« Esperdi ! Esper a dit : 'Ne donne pas ta langue au chat'.
Shamaadi ! Shamaal a dit : 'Pour le garder, donne-lui du lait'.
Lehadi ! Lehal a dit : 'Dans un berceau de mimosa'.
Sashidi ! Sash a dit : 'Sur un gros coussin joufflu'.
Luthadi ! Lutha a dit : 'Bien à l'abri des frimas'.
Masaadi ! Masaa a dit : 'Petit chat se fera beau'.
Obedi ! Obenh a dit : 'Pour avoir une caresse'. »
Comptine pour les tout petits - Les jours de la semaine.
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Il fallait se montrer honnête : la demeure des Loups ne manquait pas de prestance, en dépit de sa vétusté. On y accédait par une place pavée qui formait l'extrémité de l'avenue de la Corniche. Une enceinte en pierre blanche surmontée d'un couronnement en tuiles aux multiples nuances ocre protégeait la propriété.
Un parc de dimensions modestes, aux allées de gravier roulé, faisait le tour des quatre ailes de plain-pied, disposées en carré fermé. A l'arrière se trouvait un jardin d'agrément où la nature avait repris ses droits. Buis et rosiers rendus à leur état sauvage proliféraient en massifs touffus. Les orangers et les citronniers en fleurs embaumaient l'air de leur parfum si caractéristique. Sous les fourrés, on entendait le gazouillis des petits canaux d'irrigation qui préservaient une agréable fraîcheur dans ce havre de verdure.
De l'autre côté du mur de clôture s'étendait la garrigue aux senteurs sauvages de broussaille, de gibier et de pierre séchée par le soleil. Vers le sud, au pied des immenses falaises du Cirque Mortemain, la sueur de l'homme avait aménagé les pentes abruptes en terrasses couvertes de ceps de vigne. A l'ouest, en revanche, trop de caillou, de piquants, et de venin ; seules les chèvres s'y aventuraient. Les chèvres et Kiryan, autrefois.
Un grand potager occupait la cour centrale de la bâtisse. La majeure partie ne servait plus, mais ses allées rectilignes et ses cultures restantes, méticuleusement agencées, témoignaient du soin qu'on lui accordait encore. En son milieu, une fontaine asséchée tenait lieu de nichoir pour les poules.
Après la disgrâce de leur père et de leur Maison, les Terane avaient dû procéder à de sérieuses restrictions dans leur train de vie. Deux ailes de la propriété étaient fermées. Les domestiques logeaient dans la troisième, et les Loups, ainsi que désormais les Faucons, habitaient la dernière. Le personnel se composait d'un vieux couple, le majordome et la gouvernante qui faisait aussi office de cuisinière, deux apprentis, un jardinier, une femme de chambre et un garçon d'écurie.
La poussière, le manque d'entretien des bâtiments et des toitures, l'invasion du lierre, de la vigne vierge et des rosiers grimpants, annonçaient le début de délabrement des lieux, mais le domaine pouvait encore être sauvé. Bâti avec des matériaux d'excellente qualité, par des architectes et des ouvriers très compétents, ses murs, ses fondations et sa charpente restaient sains ; il pourrait retrouver sa splendeur d'antan au prix de quelques travaux. Cependant, tout cela coûtait cher.
En attendant, dans la lumière dorée d'un joli crépuscule ou dans le rose d'une aurore, si l'on n'y regardait pas de trop près, le corps de logis faisait encore illusion, grâce à l'élégance de sa conception. Toutes les pièces ouvraient directement sur une galerie à colonnades sculptées qui faisait le tour du jardin. A intervalles réguliers, des bancs de pierre permettaient de se poser à l'extérieur, dans la fraîcheur du matin ou la douceur du soir. C'est sur l'un d'entre eux qu'Hisana s'était assise, juste en face de la chambre qu'on lui avait attribuée.
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Le Dieu Menteur - Tome 1 - Les Enfants du Don
FantasyAprès l'incendie de leur foyer, Kiryan et Hisana sont les derniers survivants de la Maison du Faucon. Au centre de toutes les convoitises, ils ne peuvent plus se fier à personne. Le Don qu'ils détiennent, leur héritage et leur position font d'eux...