Rose

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À la mention d'autres utilisateurs de l'Esprit, Dimitri disparu presque instantanément de ma tête. Je ne me préoccupais plus du tout du fait que nous arrivions dans son village natal, qu'il y avait peut-être des chances que je le revois... Je ne voyais plus que l'espoir que Lissa puisse contrôler son don sans devenir folle !

Nous avons traversé le village et puis le vieillard nous a fait sortir de la voiture. Pour une raison inconnue, nous avons commencé à marcher. J'étais fatiguée, le soleil brillait et bien qu'il ne soit pas très fort et qu'il fasse froid en cette période de l'année, j'ai aidé Lissa à marcher lorsque cette chaleur est devenue désagréable pour elle.

Nous avons finalement atteint une jolie petite maison avec un jardin. Un homme entretenait une sorte de potager et il se tendit en nous voyant arriver, ou bien était-ce Zmey qui le mettait mal à l'aise, toujours est-il qu'il était méfiant. Je me figeais presque en comprenant qu'il s'agissait d'un Dhampir entraîné, non pas d'un Dhampir qui n'avait suivi aucune formation pour aller faire sa catin rouge comme c'était parfois le cas chez les hommes bien que ce soit rare.

-Bonjour Mark.

-Que me vaut cette visite ?

Je me tendis immédiatement, visiblement il n'était pas ravi de nous voir. C'est alors qu'une belle femme est sorti de la maison. J'ai tout de suite compris que c'était une Moroï. Elle nous observait d'abord avec méfiance mais lorsque son regard tomba sur Lissa et moi, elle se mit à sourire. Aussitôt, l'homme se détendit et nous offrit un sourire chaleureux. Lissa et moi échangèrent un regard, sous le choc. Nous avions vécu trop souvent cette situation pour ne pas la reconnaître et le sourire de Zmey me certifia que nous avions raison. Ainsi donc nous ne rencontrions pas deux utilisateurs de l'Esprit mais plutôt une spécialiste de l'Esprit et son gardien embrassé par les ombres...

***

Assis autour de la table, Mark et Oksana nous observaient avec un sourire rassurant. Tendue, je laissais mon regard embrasser tout ce que je trouvais pourvu que ce ne soit pas leurs visages. Lissa ne sachant pas par quoi commencer déclara timidement :

-Vous avez une jolie maison.

-Oui, c'est Oksana qui a choisi.

Je leur jetais un regard furtif mais faillit m'étouffer quand je vis leurs mains étroitement enlacées. Waouh ! Fut ma seule pensée... Je ne pouvais pas croire que des gens exprimaient ouvertement cet amour, pas que je sois contre, mais même ma génération était choquée par cela alors je n'osais imaginer la réaction de la leur !

-Lorsqu'il nous a dit qu'il avait trouvé une spécialiste de l'Esprit, je ne m'attendais pas à en rencontrer une aussi jeune. Mes pouvoirs ne se sont manifestés véritablement que lorsque j'avais vingt-ans.

-Oui... Je n'ai que dix-sept ans.

-Et tu as déjà une compagne de lien ?

Ils semblaient tous les deux choqués et alors que je me demandais comment ils l'avaient compris, je me suis rappelé qu'ils avaient eux aussi observé notre comportement. Il n'était pas difficile pour des experts de comprendre que Lissa et moi partagions plus qu'une amitié très fusionnelle.

Nous avons mis du temps avant de pouvoir discuter en étant réellement à l'aise. Nous avons parlé de l'accident, de ce que Lissa et moi avions vécu après et Zmey expliqua la situation tendue avec la décision du conseil. Le couple eut l'air soucieux et finalement Mark déclara :

-Vous voulez que nous les gardions caché ici ?

-Je ne vous demanderais pas ça si ce n'était pas aussi important. Elles ont besoin d'aide en ce qui concerne leurs pouvoirs et cet endroit est isolé, elles seraient en sécurité et je peux vous assurer que je prendrais les mesures qu'il faudra pour vous maintenir vous aussi en sécurité sans attirer l'attention sur vous.

Oksana risqua un regard vers nous et dit :

-Vos aura sont noires...

Nous nous sommes figées à cette phrase. Elle nous regardait et semblait soucieuse :

-Il y a de la couleur mais aussi beaucoup de souffrance... *Elle se tourna vers Mark et ils échangèrent un long regard, une conversation silencieuse, avant de poursuivre* Très bien. Vous allez rester ici, nous vous aiderons du mieux que nous le pourrons.

J'ai su, en regardant au fond de ses yeux qu'elle était sincère. Et pourtant, j'avais la désagréable sensation que quelqu'un nous observait et riait de nous. 

Pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant