Aujourd'hui, c'est mon premier jour dans mon nouveau lycée. Moi qui n'aime pas les gens, je sais pourtant ce qui m'attends: la traditionnelle présentation. Quelle torture ! Ça existe des gens qui aiment faire ça ?! Et qui est le mec qui pensait que ce serait bien ?
Quoi qu'il en soit, je remonte le couloir, guidé par le directeur, vers ce qui sera ma nouvelle salle de cours remplie de... gens. Je vois le directeur s'arrêter devant une porte et entends le professeur.
— ... un nouvel élève, Yuichiro Hyakuya.
Le directeur ouvre la porte, les élèves se lèvent et je rentre dans la salle, sur les pas du directeur.
— Bien, il se tourne vers moi, je te laisse te présenter
— Yuichiro Hyakuya.
Tout le monde à l'air d'attendre le reste de ma présentation. Ils vont attendre longtemps, c'est tout ce que j'ai à leur dire ! Je ne veux pas leur parler, je les aime pas !
Le premier à briser le silence est le directeur pour m'indiquer ma place. Et je décrète que j'ai la pire place existante: celle au milieu. Plus au milieu tu meurs. Après un rapide compte, j'estime le nombre d'élèves à vingt-cinq. Je me retrouve donc cerné par deux rangées de pupitres de chaque côté. Deux devant, deux derrière, deux à droite et deux à gauche. Quelle plaie !
Je souffle bruyamment en m'asseyant et sors mes affaires. Le professeur commence le cours et mon long ennui débute. Tout ces cours, je les ai déjà travaillés. Je les connais sur le bout des doigts, comme je connais les cours de la première année d'enseignement supérieur scientifique.
Comme ma place n'est ni contre un mur ni contre une fenêtre, je pose ma tête sur mes bras croisés et fais la sieste. Je suis réveillé par l'élève du pupitre à côté, un blond aux yeux bleus, qui me secoue le bras. Je retire vivement mon coude et me redresse, cherchant pourquoi on me réveille. J'entends la voix du prof , visiblement mécontent.
— Hyakuya, dîtes-le si je vous dérange !
Je lui réponds de la manière la plus méprisante possible.
— Assurément, Monsieur. Et même plus que de raison.
Un silence s'installe dans la salle. Ma phrase avait fait son effet. Le mépris poli, c'est ce que j'aime le plus. Dire à quelqu'un poliment quelque chose d'insultant qu'il ne s'attend pas à entendre. Je vois le prof bouillir de l'intérieur, cherchant ses mots. Les autres élèves me regardent en silence, béats devant tant d'arrogance.
Mon regard se recentre sur le prof. Il s'est calmé et prépare visiblement quelque chose. Il écrit une équation compliquée au tableau, de la difficulté de celles qu'on verra en fin d'année.
— Hyakuya, venez résoudre cette équation, si vous êtes si malin.
Je me lève, prends la craie qu'il me tend et résous l'équation. Un jeu d'enfant. Il regarde le tableau et fais mine de corriger. Il sait que c'est juste, et je vois un éclaire fugace de haine profonde passer dans ses yeux. Il l'avait plus mal prit que prévu.
— Eh bien, Hyakuya... Dire que vous ne savez même pas résoudre une équation aussi simple et que vous osez faire preuve d'insolence dans mon cours ! Pour la peine, vous nettoierez la salle toute la semaine. Tout seul.
Le temps qu'il me dise ça, j'avais quitté le tableau et rangé mes affaires.
— Vous avez qu'à y croire. Comme on dit, l'espoir fait vivre... dis-je en haussant les épaules
Puis je sortis de la salle, sans un mot de plus, sous le regard ébahi de mes camarades et de cette personne étant censée représenter l'autorité et l'honnêteté. Quelle connerie !
Je me trouvai donc à déambuler dans le couloir, à la recherche d'un endroit calme où je ne serais pas dérangé. Le toit me semblant être un bon endroit, je m'y rendis en empruntant les escaliers centraux. En arrivant devant la porte menant au toit, je vis un cadenas. La anse métallique était au moins aussi épaisse que mon auriculaire. Par chance, la chaîne reliant les deux poignées de la double porte étant lâche, je réussis à me faufiler sur le toit. Plus qu'à attendre le prochain cours.
Je mis mes écouteurs et me laissai porter par la musique.Plusieurs dizaines de minutes se sont écoulées depuis mon départ de cours. Comme je n'avais pas beaucoup dormi et que ma démonstration d'esprit n'avait pas pris longtemps, j'avais pu rester vingt minutes sur le toit. Mais il était l'heure.
Je range mes écouteurs dans mon sac, me faufile par la double porte et fais le chemin inverse. Lorsque je rentre dans la classe, mes "camarades" se tournent vers moi et me dévisagent. Je regagne ma place tranquillement pendant qu'ils chuchotent entre eux.
Je pose mes affaires, m'assois, et l'élève blond qui m'a réveillé vient me voir.
— Salut, je m'appelle Mika...
— Rien à faire, va-t-en.
Il ne paraît pas surpris de cette réaction.
— Tu sais, si tu as peur des gens...
— J'ai pas peur, je les hais. Tous autant qu'ils sont. Dis-je en le fixant droit dans les yeux
Cette fois, j'ai le droit à un haussement de sourcil. Il est un peu surpris.
— Tu as eu une mauvaise expérience, c'est ça ? Si tu veux, je...
Je l'interromps, plus violemment que les deux autres fois.
— Tu... ? Tu vas faire quoi ? En parler avec moi ? Wow, génial, je vais me sentir mieux, c'est sûr ! Tu penses pouvoir faire mieux que les 7 psychologues qui sont passés avant toi ? Et bien bon courage ! Mais je te répondrais pas !
— Merci de me souhaiter bon courage, compte sur moi !
— Mais c'est quoi ton problème en faite ? Tu veux pas me foutre la paix ? Si t'as pas compris, je veux pas d'amis ! Je m'en sors très bien tout seul ! Alors merci, au revoir et à jamais !
Il semble réfléchir à mes propos, comme s'il ne les comprenait pas. Après un court instant, il reprends la parole.
— Tu sais, pour avoir des amis, il faut beaucoup de volonté. Et je vois que tu n'en a pas. Ou du moins, pas celle d'avoir des amis.
Il se met à rire un peu à sa propre blague, un rire cristallin. Et il reprend la parole.
— Mais tu sais, si toi tu l'as pas, la volonté, je l'aurais, moi. Et même pour deux.
Je soupire et arrête de l'écouter. Il est bouché ou quoi ? Pourquoi il veut à tout prix être mon ami ? Je comprends pas. Ce qui est sûr, c'est qu'il continue de jacasser jusqu'à l'arrivé du prof et qu'il me suit partout tout le reste de la journée. En parlant, bien évidemment.
Lorsque je rentre à l'orphelinat, je suis vidé de mes forces. Non pas que les cours sont fatiguants, puisque j'en connais déjà le contenu, mais le gars qui me suivait est fatiguant. Non mais sérieux, il s'arrête jamais ? Comment il fait pour tenir aussi longtemps ?
Après un bon repas et une douche rapide, je partis me coucher, fatigué. Et ce soir-là, je dormis d'un sommeil sans rêve. Ou plutôt sans cauchemar, comme ça n'était pas arrivé depuis longtemps.
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In Extremis
FanfictionLorsque Yuichiro Hyakuya fait sa rentrée dans son nouveau lycée, il fait tout pour être seul. À cause des maltraitances subies dans son orphelinat quand il était petit, il est devenu misanthrope. Il prend donc pour habitude de s'isoler sur le toit à...