Les Manifestations de la Liberté

Chapitre 4 : Résistance

Ils finirent par atteindre les montagnes, et prirent les divers villages au Nord. L'insurrection durait depuis un mois, les réserves du gouvernement étaient pillées et l'autosuffisance se montrait sous son meilleur jour, avec les fermiers locaux qui brûlaient les registres du régime, et mettaient un terme aux détentions punitives et aux réquisitions. Ils accrochèrent quelques drapeaux noirs sur les collines et firent appel à des frondeurs ainsi qu'à des archers pour se débarrasser de patrouilles isolées. Le troisième jour de la nouvelle année, 15 000 soldats des troupes régulières étaient armés et prêts à lancer l'assaut, de même que les 500 mages. Ils apparaissaient comme un fléau dans le paysage. Ils exigèrent une reddition immédiate. Les 500 mages arrivèrent. Glace, terre, et même feu, à leur grande surprise, Sam se mit au milieu d'eux et se mit à les poignarder comme un animal furieux. Le feu, la terre, la glace, le vent ou la foudre, qu'importe, il dansait autour des attaques. Les pupilles de Brisa se dilatèrent en regardant cette folie. Les autres étaient pulvérisés par les mages, brûlés vifs ou empalés par des stalactites, ce qui rendait les mouvements rythmiques du garçon encore plus impressionnants. Comme un danseur. Il dansait avec les morts et avec tous les éléments. Et il souriait aussi. Parce qu'il savait qu'il vivait peut-être ses derniers instants. Il donnait des petits coups et reculait, sur sa gauche et sur sa droite, il se battait, puis il finit par crier :

« AIDEZ-MOI ! »

C'est ce que fit Brisa, mais elle fut repoussée par une vague d'eau, qui la fit tomber sur les fesses. Elle sentit immédiatement le bleu qu'elle s'était fait.

Des cailloux venant de frondeurs tombèrent sur eux, et ces majestueux mages chutèrent les uns après les autres face à une arme aussi basique. Les humains sont des créatures fragiles, même les plus puissants d'entre eux, face aux armes les plus basiques. Le dernier mage de la terre fut terrassé par Dirk avant qu'il ne puisse soulever la terre pour protéger ses camarades.

« CHARGEZ ! », hurla le gros des forces gouvernementales (surtout de l'infanterie), leurs boucliers prêts au combat.

Après la défaite des derniers mages, les guérilleros virent des soldats arriver de partout. Seize rebelles sont morts sur le coup, des morts inévitables compte tenu du poids des effectifs ennemis.

Sam fonça avec sa lance, donnant des coups de tous côtés, évitant les coups de bouclier et, comme un ouvre-boîtes, il mena la charge et perça les lignes ennemies jusqu'au cœur de la bête.

« J'ai faim, je suis fatigué et j'ai froid ! », cria Shingen, « MAIS VOUS ALLEZ TOUS CREVER ! »

Le talent mit en déroute la discipline, alors que le courage se stimulait lui-même, grâce aux autres rebelles qui profitaient d'une situation favorable. Dirk se battait en duel, on entendait le bruit des épées bataillant contre ses couteaux, qui glissaient le long d'elles, créant des étincelles, puis les faisaient déraper sur des torses ennemis. Il en laissa un tenir l'épée tandis que l'autre ciblait les bras.

Le groupe d' Uldin se déplaça plus loin le long de la montagne pour contourner les soldats par le flanc. Brisa envoya de la neige droit sur les visages de l'armée royaliste, ce qui les fit s'arrêter pendant un moment. Certains tentèrent quand même de bouger, cependant. Mais ils ne trouvèrent qu' un torrent de lances tombant à toute vitesse sur eux. La légion s'enfonça dans le profond bloc de neige, luttant pour en sortir, alors qu'ils se firent ensuite charger (d'une certaine façon) par les paysans.

« FAIS CHIER ! », hurla un soldat, « C'est pas comme ça que ça devait se passer. »

Les lances et les rochers continuaient de tomber depuis une certaine distance. La ruse avait vaincu l'armée royaliste, leur chef était paniqué au point de se soumettre. Certains réussirent bien à s'extirper de la neige et à s'éloigner de la scène, mais sans aucun de leurs équipements et dans l'humiliation la plus totale.