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Vide. Nadia se sentait vide. Elle avait l'impression d'être revenue à la case départ. Non pas qu'elle attachait beaucoup d'importance à ses sensations bizarres qui la touchaient durant les mois passées, mais elle avait quand même eu, ne serait-ce que pour un instant, cette idée d'appartenir d'une certaine manière, à la masse. Au reste des gens '' normaux ''. Elle se disait que peut-être d'une certaine façon, elle allait devenir comme eux et ce qui était sûr c'est qu'elle était en bonne voie. Mais le temps lui prouvait encore une fois comme toute les autres fois, qu'elle était et qu'elle resterait toujours aussi différente des autres.

Elle avait quitté l'Espagne et était de retour au vieil appartement à ses parents. Assise au bord de sa fenêtre, elle se voyait un an dans le passé, entrain de faire la même chose, à la même heure si tôt le matin, regardant la cité peu à peu de réveiller et de faisant brosser les cheveux par sa mère. Sauf que cette fois ci c'était au tour de son grandfrère de s'occuper d'elle.

Les pieds dans le vide, Nadia se souvenait encore de la fois où elle avait quitté la villa de Mehdi. Elle s'était réveillé ce matin là et avait mis une forte dose de somnifères dans la bouffe qu'elle avait servi à ses frères au lit. Après qu'ils se soient endormis, elle était passé dans leur chambre respectifs, sans raison ni but spécifique et avait pris son temps pour en explorer les recoins.

Une heure plutard, Nadia s'était enfin décidé de ce qu'elle allait faire. Elle avait choisis une heure où la villa était presque vide et avait à elle toute seule, traîné ses frères vers l'une des voitures de la villa qu'elle savait être à Aymen.

Au début Nadia voulait laisser Driss, sa faisait quelques semaines qu'il était en couple avec mina et  elle savait qu'il voudrait sûrement rester auprès de sa dulcinée. Mais Nadia se ravisa et l'emmena lui aussi à la voiture. Pourquoi perdre l'un de ses frères, qui elle le savait serait toujours là pour elle pour une fille qui pourrait le changer et dans une possibilité et un avenir probable le faire la détester ? Elle n'allait sûrement pas prendre un tel risque.

Ce qui nous emmenait à Nadia entrain de conduire hors de la villa, mais malheureusement pour elle, elle rencontra un obstacle sur sa porte de sortie. Abdel lui barrait la route et était prêt à tout pour enfin faire comprendre à ses amis après leur réveils, que leur sœur n'avait sa place que dans un asile de fou. 

Nadia : pousse toi

Elle lui avait dis ce jour-là. Par ces mots essayer de lui faire comprendre raison. Mais de pied ferme, Abdel ne voulait pas lâcher l'affaire. Il était resté debout, planté entre elle et la décision qu'elle avait pris sur un coup de tête. Et peut-être qu'il avait agis ainsi parce qu'il la sous estimait d'une certaine manière, malgré son état mentale il ne l'a croyait pas capable de faire certaines choses. Mais là où il se trompait, c'était au niveau où il ne savait pas que Nadia était plus normale qu'il ne pourrait jamais l'être. De toute les manières, la maladie mentale n'est que l'exagération de ce que l'on appelle la ''normale''.

Nadia n'hésita pas, et piétinant de toute ses forces sur l'accélérateur, cogna Abdel qui refusait de bouger et l'envoya valser contre l'un des arbres qui ornaient l'entrée des champs de la villa. Et peut-être dans ses derniers instants, avait-il finalement compris la peur de faire face à un inconnu qu'on croyait connaître.

Aymen : tu devrais te débarrasser de cet habitude habiba. C'est dangereux et on ne veut pas que quelque chose t'arrive ci ?

Il porta sa sœur et la mise debout sur ses pieds au milieu de sa chambre. Aymen ne savait pas quand comment ils étaient en arrivés là mais il savait néanmoins qu'en l'espace d'un mois il avait failli la perdre trois fois et il n'était pas prêt de le revivre une quatrième fois.

L'envoyer au CENTRE après sa tentative de suicide s'était avéré être là pire des décisions qu'il avait prise depuis le départ de ses parents. Kays s'était avéré être un mauvais conseiller et ce n'était qu'après le départ de Driss qu'il l'avait enfin compris.

Nadia entourra ses bras autour de la taille de son frère et enfouit sa tête dans sa poitrine. Elle le savait qu'il vivait la situation 'mal' mais elle ne pouvait qu'être égoïste et tenir sur l'un des seuls support qui lui restait.

Driss s'était en aller. Cette fois là, Nadia avait vraiment eu un pincement au cœur, il avait déjà fais une première tentative, rassemblant ses affaires, il avait décidé de s'en aller sans en parler à ses frères. Ce jour-là Aymen et Kays était absent, sa faisait une semaine qu'ils étaient revenu et le manque de Mina ne le laissait pas dormir la nuit et le rongeait le jour. Nadia avait fais tous son possible pour le retenir, retarder son départ et elle avait réussi avec les quelques gestes de tendresse et les quelques mots qu'elle lui avait dis. Mais quelques jours plutard, Driss n'en pouvait plus de jouer à la nounou. De devoir toujours être dans le champ de vision de Nadia, de ne même pas pouvoir aller trop loin de leur bâtiment sans qu'elle ne le rappelle, de ne pas pouvoir aller en soirée avec ses amis et surtout de ne pas pouvoir aller à la rencontre de Mina comme il le voulait. Il se sentait suffoqué, mal a l'aise et restreint dans ses gestes. Alors une nuit, il prit la décision de partir. De toute les manières de disait-il, ses frères allait le comprendre, et ils savent où le chercher puisqu'il travaille toujours dans le gang de Mehdi.

Oh en parlant de Mehdi, Nadia n'avait plus eu de ses nouvelles. Elle avait demandé à Aymen de l'éloigner d'elle et depuis elle avait eu les oreilles tranquilles. Bien-sûr elle était quand même déçu qu'il n'ait pas fais plus pour essayer de la reconquérir. De qui parlons nous vraiment ? Nadia était une femme complètement narcissique. Si elle ne voulait plus être avec Mehdi, cela ne voulait pas dire qu'elle ne veuille pas qu'il souhaite de tout son cœur vouloir être auprès d'une femme aussi magnifique et majestueuse qu'elle. Mais bon, elle s'était faite une raison et avait décide de se trouver une nouvelle proie.

Aymen : allons y le chauffeur nous attend.

Nadia : hmmm

Elle ne se décolla pas de son grandfrère et entoura plutôt son cou de ses bras. Aymen comprenant qu'elle voulait qu'il la porte ne se fis pas prier et la porta doucement en mode koala. Au salon il retrouva la jeune infirmière qu'il avait dû engager après leur départ du CENTRE et ensemble ils sortirent de l'appartement qui allait encore une fois rester fermé pour un long moment.

Après s'être installé dans la voiture, Kays les rejoignit sur le siège à côté et dans un lourd silence, ils prirent la route vers leur nouvelle maison.

Nadia : Femme De pouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant