Recueil de Reader

Kenma Kozume

Cette histoire prend place dans un monde alternatif où les clubs de volleyball sont en fait des sortes de commando. Par exemple, le club de volleyball de Karasuno sera donc "le commando de Karasuno".

Assez difficile à expliquer, mais j'espère que vous comprendrez.

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Quand les balles s'arrêtent
 

La pluie tombait plus forte que jamais, couvrant le ciel de nuages grisâtres et la terre de boue épaisse. Par ce temps épouvantable, aucune âme raisonnable ne pouvait être dehors.

Pourtant, le commando de Karasuno se frayait un chemin à travers les gouttes d'eau et flaques de boue. Sur ordre du lieutenant Ukkai, les Corbeaux avaient traversés des kilomètres pour lancer un nouvel assaut sur Nekoma; cette fois, ils allaient gagner coûte que coûte.

Les Corbeaux, un commando qui avait perdu sa gloire d'antan. Il n'en était maintenant rien; tout ce que ces jeunes hommes inspiraient à [t/p] étaient des soldats déployant leurs ailes d'oiseaux de mort sur un champs de bataille. La [c/c] ne regrettait pas d'y avoir postulé: elle avait la chance de combattre aux côtés de tels génies militaires.

"Stop !" S'écria Sawamura, le capitaine de l'escadron, en levant son poings. Il est vrai qu'avec les protections auditives, difficile d'entendre les consignes: c'est donc pour ça qu'on utilise les gestes. Le commando se stoppa, attendant la suite des actions.
Devant eux se tenait le fier bâtiment de Nekoma, un bâtiment que les Corbeaux espéraient réduire à néant.

Sawamura intima à l'équipe, à travers ses gestes, de se déployer discrètement et d'attendre son signal.

Trois jeunes hommes se déplacèrent vers la gauche; parmi eux, l'ange aux pistolets Hinata. Bien que recruté récemment, ce garçon faisait preuve de capacités physiques inhumaines: un atout de taille dans ce combat. Il est dit que s'il s'associe avec le roi du terrain, ils deviennent de véritables machines à tuer.

De l'autre côté, l'ace s'avance vers la gauche accompagné par le dieu de la défense Nishinoya. Ce qui est impressionnant avec ces deux-là, c'est qu'Asahi arrive à porter une mitraillette lourde avec ses munitions et que Nishinoya n'a jamais été gravement blessé, même au beau milieu des pluies de balles.

La jeune fille n'arrêtait pas de penser à quel point ils étaient admirables.

Daichi continua de donner ses consignes, dispersant le reste de la bande, puis s'avança vers [t/p].

"Tu vas venir avec moi, fais très attention."

La [c/c] hocha la tête, tenant fermement contre elle son fidèle fusil d'assaut. Talonnant son leader, la jeune fille surveillait les alentours avec ses yeux [c/y] perçants.

Un flash lumineux suivit d'un bruit assourdissant et d'une faible entaille sur la joue de [t/p] venait de signaler aux Corbeaux que les Chats étaient de sortis.

"À couvert !" Hurla Daichi en faisant de grand gestes, lui et la [c/c] partant se cacher. Sawamura, croisant le regard inquiet de la jeune fille, fit signe à cette dernière de faire le tour pour mieux attaquer. Tous les membres du commando noir étaient à leurs postes, prêts à faire feu.
Hochant la tête, [t/p] s'éloigna en courant tandis que le capitaine donnait le signal aux autres membres, transformant ce paisible endroit en champs de bataille bruyant.

La jeune fille tenait résolument son fusil d'assaut, ses phalanges blanchies par la force de sa poigne. La situation l'effrayait mais elle ne pouvait reculer maintenant. Courant aussi vite que ses jambes le lui permettaient, la jeune fille ne fit même plus attention à sa respiration erratique et aux sons des explosions qui s'attenuaient autant qu'elle s'éloignait.
Ralentissant le pas, [t/p] écoutait; chaque son pouvait lui indiquer tant de choses, comme par exemple ce sifflement très distinct était caractéristique de celui d'une balle de fusil. Écarquillant les yeux, [t/p] tenta de se mettre à couvert mais c'était trop tard: la balle qu'elle avait entendu fendre l'air traversa le mur et se planta dans la jambe de la [c/c], lui arrachant un léger cri de douleur.

