Chapitre 6

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"Put your hand in mine, You know that I want to be with you all the time"

Lorsque le réveil d'Eddie sonna le lendemain matin, le garçon était déjà réveillé depuis dix bonnes minutes.
Il éteignit l'appareil et sauta avec entrain hors de son lit. Eddie était déterminé à passer une bonne journée d'anniversaire en compagnie de ses meilleurs amis. Il était hors de question qu'il laisse les événements de la veille affecter son moral.

L'adolescent se prépara pour aller en cours. Il n'oublia pas de prendre un sac banane, mais refusa de prendre celui que sa mère lui avait offert hier soir. Il attrapa une pomme dans la corbeille à fruits et sortit de chez lui alors que sa mère dormait encore.

Une petite déception vint pincer son cœur quand il vit que le trottoir d'en face était désert. Inconsciemment, il avait naïvement espéré que Richie soit encore une fois venu pour l'accompagner jusqu'au lycée. Mais son ami habitait à l'autre bout de la ville, il était donc évident que la surprise de la veille ait été exceptionnelle, comme le garçon à lunettes l'avait d'ailleurs prévenu.

Eddie fit donc le chemin jusqu'à son école seul, tout en mangeant la pomme qui constituait son petit-déjeuner.
L'air de cette matinée de septembre était plutôt frais. Le soleil était déjà haut dans le ciel et venait réveiller de ses rayons chatoyants la petite ville de Derry. Les feuilles des arbres plantés le long de la route dansaient au rythme de la légère brise qui faisait d'ailleurs légèrement frissonner le lycéen.

Eddie regretta de ne pas avoir pris une veste, il n'avait pas pris en compte le fait que la température commençait à se rafraichir. Pour être tout à fait honnête, cela ne lui était même pas venu à l'idée.
Ces derniers jours, ses pensées avaient été occupées par des choses plus primordiales même qu'éviter de tomber malade. Eddie n'en revenait pas, mais le résultat était bien là ; depuis les vacances d'été et depuis son rapprochement avec Richie, ses pensées étaient hantées par ce dernier. Le garçon à lunettes prenait tellement de place dans son esprit qu'il n'en restait que très peu pour son hypocondrie et sa germophobie. Richie, sans même en avoir conscience, faisait en quelque sorte oublier à Eddie ses peurs les plus obsessionnelles.

Cependant, de temps à autres, ces dernières réussissaient néanmoins à se frayer un passage dans ses pensées. Et à cet instant précis, Eddie avait peur d'attraper froid. Il priait pour que l'atmosphère se réchauffe au fur et à mesure de la journée ; l'hypocondriaque avait besoin de tout sauf de tomber malade.
Si jamais il attrapait quelque chose, sa mère ne l'enfermerait chez lui double tour et le dorloterait, l'étoufferait encore plus qu'elle ne le faisait déjà. Et Eddie n'avait pas besoin de ça, encore moins à ce moment même. Ce dont il avait besoin, c'était de passer du temps avec ses amis, comme il s'apprêtait à le faire.

Lorsqu'il arriva au lycée, il retrouva comme d'habitude les Losers dans la cour, tous réunis autour d'une table de pique-nique.
La première chose qu'il chercha des yeux fut évidemment la silhouette de Richie, mais il ne la trouva pas. Le bouclé n'était visiblement pas encore arrivé.

- Salut, dit Eddie d'une voix fluette avant de s'asseoir à côté de Stanley.
- T'es pas avec l'autre imbécile? lui demanda ce dernier, sans même prendre la peine de le saluer en retour.
- Non... Pourquoi je devrais l'être? demanda Eddie, qui se sentait un peu agressé par la question de son ami.
- C'est juste que vous lâchez plus depuis cet été, expliqua Beverly à la place du juif dans une tentative de limiter les dégâts que pouvait causer le manque de tact de ce dernier. Le bus de Richie est arrivé mais pas lui, donc Stan a dû logiquement penser que vous aviez fait le trajet ensemble, comme hier.

Eddie manqua de s'étouffer avec sa propre salive. Il sentit une bouffée de chaleur envahir tout son corps et s'imagina le rouge cramoisi qui devait en cet instant même gagner ses joues.
Il ouvrit et ferma la bouche, cherchant désespérément de quoi se défendre, mais il était incapable de trouver ses mots. Il ne savait pas quoi répondre à cela. Il ne voulait pas mentir à ses amis, mais il ne voulait pas non plus leur avouer qu'effectivement, Richie et lui s'étaient bel et bien rapprochés cet été. N'importe quel élément qui pourrait les amener à deviner les sentiments qu'il éprouvait pour le bouclé était à absolument éviter.

Be proud - ReddieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant