Rose

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Assises dans la chambre de Lissa, muettes, Christian tournant en rond comme un lion en cage, nous ne cessions de fixer ce terrifiant message : « Tu vas payer ! »

Aucune signature, l'écriture ne nous était en rien familière comme les autres fois. Sauf qu'à cet instant, nous savions très bien que ni Natalie ni Victor ne pouvaient être derrière tout ça.

-Qu'est-ce qu'on va faire ?

-On ne peut pas rester ! Cette personne sait tout... Visiblement.

-Mais de quoi vous parlez ? Expliquez-moi !

Nous l'avons fait et alors que je m'attendais à ce que son expression change, qu'il nous rejette comme les autres le feraient, il a simplement soupiré et a pris Lissa dans ses bras. Il m'a adressé un regard compréhensif. Pas de pitié, pas de dégoût, juste un regard qui voulait dire : « Tu as fait ce qu'il fallait. »

Si seulement c'était vrai...

Alors, il nous a soutenu. Il enlaçait Lissa, lui murmurant des mots d'amour. L'embrassant, elle se fondait dans ses bras, elle pleurait, elle lui proposa même de venir avec nous mais nous sommes vite tombés d'accord : il serait trop risqué pour lui de nous suivre. Alors nous avons soigneusement préparé notre fuite : nous avons préparé nos affaires, j'ai continué à suivre mon entrainement avec un nouveau mentor qui s'est révélé être Alberta Petrov. J'ai ainsi commencé le maniement du pieu durant cette semaine. Christian a contraint Lissa à garder dans son sac les anti-dépresseurs prescrits par le psychologue qu'elle suivait. Je me suis procuré quelques armes rangées dans le gymnase ainsi qu'un pieu d'argent que possédait un gardien du centre de détention que Natalie n'a pas pu s'empêcher de tuer.

Finalement, le jour fatidique est arrivé. Alors que de nombreux gardiens expérimentés venaient pour présenter leur fonction aux plus jeunes, nous nous sommes faufilés dans les mailles du filet de surveillance. Arrivés aux limites de l'Académie, nous nous sommes dit au revoir. Christian et Lissa se sont adonnés à de longues embrassades larmoyantes et en les voyant, mon cœur souffrait. J'enviais Lissa d'avoir trouvé l'amour alors que le mien n'était pas réciproque ou peut-être... Non ! Je m'interdisais de penser à cela ! Victor n'était qu'une ordure qui avait encore réussit à insuffler son venin dans mon esprit. Une ordure... Alors qu'étais-je après avoir fait cela ?

Puis Christian m'a surprise ! Littéralement. Il a fait la dernière chose que je l'imaginais faire : il m'a enlacé. Il n'a rien dit, il m'a juste pris dans ses bras et fébrile, je lui ai timidement rendu son étreinte. Cela ne dura qu'une minute mais je me sentais étrangement mieux après cela, bien que je ne lui dirais jamais. Il nous a laissé, douloureusement. Alors qu'il marchait vers l'Académie, il ne cessait de se retourner pour nous regarder. Quand il a disparu de notre champ de vision, j'ai pris la main de Lissa dans la mienne et nous nous sommes mis à marcher sous le soleil levant alors que les nombreux invités prenaient leurs aises dans leurs chambres et que les étudiants et les professeurs allaient se coucher. Mais alors que nous avancions, je me sentais observer. J'ai essayé d'aller plus vite et lorsque nous avons atteint une clairière, nos poursuivants n'ont plus fait aucun effort pour se cacher. Des dizaines de gardiens ont surgit d'entre les arbres. Ils ne tenaient aucunes armes mais se placèrent au garde à vous, nous encerclant. Je me mis immédiatement en position défensive pour protéger Lissa et ma rage s'accentua lorsque je reconnu Janine Hathaway. Elle se tenait droite et me regardait avec une certaine colère et quelque chose d'autre même si je n'arrivais pas à identifier ce que c'était. Encore plus étrange, elle était accompagnée par un Moroï à la peau foncée, autant que c'était possible pour un vampire, aux yeux noirs et aux cheveux bruns. Il portait un costume aux couleurs vives ainsi qu'une boucle d'oreilles et affichait un sourire ravi. Je sentis la peur de Lissa à travers le lien et elle se mélangeait parfaitement à la mienne. Mais cette fois, je n'ai pas foncé sans réfléchir. Je me souvenais très bien que Dimitri m'avais mis K.O la dernière fois et je savais pertinemment que ça n'avait rien à voir avec la perte de sang. De plus, je n'étais pas suffisamment folle pour tenter de combattre la grande gardienne Hathaway, quand bien même j'avais envie de lui mettre mon poing dans la figure. Alors que j'étudiais toutes les options qui s'offrait à moi, comme par exemple solliciter la magie de Lissa même si je n'en avais pas du tout envie pour son propre bien, le Moroï a dit :

Pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant