Chapitre XII│Chaleur colombienne.

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Point de vue de Calvin

Je me réveille et j'ai mal à la tête, c'est horrible. J'ai soudain une sensation désagréable aux jambes et quand je regarde au niveau de mes blessures, je vois une horde de fourmis dessus.

C'est quoi ce bordel ? Merde, je déteste tout ce qui n'a pas de squelette et qui a plusieurs pattes.

Alors, je me secoue pour enlever toutes ces bestioles et quand je vois qu'elles ne sont toutes plus là, je me souviens de ce que je fais en ce lieu. Il ne faut pas perdre de temps et trouver la sortie de cette jungle, mais je n'arrive plus à me lever. Cela totalise six jours que je n'ai rien mangé et j'ai vraiment maigri.

J'ai une grosse plaie à la tête due à l'arbre que j'ai heurté, je suis grièvement blessé au niveau de la cuisse et je crois que je le suis aussi entre les jambes, mais je dois continuer pour revoir mon père.

Je me sers du fusil comme appui et je rampe entre les buissons et les arbres qui sont serrés et qui semblent être démesurément grands. Malheureusement, à un moment, j'atteins mes limites alors je m'arrête. Quand ma tête a heurté le sol, j'ai senti des vibrations.

De l'eau.

Il y a de l'eau tout près et c'est la plus belle chose qui a pu m'arriver dans cette forêt. J'accumule le peu de force qu'il me reste pour finalement arriver à destination et derrière un buisson se trouve là un petit ruisseau. Je prends l'eau et je la bois. Elle est si bonne. Je n'aurais jamais cru autant aimer boire de l'eau.

Je vois plus clair et mes gestes deviennent plus nettes. Quand je finis, je m'assis là pendant un moment pour me reposer. Le soleil qui descend en semblant esquiver les feuilles est très beau et brillant.

Après un moment, j'entre entièrement dans l'eau peu profonde et là, je me sens tellement mieux. J'ai l'impression que tout le stress et la peur de ces derniers jours m'ont quitté. Pendant, je crois une seconde, j'oublie mon existence pour profiter de ce moment que l'on peut nommer le « bonheur ».

Mais ma blessure à la cuisse se remet à saigner abondamment. J'espère que je ne me suis pas coupé une veine sinon ma vie se compterait en heures.

Je regarde au loin et vois une grosse toile d'araignée tissée entre deux arbres. Je me souviens avoir suivi dans un documentaire que pour arrêter un saignement, il fallait appliquer ces choses-là.

Courage à moi.

Je prends un moment avant de pouvoir arriver à me lever et à marcher. Pendant ce temps, je compresse la plaie avec ma main pour ne pas me vider de mon sang.

Ça fait un mal de chien.

Je m'avance enfin pour saisir la toile et la mettre sur ma blessure, mais je vois subitement quelque chose sauter sur moi. C'est une tarentule poilue. Je pousse un petit cri de surprise parce qu'elle est venue s'accrocher à moi. Je fais un mouvement de recul et elle tombe au sol avant de s'enfuir dans les buissons.

Purée ! Cette chose est affreuse.

Mais malheureusement pour moi, une bête par instinct de survie se défend toujours et cette fois-ci, ça n'a pas été une exception. Elle vient de me mordre le pied avant de s'enfuir.

Cela a été l'une des plus fortes douleurs de toute ma vie. La sensation est aiguë et ça gonfle à vue d'œil. Sur le coup, je perds la tête. Je ne sais pas quoi faire. Je tombe au sol en tenant fermement mon pied en train de hurler comme une chèvre à l'abattoir. La panique m'envahit et je vois flou.

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