Elle tomba au sol, la jambe ensanglantée, et lâcha sa précieuse arme. La balle d'assez gros calibre s'était enfoncée dans son fémur, déchirant sa chair et fracturant son os. La mâchoire serrée et les yeux brillants de larmes, elle rampait difficilement jusqu'à tenir une nouvelle fois son arme, puis elle puisa dans ses forces restantes pour s'adosser contre le mur du bâtiment.

Sa jambe était gravement touchée, la jeune fille n'avait plus aucune chance de fuir maintenant. Elle appuya néanmoins sur sa blessure, essayant de rester en vie un peu plus longtemps; malgré la douleur venant de son fémur, il fallait contenir l'hémorragie.

Les tirs et cris étaient plus faibles ici, laissant à [t/p] une sorte de repos auditif; le vent se faisait lourd à cause de la pluie, mais elle était moins forte que précédemment. La jeune fille, bien que normalement attentive au moindre bruissement, ferma les paupières et profita un instant de ce vent si doux à ses yeux, se laissant emporter par sa fatigue et oubliant qu'elle se trouvait sur un champs de bataille violent.

Au milieu des clapotis de l'eau, des bruits de pas firent rouvrir en panique ses yeux si fatigués. La [c/c] fixa sans ciller dans la direction d'où venait ces sons anormaux. Une ombre humanoïde s'approcha de la jeune fille et lorsqu'elle put mieux voir qui venait, son visage se décomposa. Vêtu d'une tenue vermeil et ayant des cheveux coupés en une sorte de carré, [t/p] comprit de suite qui était devant elle.

Un ennemi.

Lorsque celui-ci la vit, il ralentit sa course et se plaça à quelques pas de la jeune fille, son fusil de précision contre lui.

"Je savais bien qu'un corbeau s'était faufilé." Dit-il calmement, brandissant son fusil vers la jeune fille. Tout en pointant son arme vers la [c/c], il sembla l'examiner sur toute sa hauteur avant de s'attarder un peu plus sur sa jambe qui noyait le sol de son sang.

Pendant cette inspection, [t/p] se rendit à l'évidence: elle ne pourra pas rentrer ce soir.

Les yeux embués de larmes et se mordant la lèvre face à cette conclusion, elle leva la tête et croisa le regard de son adversaire.
Ses iris étaient mordorées, ou alors d'un or bruni. Dans les deux cas, c'était très joli. Le vent balayait doucement les mèches blondes à la racine noire du jeune homme, donnant l'impression que le temps s'était ralenti jusqu'à presque s'arrêter. Sa peau laiteuse semblait briller alors que les gouttes d'eau tombaient sur lui.
Les deux jeunes gens plongeaient leur regard dans celui de l'autre, essayant d'en savoir un peu plus sur chacun.
La personne se tenant devant [t/p] était définitivement un jeune homme talentueux au vu de son sang-froid impressionnant.

Tout doucement, un beau sourire apparut sur le visage de la jeune fille alors qu'une larme glissa le long de sa joue. L'homme, bien que surprit en premier lieu, reprit contenance rapidement et dit, toujours d'un ton calme:

"Soit."

Il ferma les yeux et pressa sur la détente, plantant la flèche de la mort dans le coeur palpitant de [t/p]. Le corps maintenant sans vie de la jeune fille se posa avec légèreté sur le sol boueux et son sang dansa avec la pluie, alors que l'ennemi partait sans demander son reste.

En ce dernier moment de sa vie, la [c/c] pensa cependant à une chose:

Cet homme avait été le plus beau qu'elle n'ait jamais vu.

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"Kenma, ça va ? Demanda un jeune homme d'assez petite taille.

- Je crois que je regrette quelque chose, Yaku-san.

- Quoi donc ?

- Une balle partie trop tôt."