Cela faisait deux jours, il était désormais impossible de masquer les ondes de choc des défaites. L'Empereur entendit la nouvelle de ses deux lamentables défaites. Il regarda ses conseillers, sous le choc, la douleur, la colère et la peur.
« Bon... », dit-il lentement, « Qu'est-ce qu'on fait ? »
Il faisait les cent pas, essayant de contenir ses émotions. Il échoua. Mars Kissinger regardait son empereur avec pitié, mais aussi avec peur.
« Réformer et réprimer... », dit-il.
« Je vais tenter de faire ce que je peux... », dit Jin Machiavel, « mais réformer donnera l'impression que nous nous plions à leur volonté. »
« Alors ne réforme pas ! », ordonna l'empereur en se levant, « On va se battre plus durement ! Tuez-les toutes ! »
« Oui, sire. »
Deux semaines s'écoulèrent et la victoire fit que la ville de Magus Keep rejoignit la rébellion. Grâce à ça, Vilkas et son escouade descendirent en cascade la montagne, pour capturer le nord-est au nom de la rébellion anarchiste. Son ennemi avait construit des forteresses et avait beaucoup d'hommes à sa disposition. 50 000 soldats et peut-être des réserves. Contrairement aux villes du sud, les villes d'ici, au nord, étaient faites en bois, à l'exception peut-être des murs et de riches résidences. 1200 personnes dévalèrent les collines et roulèrent sur les forts de l'armée. Le baraqué Bol agitait son épée autour de lui en hurlant sa haine aux personnes qui étaient plus fortes. Irbeg l'écrasa, son marteau lui démolit la tête et l'aplatit comme un pancake. Les soldats se rendirent tous, en mettant leurs mains en l'air. 49 000 soldats jetèrent leurs armures et les acclamèrent.
« Putain ? », en rit Vilkas, « Mais qu'est-ce qu'ils foutent ? »
« MORT À L'EMPIRE ! », hurlaient-iels.
L'idéologie avait voyagé plus vite qu'elleux. La campagne avait entendu parler des réformes de Nestor, et les habitantes de la ville du corps d'ingénieurs de Sophus. La ténacité et l'intelligence avaient conquis les cœurs des gens, et la force n'eut qu'à évincer un général du monde, pour permettre aux gens de croire que c'était possible. Vilkas rassembla les plus aptes et constitua une armée de 2000 grosses têtes musclées, en les entraînant à l'art de chevaucher un loup et se battre.
« Malheureusement, la saison des amours des loups va commencer, alors c'est préférable d'attendre un peu pour qu'on garde des effectifs stables ! », expliqua Vilkas.
Un jour plus tôt, en gros, Sophus était entré dans le port de Renus, situé au-delà des montagnes barricades nord au sud-est. Au départ, iels furent vaincues par l'étonnant amiral Neptune. Mais les troupes se mutinèrent et laissèrent l'amiral Neptune aux poissons. Sophus prit Renus et parvint à entrer dans Renos avec la même dynamique. L'autogouvernance, l'autogestion et l'anarchisme, ou, du moins, une sorte de localisme autonome triomphaient.
La moitié est du pays était sous le contrôle solide des anarchistes. Iels en restèrent là jusqu'à la fin de l'année, les morts devant être enterrés et tout ça. Cependant, Nestor courait de village en village, il consolidait ainsi le territoire anarchiste, ou le « chaos », comme le disait l'empire. 615 commençait dans le froid. Mais les 25 000 personnes avec Nestor passèrent devant la ville de Central pour tenter leur chance avec les paysannes. Les plans de Nestor réussirent à faire capituler une forteresse avant même qu'iels n'arrivent. L'envoi de missives à de nombreux paysans et fournisseuses, pour faciliter la révolution, avait pour conséquence que n'importe qui et tout le monde pouvait avoir un rôle dans des tâches diverses. Certaines personnes appelleraient ça un subterfuge, Fedir appelait ça laisser libre les cœurs des gens. Nestor avait encerclé Central et attendait la reddition de la ville. Les murs étaient impétueux et Nestor un plus grand homme qu'il ne l'avait jamais été. Il plongeait son regard dans ses propres mains, il essayait de penser à toutes ces choses qu'il ferait quand l'empire s'effondrerait.
« HUMAINS DE TÉNACITÉ ! », hurla-t-il, « On a fait un bon bout de chemin ensemble. Il y a pas si longtemps, on se battait contre une insurmontable infériorité numérique, toujours sur la défensive ! Aujourd'hui on assiège cette ville pour qu'iels se mettent en rébellion. POUR LA LIBERTÉ DE CETTE VILLE ! »
« LA LIBERTÉ ET RIEN D'AUTRE ! LA LIBERTÉ ET RIEN D'AUTRE ! », scandaient encore et encore les troupes tenaces, dont les voix déraillaient.
Une émeute débuta à l'intérieur de la ville, une personne parvint à grimper sur les murs, sur les remparts. Ensuite, elle se tourna vers les citoyens.
« ILS SONT LÀ ! NOUS ALLONS VAINCRE NOS PEURS ! NOUS ALLONS ESSAYER DE TOUTES NOS FORCES ! ET SI NOUS ÉCHOUONS, NOUS RÉESSAIERONS ! »
Évidemment, il fut planté à plusieurs reprises à coups de lance par les gardes.
« Et bien si c'est pas répugnant ! », dit Nestor avant de cracher sur le sol.
Il avait les yeux petits et sa bouche se soulevait naturellement vers son nez, dans un grognement silencieux.
« LA SEULE CHOSE QU'ILS PEUVENT FAIRE, C'EST VOUS TUER ! LA LIBERTÉ, ELLE, ELLE EST ÉTERNELLE ! », ces dires, ceux de Fedir, résonnèrent dans les airs, « ON ESSAIERA ENCORE ET ENCORE JUSQU'À CE QUE CHAQUE PERSONNE SUR CHAQUE BOUT DE TERRE SOIT LIBRE ! »
Tout le monde hurla sa joie et son énergie. Les citoyens entendirent ces mots et une émeute éclata immédiatement. Les chevaux étaient alignés et attendaient. De l'après-midi jusqu'au début de la nuit, les portes furent maintenues ouvertes, pendant que des personnes armées de diverses armes bariolées faisaient signe aux anarchistes de pénétrer dans leur ville. Central, nommé ainsi en raison de sa position cruciale sur le continent, était prise par la rébellion. Les premiers mois de l'hiver rendirent la ville cruciale pour toute intervention de secours en direction du sud. Après avoir tué les officiers, Nestor quitta la ville et permit à Sophus de diffuser des connaissances techniques et de construire des infrastructures. Nestor comprenait que donner une autonomie absolue conduirait aux mêmes résultats, mais il n'avait aucun conseil à offrir en ingénierie, alors il partit pour la campagne. Mais avant qu'il ne fasse une telle chose, il laissa une statue de l'homme qui avait bravement défié l'empire. Une sculpture en bois, pour l'instant, d'un homme avec des lances qui lui transperçaient la tête et le corps, d'un homme qui rugissait dans son acte de résistance. Une journée qui allait être transformée en pierre pour que toustes se souviennent.
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Les Manifestations de la Liberté
AcciónUne histoire de liberté et de révolutions à laquelle prennent part des personnages qui luttent activement contre la tyrannie. Histoire traduite en français avec l'accord de son créateur, Makhno Boyce, ou @Makno20.