Chapitre 8

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Julian


Ouf, c’est le son que j’émets en sortant de la voiture de mon assistante. C’était éprouvant. Je crois que c’est une des journées les plus épuisante que j’ai eu ces derniers temps. Emilia est vraiment bizarre. Elle me repousse puis m’invite à déjeuner et me fais même des blagues.

Mais tout cela reste distant et souvent froid. Elle se renferme pour se protéger.

C’est l’impression que j’ai. Si elle n’était pas mon employé je crois que je lui ferai du rentre dedans. Mais notre situation est assez délicate. Elle est beaucoup trop mystérieuse et cela me donne envie de la connaître. Pourquoi elle a réagi comme cela devant les clients Jones ?

Elle les connait mais n’a pas l’air de beaucoup les apprécier. Puis sa prestation de hier soir a été tout de même impressionnante et je ne m’en remets toujours pas.

Que cache-t-elle ?

J’arrive chez moi encore perturbé par l’attitude bizarre mais super professionnel de mon assistante. Je m’allonge sur mon canapé et je m’endors sans même m’en rendre compte. Une sonnerie me réveille. Putain pour une fois que je dormais bien, il faut qu’on me réveille. Mais en voyant le prénom de la personne qui m’appelle je retire tout ce que j’ai dit. C’est ma sœur adorée. Elle a toujours été là même quand j’ai été au fond du trou.

-Hello ma p’tite sœur chérie.

-Hey Ju’, tu vas bien ?

-Très bien et toi ? Quoi de neuf ?

-Je suis chez les parents demain, tu viens ?

-Avec plaisir. J’ai hâte de te voir, ça fait tellement longtemps.

-Bisous et à demain.

Ma sœur est en plein développement d’une entreprise d’articles de luxe. Elle n’est pas souvent sur New York et elle voyage énormément. Je ne raterai pour rien au monde un moment où je peux la voir. Demain j’avais prévu de travailler sur la réunion de lundi. Il faut que je téléphone à Emilia savoir si elle peut préparer la réunion de lundi. J’attrape mon téléphone et elle répond à la deuxième sonnerie.

-Allô ? fait-elle.

-Bonjour, c’est Julian.

-Je vous avez reconnu boss. Que me voulez-vous ? Je suis très occupé.

-J’ai un service à vous demander. Je vous voulais préparer la réunion de lundi ce dimanche mais j’ai un empêchement.

-Donc je dois la préparer c’est ça ?

-Oui si vous le voulez bien.

-Comment s’appelle-t-elle ?

-De qui vous parlez Emilia ?

- « L’empêchement » je suis sûr que c’est une nana, alors comme je vais faire votre travail, je veux en contre parti son joli nom.

-Jade. Dis-je un peu surpris.

-Amusé vous bien avec elle. A lundi, patron. Profitez bien.

Elle me raccroche au nez avant que j’aie le temps de dire quelque chose. De toute façon je pouvais lui répondre quoi ? Que c’était ma sœur ? Je n’ai pas besoin de me justifier mais j’ai l’impression que cette femme lit en moi comme dans un livre ouvert et que je ne peux rien lui cacher. Donc je lui dois des explications. Stop Julian, ce n’est qu’une employée qui maîtrise les arts martiaux comme une pro.

Je monte dans ma chambre et après avoir pris une douche je me rendors jusqu’au lendemain matin. Je me réveille à cause de la lumière du jour qui s’introduit dans ma chambre. Il doit être aux alentours de huit heures puisque nous sommes en plein milieu de l’automne. Une saison que je n’aime pas particulièrement. Je pense qu’aujourd’hui va être une journée agréable puisque je vais voir ma sœur. Enfin un dimanche sans travailler.

Après mettre préparer, je prends une de mes voitures et je me dirige chez mes parents. Pendant ce trajet je remarque une voiture qui me suit. Je ne reconnais pas la personne qui est au volant puis je me rappelle que beaucoup de riches New Yorkais ont une maison là-bas. Aux Hamptons. Puis lorsque j’arrive chez mes parents la voiture à tourner dans une propriété. Mon raisonnement doit être juste.

Quand j’arrive je suis accueilli à bras ouvert par ma petite sœur. Je l’adore et je pourrai tout donner pour elle.

-Hey Ju’.

-Coucou ma belle, comment tu vas ?

-Très bien, je suis là pour une semaine et puis je repars. On pourra se faire un truc en ville cette semaine ?

-Bien sûr. Cependant j’ai de grosses réunions alors il faudra que tu voies avec mon assistante.

-Julian tu travailles trop. Mais ça me va. C’est une nouvelle ?

-Oui. Dis-je un peu confus.

-J’espère qu’elle sera plus aimable que les autres.

-Jade !

-C’est la vérité. Bon viens dire bonjour à papa et maman.

La journée se passe sans encombre cela fait du bien de passer un peu de temps avec sa famille. Je rentre et je suis content et même heureux. Cela m’a donné de la force pour repartir après l’attaque du gala qui m’a choqué. Ces journées devraient pouvoir s’emprisonner dans un livre qu’on pourrait ouvrir à chaque fois que ça ne va pas. Ces jours heureux…

***

J’arrive à mon bureau après une longue nuit de sommeil paisible. Une clé USB est posée sur mon bureau avec un post-it :

La réunion est prête, j’espère qu’avec Jade cela s’est bien passée. Je suis partie m’acheter une robe pour ce soir puisque je n’ai pas pu le faire hier. Bonne matiné boss.

Je rêve c’est ça ? Je ne peux pas la renvoyer elle fait beaucoup trop bien son travail. Elle a beaucoup de compétences et si je la perds je risque de perdre de gros contrat à l’avenir. C’est un atout beaucoup trop important. De toute façon je me disais bien qu’elle avait acceptée bien vite quand je l’ai appelé. Je dois bien l’avouer qu’il faut qu’elle envoûte nos associés ce soir. Pour qu’il accepte de nous soutenir dans certains contrats délicats.

Vers midi, j’entends une porte claquée. Je décide donc d’aller voir, c’est celle de mon assistante. J’ouvre doucement la porte et je la trouve en train de se débattre pour enfiler une paire d’escarpins. Puis je vois tous les sacs de shopping derrière son bureau. Je crois qu’elle n’a pas acheter qu’une robe.

-Alors votre shopping a été fructueux ?

-Oui j’ai trouvé ce qui me fallait.

-Tout cela c’est pour ce soir ? dis-je d’un ton qui ne laisse la place que pour l’ironie.

Elle me fusille du regard et continue de se débattre pour enfiler des escarpins violet foncé.

-J’ai fait des achats personnels car je n’ai pas pu résister. Mais ne vous inquiétez pas j’ai payé avec la carte de l’entreprise que la robe et les escarpins pour ce soir. Me dit-elle en souriant.

-Vous avez fait quoi ?

-Oh c’est bon vous n’avez pas d’humour. Je n’ai pas toucher aux comptes de l’entreprises. Sinon je n’aurai pas eu de paye pendant deux mois vu le prix de la robe.

Je n’y crois pas. Elle est complètement folle. Comment s’acheter une robe à plus de quinze mille dollars justes pour une soirée. Je reste surpris avec des yeux ahuris. Je crois que je fais une tête assez drôle puisque qu’elle pouffe.

-En plus vous me croyais ? Ohlala si ça peut vous rassurer c’est ce que j’ai dépensé pour tous mes achats. Vous voulez que je vous fasse un haul ?

Quand elle me dit cela, elle se lève avec ses escarpins et je lui dis la seule chose qui me passe par la tête en ce moment même.

-Très jolie, cette couleur vous a bien au teint.

Je crois qu’on est tous les deux surpris par mes paroles car on se regarde dans les blancs des yeux avant d’exploser de rire. Puis je me tourne et commence à sortir quand elle m’interpelle.

-Prune.

-Comment ?

-C’est couleur Prune.

Je sors de son bureau et je souris comme un con. Elle m’a fait bien rire. Pourquoi changeait-elle de chaussures ?

Je retourne travailler après ma pause repas. Puis je commence la réunion que Emilia devait préparer à quatorze heures.

