Chapitre 13

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Emilia


Le tarmac où repose l’avion est vide. Julian n’est pas présent et cela m’inquiété un peu. Hier soir je l’ai un peu brusqué, j’en ai conscience. Mes parents sont des vrais con et mon frère est tombé bien bas dans mon esprit. Pourtant il restera toujours une place pour lui dans mon cœur. C’est la première fois qui ne me soutient pas contre nos avocats de géniteur. Cela m’a beaucoup déçu.

J’avance vers l’avion de l’entreprise et une silhouette apparaît à la porte d’embarcation. Julian est là et il me sourit. Il n’a pas l’air de m’en vouloir. Je monte les escaliers pour rejoindre la partie haute de l’avion.

-Bonjour Emilia, comment allez-vous ? Me dit-il en me tendant sa main pour m’aider à monter les dernières marches.

J’hésite à la prendre. D’habitude, je n’aurai pas hésité une seconde à la repousser mais vu mon attitude, je pense que rejeté cette main tendue serait la pire chose à faire dans ma mission. Je prends sa main, une décharge électrique se propage entre nos deux mains. Nous nous regardons dans les yeux. Puis en même temps on se lâche la main.

-Emilia, est ce que ça va ? Me demande Julian une fois rentré dans l’avion.

-Bien-sûr, pourquoi cela n’irait pas. Dis-je avec mon sourire que je lui sors tous les jours. Celui de mes missions.

-Arrêter de mentir. Je ne suis pas aveugle. Tout dans votre attitude m’indique que vous n’allez pas bien.

L’avion décolle et nous nous envolons vers New-York. Adieu le sol anglais. J’espère ne pas y revenir de sitôt. Cela fait environ cinq minutes que Julian m’a demander d’arrêter de mentir. Ma réponse est longue à venir mais cela sort spontanément.

-C’est vrai, je ne vais pas bien. Le dîner c’est encore mal passé alors que j’avais décidé de faire des efforts. Dis-je calmement.
Julian me regarde mais ne me réponds pas. Je ne sais pas ce que je fais. Son air observateur me scrute. Je continue.

-Non mais c’est vrai. Je n’ai fait aucune réflexion. Comme-ci notre dispute était passée. J’avais décidé de faire cela pour l’entreprise mais aussi pour éviter qu’on passe une soirée catastrophe. Quand j’ai vu mon frère je me suis dit que c’était gagné. Normalement c’est lui qui apaise toutes les tensions dans la famille. Je ne sais pas comment il y arrive, c’est un pouvoir, je te jure.

J’entends le petit son qui nous indique que l’ascension est terminée et que nous pouvons nous détacher. Sans hésitation, je le fais et je commence à marcher. Je fais les quatre cents pas. Je les ai faits cette nuit dans ma chambre et je recommence. Je ne fais plus attention à Julian.

-Mon propre frère m’a abandonné. Mon jumeau m’a laisser tomber. L’être humain à qui je fais le plus confiance, je pourrai donner ma vie pour lui sans même hésiter une seconde. Je ne peux pas y croire. Comment il put prendre parti pour nos géniteurs et…

-Et s’il n’avait pas pris parti ? Me dit Julian en avançant vers moi.

Je suis sonnée par ce qu'il vient de dire. Je m’approche de lui. Beaucoup trop que les limites professionnelles qui nous lient.

-C’est à dire ?

-Hier soir, j’ai vu votre complicité, vous êtes très proche à tel point que j’ai cru que c’était votre fiancé.

Seulement une mission Où les histoires vivent. Découvrez maintenant