Les Manifestations de la Liberté

Chapitre 3 : Ténacité ou lâcheté ?

Le plan de Nestor avait immédiatement été adopté. Les adeptes de la ruse, de la vitesse et de la lâcheté prenaient les approvisionnements ennemis pendant que la bande de Vilkas réduisait leurs forts en miettes, littéralement. Iels transformèrent leurs fondations en ruines.

« POUR L'EMPIRE ! », cria le dernier homme avant qu'un marteau ne s'écrase sur son crâne.

« J'aime pas suivre les plans de cet homme. », reconnut Irbeg, « Mais, oui, ils ont certainement un impact sur quelque chose. »

« Bien sûr qu'ils ont un impact... », répondit Vilkas, avant de marquer un temps de pause puis d'annoncer quelque chose de surprenant : « On va vers le nord. »

« Le nord ? », (se) demanda Irbeg, dont les yeux sombres scrutaient ceux de son ami.

Les autres étaient déjà au courant.

Nestor parcourait les villages les uns après les autres, il rassemblait de nouvelles recrues et soudoyait des villageois du coin, avec du butin impérial que les rebelles avaient gagné, afin de savoir où se trouvait l'armée de l'Imperium. Il se retrouva à court d'armes, ce qui obligea les gens à confectionner des armes à partir de bouts de bois un peu pointus. Des hommes lui hurlèrent dessus.

« On voudrait faire une affiche, qui dirait que tout le monde dans l'arrière-pays va apprendre à lire, que tous les grands propriétaires vont être expropriés par les travailleurs, que les seigneurs n'ont plus aucune autorité, et que tous les convois impériaux qui alimentent le siège seront attaqués et vaincus ! »

L'armée de la ténacité étendit ses compétences vers les cultures. On dit à tout le monde d'aider les villageois, que ce soit pour nettoyer leur maison ou les aider à labourer les champs. Comme les villageois venaient souvent d'autres villages, cela contribua à créer de la solidarité entre les zones rurales. Nestor libéra également les prisonnières auxquelles on pouvait faire suffisamment confiance pour qu'iels soient libérés. Il laissa les meurtriers et les violeurs les plus notoires qui ne pouvaient pas être réhabilitées.

« Les amis, n'oubliez pas que ces gens, ce sont nos frères et nos sœurs, iels aussi se battent pour la liberté, toute offense envers elleux est une offense envers moi et envers nous. Aidez-les, iels vous aideront. »

Naturellement, Nestor obtint du respect, autant que de la main-d'œuvre. Iels se précipitèrent dans un dépôt d'approvisionnement avec l'espoir de trouver plus d'armes, pour au final se rendre compte que Vilkas et les autres l'avaient déjà pris et étendaient fièrement des drapeaux noirs sur le mur de céramique.

« C'est sympa de vous voir là ! », dit Nestor, tandis qu'il regardait les grosses brutes guerrières et barbares.

« C'est des putains de monstres... », lâcha un paysan, avant de ravaler sa salive.

« Vous inquiétez pas pour eux, ce sont des alliés. », en rigola Fedir, « Est-ce que vous avez déjà fait une descente dans leur camp ? »

« Tu nous lances un défi ? », demanda Irbeg, en penchant légèrement la tête et en souriant, ce qui fit apparaître des fossettes.

« Te sens pas provoqué par tes alliés, espèce d'abruti ! », lança Vilkas, en lui donnant une petite tape sur la tête, « On va en faire une, par contre. » Les grands yeux de Vilkas mettaient à l'aise ses amis.

Ces mots suffirent à détendre Irbeg.

« Ça m'a l'air plutôt bien ! », dirent certains, « On va charger là-bas et partir avant qu'ils sachent ce qui les a frappés. »

« On va leur faire un choc. », marmonna Irbeg.

Trois heures plus tard, l'armée de la ténacité et de la vitesse avait réussi à s'emparer de tout un convoi de marchandises. Iels tuèrent les gardes de l'Imperium et prirent le convoi en otage.