Be proud - Reddie

Chapitre 3

Il était seize heures lorsque Richie arriva dans le repère secret du Losers Club, dans les Friches Mortes. Ses amis ainsi que Léopoldine étaient déjà là, tous au complet.

- Enfin! s'exclama Ben en le voyant débarquer.
- Désolé du retard Meule de Foin, s'excusa Richie, mais Mrs. K en veut toujours plus. Elle s'arrête jamais!
- Beep beep Richie! s'indigna Beverly.
- Putain t'es dégueulasse, dit Eddie, répugné.
- Mais tu m'aimes quand même Eds! affirma Richie, lui faisant un clin d'œil.

Eds leva les yeux au ciel, l'air désespéré. Il ne prit même pas la peine de répondre au garçon à lunettes. Celui-ci lui lança un regard étonné, réellement surpris que son ami ne lui ordonne pas d'arrêter de l'appeler "Eds" ; il le faisait d'habitude systématiquement.
Alors que Richie était sur le point de capturer son regard afin de tenter d'y trouver une réponse, Eddie tourna la tête ailleurs.

Eddie fuyait son regard. Eddie le fuyait, lui.
Le plus petit avait l'air énervé, voire vexé.
Les raisons de cet agacement étaient sûrement les mêmes de son départ comme un voleur de l'arcade, la veille. Pourtant, Richie ne voyait pas ce qu'il avait put faire de mal.
Il se promit d'aller parler à Eddie plus tard dans la journée afin de mettre les choses au clair.

- Quelqu'un veut une clope? proposa Beverly.

Ben leva la main et se servit dans le paquet que la rousse lui tendit. Il n'aimait pas particulièrement fumer. En réalité, il faisait surtout cela pour impressionner la jeune fille.
Celle-ci n'y fit pourtant guère attention, et jeta un coup d'œil à Richie.

- Rich? demanda-t-elle, étonnée de voir qu'il ne voulait pas de cigarette.
- Gracias señorita pero je fume solamente el cigarro, refusa Richie.

Stanley fut surpris de voir Léopoldine rire à la stupide imitation du garçon à lunettes.

- Ça fait te rire? lui demanda-t-il.
- Bah oui? répondit-elle, encore hilare. Ça devrait pas?
- Laisse tomber, avoir de l'humour c'est pas donné à tout le monde, dit Richie.
- Si tu penses que caler deux mots espagnols dans une phrase c'est avoir de l'humour on est pas sorti de l'auberge, répliqua Stanley.
- L-Les gars, les appela Bill.
- C'est moi ou le fils du rabbin aka le mec le plus rabat-joie de la terre est en train de m'apprendre ce que c'est l'humour? demanda Richie.
- Les gars, répéta Bill.
- Vas te faire foutre Richie! répliqua Stan.
- LES GARS!! s'époumona Bill une dernière fois.

Les deux garçons cessèrent instantanément de se disputer, et se tournèrent vers Bill. Ce dernier inspira un grand coup, sûrement pour reprendre son calme.

- B-B-Beverly et moi on veut vous a-annoncer quelque ch-chose, dit-il.
- On vous écoute, répondit Mike, qui s'était montré silencieux jusqu'à présent.

Beverly et Bill échangèrent un regard complice et se mirent à sourire tous les deux. La rousse prit alors la parole,

- On sort ensemble depuis cet été, annonça-t-elle d'un ton solennel.
- C'est tout? demanda Richie après quelques secondes de silence.
- C'est pas g-grand chose, mais on voulait qu-quand même vous le d-di-dire, expliqua Bill dont les joues avaient pris une légère teinte rosies.
- C'est super cool, comme y'a Eddie.
- On est tous super contents pour vous, leur assura Mike.
- Ouais, dit Ben.
- C'était pas trop tôt, remarqua Richie.
- Vous êtes trop mignons! s'exclama Léopoldine.
- Merci, dit Beverly en rougissant légèrement, tout en jetant un coup d'œil à son petit copain.

Mike tapota discrètement l'épaule de Ben en guise de soutien ; tous les losers savait qu'il avait toujours eu un faible pour la rousse.
Mike avait beau être très heureux pour ses deux amis, Ben lui faisait beaucoup de peine. Il n'aimait pas le voir dans cet état, affichant une mine dépitée et profondément triste.