Chapitre 10

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"Je me suis faits virer de mon autre établissement. "

Je le regarde, surprise

"Comment ça ? 

-Hep, hep, c'est à mon tour ! Quel est l'endroit où tu te sens le mieux et pourquoi ? 

-Eh ! Ça fait deux questions en une, c'est pas juste !

-C'est parce que tu as essayé de me douiller. Maintenant répond" il dit en rigolant 

"C'est le toit. Et pourquoi ?" Je fais mine de réfléchir avant de répondre :

"Je ne sais pas, j'ai l'impression que la hauteur me permet de me vider la tête." Je laisse un blanc afin d'assimiler ma réponse. Puis, je reprends d'un air un peu plus enjoué :

"Donc, pourquoi tu t'es faits virer ?

-Je faisais pas mal de conneries là-bas. Avec ma bande de potes, pour nous, c'était comme le lycée mais en plus grand. Donc on faisait les mêmes conneries qu'au lycée. C'était des trucs débiles mais ça agaçait les professeurs et le doyen. Un jour, on nous attrapés à fumer de l'herbe en dessous des cages d'escaliers et ça a été la goutte d'eau. On a chacun été expulsés dans des universités différentes aux quatre coins du pays. Ça m'a servi de leçon et maintenant je me suis assagi. Pourquoi tu es si seule tout le temps ? " 

L'ambiance avait radicalement changé. On était passés de l'ambiance légère à une qui amène aux confessions. Et je ne sais pas si c'est dû à l'heure tardive mais, on parlait de moins en moins fort. De plus, il ne restait plus que la lampe de la table d'allumé qui procurait une ambiance tamisée. 

"J'ai été au centre d'un drame, il y a cinq ans de ça. Et depuis, je n'ai plus voulu faire confiance à personnes. 

-Et moi, tu me fais confiance ? 

-Tricheur, mais pour l'instant, je reste sur mes gardes mais j'y travaille, pour t'accorder ma confiance, je veux dire. Pourquoi tu t'intéresses à moi ? J'ai vu que la bande de Jay te parlait. Ce serait plus simple d'être ami avec eux. 

- Jay et sa bande sont sympas et je traînerais avec eux avec plaisir mais de temps en temps seulement. Je préfère éviter de m'associer pleinement à une bande, surtout à "LA" bande des populaires, c'est un coup à me retrouver encore dans des conneries. Et puis pourquoi je m'intéresse à toi ? Je ne sais pas vraiment. Dès que je me suis installé à côté de toi en cours la première fois, j'ai senti une sorte d'aura puissante émanée de ton corps. C'est presque comme un aimant qui m'attire vers toi. Et puis j'ai lu une détresse dans ton regard. J'essaie de faire en sorte que tu ailles mieux, de te changer les idées."

Je prends le temps d'assimiler ses paroles. Elles s'écoulent en moi de façon si intense. Elles résonnent jusqu'au plus profond de mon être. C'est la première fois  que quelqu'un me dit des choses comme ça et je me retiens fort pour ne pas pleurer. 

Nous nous sommes installés sur mon petit canapé, et nous avons continué de parler de sujets divers et vairés. Enfin, il parlait et je l'écoutais. J'ai notamment appris que sa mère était prof de français en Espagne et qu'à l'époque, il vivait avec son père et sa belle-mère. Il avait aussi un chien qui s'appelait Castor et qu'il était un enfant turbulent. Mais plus il parlait et moins mes paupières arrivaient à rester ouvertes. 

"Va dormir. je vais rentrer aussi. On se voit demain ?" 

Je hoche la tête et il part. Je vais également me coucher. J'espère que je ne me réveillerais pas à 4h demain, ou plutôt tout à l'heure. 

"Tu es une grande fille maintenant, tu as 8 ans, tu dois apprendre des conséquences de tes actes !" C'est toujours les mêmes paroles. Je m'en souviens à chaque fois.

Il m'étrangle, je ne peux plus respirer. Avec sa poigne forte, il me soulève du sol. Mes petites mains s'accrochent à l'étau qui m'enserre la gorge, essayant vainement de le faire lâcher prise. Mes pieds se débattent, voulant retrouver le sol. Puis il me jette contre ma commande, mon dos heurte les poignets. 

"Tu es grande donc tu ne dois plus faire de bêtises. "

Sa ceinture claque dans l'air, c'est toujours le même son. Je le connais bien maintenant. Elle vient ensuite claquer contre mon dos, mes cuisses, mon ventre. 10 coups. C'était toujours 10 coups. Je les compte pour essayer d'atténuer la douleur. 

Sauf que cette fois-ci est différente. Il ne m'a pas donné 10 coups mais seulement 3. 

"La ceinture ne marche pas, tu n'as rien dans ton petit crâne d'imbécile. Alors on va essayer une autre méthode" 

Il m'a attrapé et m'a fait me mettre debout devant lui. Il a déchiré mon haut. Je me suis retrouvé torse-nu face à lui. Et peu importe mes pleurs et mes suppliques, rien n'y fait. 

Il a défait son bouton, descendu sa braguette, et enlevé son pantalon. 

La lune et ses étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant