure. 

"Jeel, putain, ouvres cette porte ! Quoi que j'ai pu faire, j'en suis désolé, vraiment, je ne veux pas te faire de mal, mais il faut que je puisse savoir ce qui ne va pas, ce que j'ai fait pour ne pas recommencer ! Ouvres-moi, s'il te plaît !" 

Il est vraiment trop bon, ce n'est pas lui le problème, c'est ma putain d'existence. Je décide quand même de me lever et de déverrouiller la porte. Il entre en trombe dans la pièce mais s'arrête net quand il me voit. Il n'y a rien d'étonnant, je dois faire peur, avec mon teint pâle, mes yeux cernés encore plus à cause de mon mascara qui a coulé, mes cheveux en désordre et mon front moite, en sueur. 

"Tu n'es bonne à rien. Tu n'auras jamais personne sur qui compter. C'est pour ça que je fais tout ça, il ne faudrait pas que tu meures vierge et seule, abandonné de tous, lorsqu'ils se rendront compte que tu ne vaux rien !" 

Sa main est sur ma bouche, m'empêchant de parler et même de respirer. Je suis à quatre pattes sur le sol dur et son autre main tire les cheveux, m'arrachant un cri de douleur étouffé. 

"Je ... Fais... Ça... Pour... Toi " 

Il jouit en moi. Puis il remonte son pantalon, reboucle sa ceinture, et une fois arrivé a la porte, il se stop, se retourne vers moi et lâche : 

"Joyeux anniversaire " avant de s'éclipser. Je viens d'avoir 13 ans.

Une nouvelle contraction me prends et je crache de la bile dans les toilettes. Liam se précipite vers moi, pour me serrer contre lui, pendant que je suffoque, étouffé par le poids des larmes et des souvenirs. Ils sont si nets que j'ai l'impression qu'ils se passent devant les yeux. 

"Mon Dieu, Jeel, tu es brûlante ! " 

Je ne sens pourtant que du froid autour de moi. 

Les courants d'air passent sur mon corps dénudé. Je pleure en silence. Si il m'entend, il risque de revenir. Le plus discrètement possible, j'enlève les vêtements déchirés et j'en prends de nouveaux. Je me glisse sous mes draps et j'essaie de fermer les yeux, mais tout ce que je vois, c'est son corps contre le mien. 

Il faut que ça s'arrête. Je m'en peux plus. Je me peux plus le supporter

Je commence à partir. Mes yeux se ferment tout seuls. Je suis épuisée. 

"Merde, merde, merde ! Jeel! Restes avec moi, s'il te plaît !" 

Je sens des tapes sur ma joue. Je sens aussi qu'on me secoue. Mais rien n'y fait. Le sommeil s'empare de moi, emportant mon âme lois d'ici, mais laissant mon corps dans les bras de Liam. 

La lune et ses étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant