Le groupe des 7

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Magnus n'a réussi à fermer l'oeil de la nuit. Une nuit blanche à fixer le plafond, et se demander pourquoi. Pourquoi passer par tant de souffrance ? Pourquoi le sort s'acharne sur Alec ? Pourquoi cette peur immense de le perdre ? Pourquoi était-il puni ?
Le jeune asiatique n'avait pas arrêté de s'inquiéter pour son amoureux, n'ayant aucune nouvelle information de la part de la sœur jumelle. Il s'était fait divers scénarios, peu était joyeux... il l'avait imaginé décédé dans la morgues de l'hôpital, mourant sur un lit d'hôpital entouré de toutes sortes de machines, ensanglanté de partout et mourant donc à petit feu de la perte de sang, faisant arrêt cardiaque sur arrêt cardiaque dont l'un finirait par être fatal. Il n'avait plus assez de larmes pour pleurer sa peine, sa tristesse et sa rage. Il s'était donc énervé en lançant son oreiller contre le mur, faisant tomber une photo du mur. Il était parti la ramasser et l'avait fixé un long moment, la gorge nouée. Alec était souriant à côté de sa sœur qu'il taquinait en la prenant par l'épaule pour lui écraser son point de manière fraternel sur le cuir chevelu de la brune. Magnus s'était donc imaginé Alec vivant et souffrant sur son lit d'hôpital mais il était vivant ... il avait donc prié tout le reste de la nuit, enfin du début de matinée.

Son réveil sonna l'heure indiquant qu'il fallait se préparer pour la journée scolaire. Toujours pas de nouvelles d'Isabelle, il soupira et partit défaitiste à la douche. Il attrapa son sac déjeuner qu'avait préparé sa mère avec amour. Il le mit dans son sac à dos, et attrapa une tartine au miel.

- Bonne journée maman exclama-t-il en quittant la maison.

- Mais ton petit dé... déjeuner prononça-t-elle dépitée.

Magnus attendit le bus scolaire, n'ayant pas encore passer le permis s'estimant pas suffisamment prêt. Les écouteurs dans les oreilles, Magnus se mit dans sa bulle, déprimant seul dans son coin au fond du bus. Son téléphone vibrait signe d'un message sur la conversation du groupe.

Isabelle : On se parle à midi.

C'était tout ? Isabelle avait le don de teaser les choses de manière assez stressante. Magnus soupira sachant qu'il ne pourrait correctement se concentrer sur tous ses cours de la matinée.

Il s'approcha de la cafétéria, vers 12h10, les mains dans les poches traînant des pieds. Les élèves le regardèrent choqué, jamais ils n'avaient vu un Magnus sans couleur. Effectivement, l'indonésien portait un sweat-shirt à capuche gris foncé appartenant à l'aîné Lightwood. Il avait laissé ses cheveux au naturel, sans gel, et s'était maquillé vite fait sans paillettes. L'adolescent se faufilait dans la pièce commune, la tête orientait vers le sol et les épaules voûtées. Il n'avait pas l'envie d'être féerique et festif aujourd'hui, non il avait seulement besoin de son petit ami. Il se dirigea automatiquement vers la table habituelle, la table de la troupe. Raphaël était déjà assied avec le couple Jace et Clary, les trois avaient autant une tête déconfite que celle de Magnus. Jace soupira et prit son ami asiatique dans les bras.

- Ça va aller ... murmura-t-il pour rassurer Magnus, mais soi-même aussi.

L'indonésien hocha simplement la tête en tapotant amicalement le dos du blond. Simon arriva en courant et s'assied essoufflé à leur table.

- Je préfère vous prévenir ... Isabelle est ...
- Oh mon dieu souffla Clary qui fixait l'entrée de la cafétéria.

La Lightwood venait de faire son entrée, elle qui était toujours élégamment habillée, toujours à la pointe de la mode, toujours bien coiffée jamais un frisottis, toujours bien maquillée rien qui débordait. Aujourd'hui c'était l'ombre d'elle même, totalement pas coiffée, sans maquillage avec des cernes immenses, des yeux bouffis et rougies, et habillée totalement de gris et d'habits trop grands. Elle avait ressenti le besoin de sentir son frère avec elle, l'adolescente portait un jogging slim noir et pull noir de son jumeau, des habits qui avaient toujours son odeur. Elle s'assied à la table, saluant faiblement ses amis d'un petit "salut". Le pull était largement trop grand pour elle, les manches s'arrêtaient au niveau de ses doigts, et le vêtement descendait jusqu'en bas de ses fesses. Elle retenait ses larmes, ayant les yeux douloureux à force de pleurer. Elle agrippa les manches du pull pour les porter sur sa bouche. Elle mordilla une manche, stressée et incapable de dire à haute voix les nouvelles.

"Je demande simplement une fin heureuse."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant