Chapitre 17

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 ⚠⚠  Attention : chapitre dur, qui parle de viol et de violence physique ⚠⚠

"Il faut que je te dise tout ce qu'il s'est passé, pour que tu sois capable de mieux gérer ..." 

Je désigne nous deux, l'ensemble que nous formons. 

"...Tout ça." 

Il hoche la tête pour me faire signe qu'il a compris et qu'il est prêt à m'écouter.

"Il faut que tu saches que c'est une histoire qui est dure à raconter, mais aussi très dur à attendre. Je vais sûrement pleurer en la racontant, peut-être que toi aussi, je ne sais pas, mais il faut qu'elle sorte. Que tu sois au courant. "

Je prends une grande inspiration avant de commencer :

"Quand ma mère était enceinte de moi, mon père s'est barré et ma mère m'a élevée seule, de ma naissance à mes 6 ans. Elle était hôtesse de l'air sur des vols internationaux, donc c'était difficile car elle n'était pas souvent présente et la plupart du temps, j'étais chez Jay. Sa mère était assistante maternelle et elle s'est occupée de moi un peu avant que je ne rentre en maternelle. C'est là que j'ai connu Jay. 

Vers mes 5 ans, ma mère a rencontré un homme et ce dernier est venue habité chez nous quand j'avais 6 ans. Pendant un moment, tout était parfait. Il s'occupait de moi quand ma mère n'était pas à la maison, il agissait comme un père pour moi. Il s'appelait Charles. 

Mais un jour, Charles a perdu son boulot. À partir de là, il a commencé à boire. Ça s'est fait progressivement si bien que personne ne l'avait remarqué. Plus il buvait, et plus il devenait violent. Au début, il me parlait méchamment quand je rentrais de l'école, puis s'excusait. Mais les choses ont commencé à empirer. Il m'empêchait d'aller voir Jay, il disait que ce n'était pas un bon garçon pour moi. Puis il me reprochait l'état de la maison et toute sorte de choses dont j'étais encore trop petite pour m'occuper. 

La première fois qu'il m'a frappé ... "

Il faut que je fasse une pause. Les larmes dévalent mes joues et m'empêchent de parler. J'essaie de calmer ma respiration. Liam a posé sa main sur mon genou et fait des petits ronds avec ses doigts pour essayer de me soutenir. Je prends une grande bouffée d'air et je reprends :

"La première fois qu'il m'a frappé, je devais avoir 7 ans et demi, quelque chose comme ça. Au début, ce n'était qu'occasionnels et il éprouvait de la culpabilité après. Puis c'est devenu quotidien, puis il a commencé à me donner des coups de ceinture. 10. Tous les jours. J'avais le dos et les cuisses à vif. Mais un jour à été pire que les autres."

Je m'étrangle en y repensant. Des flashs surgissent en moi 

Seulement trois coups. Le bruit de sa braguette qui descend et de son pantalon qui tombe à ses pieds. 

"Tu es grande maintenant "

Il me force à l'avaler 

"Je venais de fêter mes huit ans. Ce jour-là, il ne m'avait frappé autant que d'habitude. Il ne faisait que de me répéter que j'étais grande maintenant, qu'il fallait que j'assume les conséquences de mes actes. Il a baissé son pantalon et m'a forcé à lui faire une fellation. 

Ça n'arrivait qu'occasionnellement, et le reste du temps, il continuait a me frapper. Lorsque ma mère rentrait, je devais faire semblant que tout allait bien, elle n'y voyait que du feu. Et moi je ne pouvais rien dire, j'étais trop jeune pour prendre pleinement conscience que ce qu'il m'arrivait et j'étais coincé avec lui.

Un jour, je devais avoir onze ans, il avait tellement bu qu'il ne tenait même plus debout. Ce jour-là, il s'était endormi dans ma chambre car elle était plus près et quand j'ai voulu le réveiller pour qu'il aille se coucher dans son lit, il s'est mis dans une colère noire et il m'a giflé si fort que j'ai eu la vision troublée pendant les deux jours qui ont suivi. Il a profité du fait que je sois sonné pour déchirer mon pyjama et me toucher. Il touchait chaque centimètre de mon corps ...

Un haut-le-cœur me prend à l'évocation de ce souvenir. Liam se lève puis reviens avec un grand verre d'eau qu'il me tend. Je le vide d'une traite et je continue :

"Je ressentais juste du dégoût et de la haine pour cet homme. C'est ce jour-là qu'il m'a pris ma virginité, et mon âme par la même occasion. Après cet événement, je ne suis éloigné de toutes les personnes que je serai susceptible de faire souffrir. Y compris Jay. Le schéma s'est répété pendant 3 ans, jusqu'à mes 14 ans.

 À ce moment-là, j'étais à bout, je prenais conscience que ce qu'il m'arrivait. J'avais caché un couteau de cuisine dans ma chambre et j'attendais juste le bon moment pour m'en servir. Un jour où il est venu pour me frapper, j'ai sorti le couteau et je l'ai planté dans son abdomen. Il s'est effondré et je l'ai planté une deuxième fois dans son dos. Puis j'ai appelé les pompiers. J'ai été interrogé et j'ai avoué que c'st moi qui avait fait ça. J'ai essayé de raconter toute l'histoire aux policiers mais ils ne m'ont pas cru. Ils ont interrogé ma mère, mais puisqu'elle n'était pas au courant que tout ce qui se tramait, ça a joué en ma défaveur. J'ai été jugée, j'ai plaidé la légitime défense mais on ne m'a pas cru totalement. Ça a quand même permis d'alléger ma peine et j'ai passé 9 mois en maison d'arrêt contre 3 ans normalement, et depuis je suis suivi pas un agent de probation." 

La lune et ses étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant