Be proud - Reddie

Chapitre 8

I'm jealous of the rain That falls upon your skin, It's closer than my hands have been.

Comme pratiquement tout les samedi après-midi, les Losers qui avaient du temps libre s'étaient retrouvés aux Friches Mortes, dans leur repère secret. Cela faisait déjà une heure que les amis étaient au complet, seul Stanley manquait à l'appel. Léopoldine s'étonnait d'ailleurs de constater que personne ne semblait s'en inquiéter, ce qui la poussa à demander,

- Vous savez quand est-ce que Stan arrive?

Les Losers arrêtèrent tous leurs activités pour se tourner vers elle. Ils la fixaient d'un air étonné, comme s'ils étaient surpris par la question, que la jeune fille trouvait pourtant justifiable.

- Stanley v-viendra pas aujourd'hui, lui répondit Bill qui affichait une mine désolée.
- Quoi? Mais pourquoi? demanda la française, comprenant alors qu'elle était la seule à ne pas savoir quelque chose qu'apparemment tout le monde savait.
- Il a eu une mauvaise note hier donc son père l'a privé de sortie, lui expliqua Eddie.
- Ouais, ses parents sont giga méga trop lourds! renchérit Richie. Ils le privent de sortie dès qu'il a en dessous d'un B+.
- Le terme exact serait stricte, précisa Mike.
- Ah d'accord. Il ne m'en avait pas parlé, répondit Léopoldine.

La jeune fille comprenait soudainement mieux pourquoi Stanley n'était pas dans son assiette la veille. Lorsqu'elle était allée le réconforter dans la cuisine, elle avait trouvé la réaction de son ami un peu exagérée et disproportionnée ; elle était vraiment loin d'imaginer que les parents de Stanley étaient aussi exigeants et autoritaires. Elle se sentait alors coupable d'avoir pris son problème à la légère et se dit qu'elle aurait dû se douter que la mauvaise humeur de Stan ne se résumait pas seulement à une simple déception dû à une mauvaise note ; elle aurait dû chercher à comprendre, creuser un peu. Mais d'un autre côté, elle savait aussi qu'au fond, ce n'était pas entièrement de sa faute. En effet, son ami ne lui avait jamais parlé de ses parents. Tout ce qu'elle savait était que son père était rabbin et ce seulement parce que Richie s'en était moqué. Elle n'aurait jamais pu deviner toute seule que ses parents étaient si strictes et lui mettaient autant de pression sur les épaules.
Pour être honnête, Léopoldine était réellement déçue de l'apprendre de la bouche des autres Losers. Elle aurait préféré que Stanley lui parle de tout cela directement. De fait, elle avait cru pouvoir penser qu'un lien fort s'était tissé entre elle et le garçon, un lien de confiance. Depuis le début de leur amitié, elle avait tout fait pour l'écouter et le soutenir sans jamais rien demander en retour, alors elle ne comprenait vraiment pas pourquoi il ne lui avait pas parlé de tout cela la veille. Aussi stupide que cela puisse paraître, elle se sentait trahie.

- En même temps c'est pas la chose la plus sexy du monde, il allait pas s'en vanter Marie-Antoinette! le défendit Richie. Maintenant que tu sais que son papounet l'a puni comme un gosse de cinq ans, ses techniques de dragues vont perdre toute crédibilité!
- Beep beep Richie, répliqua Beverly presque instinctivement.

Cependant, la plaisanterie fit quand même rire la française. Richie sourit, fier qu'elle ait obtenue l'effet escompté.

Le garçon à lunettes traversa ensuite la petite pièce au pas de course afin d'allumer le vieux poste radio de Ben, que celui-ci avait ramené lorsqu'il en avait reçu un nouveau pour son anniversaire. Les premières notes du single She's Got That Vibe de R. Kelly emplirent alors la cabane. Richie haussa les épaules, la musique que la station radio diffusait n'était pas son style de prédilection, mais il jugea qu'elle ferait l'affaire.
Il se dirigea donc vers Léopoldine qui était restée assise sur sa chaise, lui prit les poignées et la tira vers lui pour qu'elle se lève.

- Allez princesse, arrête de déprimer et danse avec le plus beau mec que t'ai jamais rencontré! ordonna-t-il avec un grand sourire.

La française éclata de rire mais secoua la tête, refusant la proposition de Richie. Ce dernier n'abandonna cependant pas de sitôt et se mit à danser tout seul, en essayant de l'entraîner avec lui.