Comme à son habitude ce qu’elle a préparé est parfait. Je n’ai rien à redire dessus. Cette réunion avec toutes les directions de l’entreprises est importante. Nous établissons les objectifs et nous voyons les problèmes.

Vers dix-huit heures j’autorise mon assistante de partir pour pouvoir se préparer pour le dîner avec les associés qui commencent à vingt heures. J’aurai pu lui dire de venir se préparer chez moi et on aurait pu continuer à travailler comme tous les soirs mais je ne préfère pas.

J’arrive devant le restaurant à dix-neuf heures cinquante-cinq, je suis un peu en avance comme d’habitude. Ce dîner ne me stresse pas beaucoup. J’en ai fait des milliers, avec ma mère, seul ou encore avec mon ancien assistant.

-Salut. Me dit une voix que je commence à reconnaitre.

Je me retourne et je suis éblouie. Emilia est très belle. Elle porte une robe noire avec ses fameux escarpins « prune ». Je la détaille plus que je le devrais puisqu’elle se racle la gorge pour attirer mon attention.

-Bonsoir. Je dis d’un air indifférent.

-Vous aimez cette couleur prune avec ma nouvelle robe ?

-Bien sûr cela vous va à merveille comme toutes les choses que vous portez.

Elle rougit et détourne la tête puis replonge son regard dans le mien. Il a changé, la lueur maligne dans ses yeux a disparu et me dit d’une voix grave.

-Vous draguez toutes les filles comme cela ?

Je n’ai pas le temps de répondre qu’elle se tourne et s’engage dans le restaurant. Elle change d’humeur tellement vite. Cela m’énerve. J’ai envie de lui faire des compliments mais aussi que notre relation reste strictement professionnelle. Je ne sais pas quoi faire.

Le dîner se passe bien et mes investisseurs me font confiance. A la fin du repas, ils partent en me disant en revoir poliment. Je me retrouve seul dans la pièce que nous avions réservée pour ce repas. Alors que je m’apprête à prendre la parole la porte s’ouvre.

A partir de cet instant tout se passe très vite je me retrouve cloué au sol par Emilia et entends une balle volée au-dessus de nous. Alerté par les coups de feus des serveurs arrivent mais l’assaillant se retourne et loge une balle dans la jambe de l’un et une balle dans l’épaule de l’autre. Emilia se relève et m’entraîne avec elle derrière la table.

A ma plus grande surprise déchire sa robe pour attraper ce qu’il a sur abdomen. Deux couteaux d’environ vingt centimètres. Elle m’en tend un et me dit :

-N’hésitez pas à vous en servir boss.

Elle se relève et monte sur la table je peux entendre ses pas. Mais impossible de la voir. Je l’entends crier mais au même moment  j’entends une plainte de douleur d’un homme et un corps tombé à terre. Il n’y a plus rien qui bouge. Aucuns coups de feu, aucun pas, rien juste un silence étouffant.

Au bout de quelques minutes qui me paraissent aussi longue que des heures. J’entends les sirènes de police. Je ne bouge pas. Par peur de voir le corps d’Emilia par terre. Par peur que l’assaillant soit en train d’attendre que je sorte ma tête de dessous la table.

J’observe le couteau que Emilia m’a passé. Comment gagner avec un couteau contre un M-16 ? Je ferme les yeux pour essayer de sortir de ce cauchemar. Puis plus rien.

Quand j’ouvre les yeux, je suis chez moi. Je reconnais tout de suite au plafond. C’était un putain de cauchemar. Mais quand je me relève, il y a un son inhabituel. Quelqu’un est chez moi. Il y a quelqu’un dans la douche de ma salle de bain. L’eau coule.

Puis au bout de quelques minutes l’eau s’arrête. Je cherche un objet avec lequel je peux me défendre quand la porte s’ouvre. Je sursaute comme dans un film d’horreur.

-Je vous ai fait peur apparemment.

Et là je comprends que mon cauchemar était réalité. Je n’ai pas raté le dîner et que cet homme est bien rentré dans la salle du restaurant.

***

Seulement une mission Où les histoires vivent. Découvrez maintenant