La détresse d'une mère

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Isabelle assise à table pour le diner, était perdue dans ses pensées. La nourrice Esmée, s'inquiéta et lui caressa l'avant-bras pour la consoler.

- Ma chérie ... qu'est-ce qui te tracasse ? demanda-t-elle délicatement.

Max qui dévorait le délicieux repas préparé avec soin par Esmée, releva la tête pour observer sa sœur pensive. Il fronça les sourcils, Isabelle adorait ce plat et elle n'y avait pas touché une seule fois. Il savait qu'elle avait rendu visite à leur frère, elle l'avait prévenu ce matin. Il avait regretté de ne pas avoir pu transmettre un dessin pour son frère. Alec lui manquait beaucoup et l'ambiance à la maison avait perdu de sa chaleur depuis son départ. Il n'était pas autorisé à rendre visiter à son grand-frère sous prétexte qu'il était trop jeune, ça l'énervait fortement, à 8 ans on est déjà grand selon lui. A chaque visite, Isabelle revenait toujours triste et le petit-ami Simon venait très souvent la consoler la laissant pleurer des heures dans ses bras. Puis ils faisaient les trois ensemble une soirée film pour se remonter le moral et éviter le sujet fragile qui concerne Alec. Sauf que cette fois, Isabelle n'avait pas appelé Simon et n'avait pas pleuré. Elle était perdue, dans les vapes, comme piégée d'un rêve qu'elle revivait en boucle. Max préférait lorsqu'elle pleurait, au moins elle extériorisait sa peine et ils pouvaient la consoler. Là, elle ne répondait à aucune approche, à aucune parole et mettait des vents à tout le monde. Décidément il n'aimait pas du tout ça. Il se leva de table et pris sa sœur dans ses bras. Interpellée par ce geste d'affection, l'adolescente sortit de sa rêverie et fixa son petit-frère. Elle se mordilla la lèvre inférieure, en partant de l'asile elle avait eu ce mauvais pressentiment, cette sensation d'inconfort. La peine la consumait de l'intérieure mais il y avait autre chose elle ressentait comme si ... comme si son jumeau la lâchait.

- J'ai peur finit-elle par dire, j'ai ce ressenti que quelque chose m'échappe ... Alec n'était pas bien aujourd'hui avoua-t-elle en triturant ses doigts.

Max s'assit sur la chaise d'à côté et fixa sa sœur incrédule. Esmée caressa le visage de la brune.

- J'ai peur que cet endroit ne lui fasse pas de bien ... ce n'est plus Alec que j'ai vu ... c'est un robot c'est ... un corps sans âme murmura-t-elle Et si papa nous avait menti ? demanda-t-elle Et si Alec était là-bas pour une autre raison ?

- Izzy ... souffla Max en attrapant une main de sa sœur qui finit par le regarder. Je le dis depuis le début affirma-t-il en haussant les épaules.

C'était vrai, jamais Max n'avait cru Alec capable de se suicider. Il avait entendu des cris et une dispute la semaine avant l'internement. Son père et son frère se disputait violemment, sur une histoire qu'il n'avait pas compris. Mais il était sûr d'avoir entendu plusieurs fois le prénom Magnus dans la discussion houleuse. De plus, la vieille du soi-disant suicide Alec lui avait promis une journée au zoo. Alec était heureux, s'affirmait de jours en jours et ne montrait aucun signe de dépression. Max n'avait jamais cru son père, qu'il détestait car il ne posait jamais un regard sur lui et qu'il se disputait souvent avec son grand-frère, son héros.

- C'est vrai petit bonhomme mais pourquoi votre père aurait-il menti ? demanda Esmée en fronçant les sourcils. Elle était attachée à ses gosses, les prenant toujours sous ses ailes.

- Parce que papa déteste Alec exclama Max en colère.

- Max ... s'offusqua Esmée qui finit par se résigner, à vrai dire le gamin n'avait pas faux.

- Faut sortir Alec de là ... j'ai peur ... j'ai peur qu'il ne tienne pas avoua Isabelle qui fondit en larmes, s'imaginant le pire.

La porte d'entrée s'ouvrit, laissant apparaître Madame Lightwood. Max et Isabelle sursautèrent, n'attendant aucun invité et encore moins leurs parents qui avaient les deux des voyages d'affaires. Robert était au Quatar tandis que Maryse était dans l'Etat d'à côté. Les enfants et la nourrice se trouvèrent surpris face à l'arrivée de la mère de famille, ne l'attendant pas avant la fin de la semaine. Maryse devait en effet revenir ce vendredi, mais une rencontre l'avait chamboulée. Comme un électrochoc, la maman des trois enfants s'était effondrée se rendant compte de la mère sèche et horrible qu'elle était. Elle ne voulait plus de cela et avait déposé des jours de congés, expliquant qu'elle avait besoin de se ressouder à sa famille pour éviter un Burn out (l'excuse miraculeuse). Non pas que cela n'existait pas, mais beaucoup en abusait c'était le cas de Maryse.

"Je demande simplement une fin heureuse."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant