Chapitre 7 : La campagne de l'Ouest

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Le général Cyrus de Selanik et le gouverneur Irbek avaient entendu parler des succès et de la mort du frère de l'Empereur. En réponse, ils déployèrent une armée forte de 80 000 hommes, établirent leur campement à l'intérieur de la ville et la prirent en otage. C'était le printemps 616 et Vilkas avait beaucoup entendu parler de son ennemi au moment de passer le corridor du Diable. C'était un corridor situé au nord-est et qui menait aux pleines centrales du nord. Irbeg parlait depuis des heures. Il rendait Vilkas complètement fou.

« Fugara a été assisté par les mages rebelles... », conversait Irbeg, « Et j'aime pas que ce mec ait quasiment le même nom que le mien ! », continuait de s'exciter Irbeg, « Pourquoi tu t'en prends toujours à moi ? »

Vilkas se tenait l'arête du nez et se secoua la tête.

« Ok. Fugara a failli mourir. Oui, c'est vrai, ce mec a quasiment le même nom que toi. Mais ça devrait pas t'inquiéter. Et je m'en prends à toi parce que t'essaies de te battre contre absolument n'importe qui et n'importe quoi. »

« Je suis juste honnête. »

« Je te changerai pas, mais je t'aime comme tu es toute façon... », dit Vilkas, en embrassant son front.

Irbeg sourit.

« NOUS SOMMES FAIBLES ! », hurla Vilkas, qui s'était mis debout devant son équipe,

« Aujourd'hui, on va devoir taper sur quelque chose, on va devoir se concentrer, cette guerre a emporté beaucoup de vies, et on va essayer de garder les nôtres. Enfin, quand on aura gagné, on vivra des vies paisibles et heureuses. Sans ceux qui nous donnent des ordres. »

« Le plus gros problème, c'est si l'un de nous trahit la révolution. »

« C'est vraiment un risque ? », demanda Irbeg, les yeux écarquillés.

« C'est possible. », répondit Vilkas, dont le ventre ressentait l'anxiété, « ON PREND CETTE VILLE ET ON BALAYE LE NORD ! L'ANARCHIE ! LA LIBERTÉ ! ET RIEN D'AUTRE ! »

Iels escaladèrent les murs tandis que d'autres passèrent par la porte en la fracassant avec une maîtrise surprenante. Les milliers et les milliers de soldats à l'intérieur de la ville étaient comme un Gulliver cloué au sol, incapable d'utiliser toute sa force. Iels firent une entrée fracassante dans les rues et arrêtèrent le commandant d'une manière qui ne le mettait pas vraiment en valeur, étant donné qu' iel le tenait par le col de la chemise sous son armure, ce qui fit s'échapper les deux, comme le ferait un escargot à travers sa coquille.

« Les empires sont foncièrement fragiles ! », marmonna Vilkas, « Y a que les empereurs montants qui sont vraiment forts. Le reste, c'est juste les persécuteurs de l'État. Si c'est tout ce que tu as à offrir au monde, alors souviens-toi qu'avant tu contrôlais les gens, mais que maintenant tu n'es plus que l'un d'eux ! »

Il abandonna l'homme sur le sol, et, de façon totalement inattendue, Irbeg commença à parler.

« PERSONNES LIBRES DE SELANIK ! CETTE VILLE, ET TOUTES LES AUTRES, SONT DES VILLES LIBRES QUI EXIGENT LEUR LIBERTÉ ET LEUR AUTONOMIE ! SANS ÇA, Y A PAS DE DROITS, MAIS UNIQUEMENT DES PRIVILÈGES. L'ÉTAT DOIT DISPARAÎTRE, ET L'ABSENTÉISME DES PROPRIÉTAIRES AUSSI ! À PRÉSENT, UN HOMME NE PEUT PLUS POSSÉDER CE QU'IL N'UTILISE PAS, JUSTE POUR EXTORQUER LES AUTRES. »

« C'est la connerie la plus intelligente que t'aies dit depuis longtemps. »

« Je commence à m'y faire à cette connerie d'anarchisme ! », lui murmura Irbeg, « C'est très simple, en fait. Une autonomie totale, quoi ? »

Les Manifestations de la LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant