AMAZÔNIA

Chapitre XXIV│Profonde déchirure.

- Deux mois plus tard -

— Le dîner est prêt ! dit Jack en enlevant son tablier.

— Cool ! Qu'est-ce qu'on mange aujourd'hui ?!

— Des pâtes à la bolognaise avec du poulet et des brocolis. C'est ma spécialité bien sûr, répondit-il fièrement.

— J'adore le poulet !

— Mais avant, mange tes légumes, sinon, c'est moi qui vais te manger.

— Oh, comme j'ai peur, ironisa Calvin.

— C'est bon, met toi !

Ce samedi soir, Jack regardait son fils manger – comme il lui avait manqué ce petit bonhomme –. Mais une question lui revenait toujours. Que s'était-il passé là-bas ? Calvin n'avait jamais parlé de cela. C'est comme s'il avait oublié tout ce qui lui était arrivé. Jack y pensait chaque soir et il fallait qu'il sache.

— J'ai fini et j'ai mangé tous mes brocolis.

— C'est bien. Va prendre ta douche. Après, j'aurais quelque chose à te dire, s'exclama-t-il d'un ton plus sérieux.

— Euh... d'accord.

Calvin était un peu inquiet, mais monta prendre sa douche. Jack alla dans sa chambre et regarda les fiches de sortie médicales de Calvin qui était dans une petite boîte au-dessus de son armoire. Il était écrit sur le papier du centre « placement conditionnel sur ordre médical ».

Il regarda aussi ses prescriptions où étaient détaillé sur un croquis ses blessures. Il y en avait surtout au niveau des jambes. Les causes, non précisées. Et au fond de la boîte, il vit deux petites seringues avec un liquide transparent à l'intérieur et il se souvint des paroles du docteur Jenkins.

⁂

— Tenez ! Ceux-ci sont des micros seringues. Il y a un puissant calmant à l'intérieur. En fait, pour être sincère, Calvin ne peut pas guérir totalement en juste trois mois. Il faut plusieurs semaines et voir des années pour pouvoir vraiment dépassé cela et quand il était ici, au tout début, il faisait des grosses crises de panique. Quand il était dans cet état, si on n'agissait pas vite cela pouvait lui faire un choc cérébral et il pouvait entrer dans le coma ou mourir. Alors monsieur Hamilton, s'il vous plaît, utilisez ce produit en cas d'extrême urgence et si vous avez des difficultés n'hésitez pas à nous contacter. Je compte sur vous.

— Merci Docteur.

⁂

Il prit une seringue qu'il glissa dans sa poche et alla voir Calvin. Il allait dans la chambre de son fils quand il vit ce dernier arrivé dans le couloir.

— Oui, qu'est-ce que tu voulais me dire ? J'avoue que je commence à avoir un peu peur là, dit le fils un peu perplexe.

— Calvin ! Est-ce que... euh que tu te rappelles de ce qui t'est arrivé le jour où tu es parti de la maison.

— Je... euh, oui, je crois, répondit-il un peu tremblant.

— Tu ne m'as jamais vraiment expliqué ce qui s'était passé.

Calvin ne comprenant pas le vent d'émotions dans son être, s'énerva contre son père.

— Pourquoi tu me demandes ça tout à coup ? Tu veux me replonger encore dans tout ça ou quoi ? cria-t-il sur son géniteur.

— Non, bien sûr que non. Je veux juste savoir.

— Savoir ? Tu veux juste savoir ? riposta-t-il d'un ton faussement surpris.