Crazy of you {Jopper story} VF

1. Detective Byers

24 décembre, 1985
01:10
Maison des Byers et Onze.

JOYCE :

Joyce se réveilla en sursaut et le dos en sueur. La raison ? Hopper.
Elle venait de voir Hopper, encore. Elle le voyait dès qu'elle fermait les yeux, il la hantait.

Il hochait de la tête, c'était presque imperceptible mais elle l'avait vu, ce hochement de tête: vas y ferme le portail, ne t'en fais pas pour moi, voilà ce que voulait dire ce hochement de tête.
Elle ne voulait pas, non... pas toi aussi, Hopper. Ils pleuraient tous les deux.
Et puis, elle tourna les clefs, le portail se referma. Pourquoi est-ce qu'il a fallu qu'elle fasse ça !
Pourquoi est-ce qu'il a fallu qu'elle ferme ce fichu portail ?
Joyce repensait à cette scène, évidemment. Tous les jours, toutes les nuits.
D'ailleurs, depuis quand n'avait-elle pas dormi une nuit complète ? pensa-t-elle...

Elle avait d'immenses cernes mais malgré tout ça il fallait faire face et avancer.
Elle faisait comme si tout allait bien mais ce n'était pas le cas. Bien sûr que non ça n'allait pas. "Comment pourrais-je bien aller ?"
Elle décida alors de se lever et d'aller dans le salon.

Elle alluma une cigarette et s'installa dans le canapé. Si seulement rien de tout ça n'était arrivé. Si seulement le laboratoire n'avait jamais fait toutes ses expériences, surtout cette saleté de docteur Brenner ! Will aurait eu une enfance normale, et Onze... El...

Un bruit la sortit de ses pensées. Onze se trouvait dans l'entrebâillement de la porte, elle fixait Joyce puis vint s'assoir à coté d'elle.

-"Tu ne dors pas ? dit-elle.

- Eh bien, je n'ai jamais eu besoin de beaucoup de sommeil... Mais toi jeune fille, que fais-tu là ?

- Je fais tout le temps des cauchemars alors je préfère venir ici et parler avec toi.

- Mais tu dois être fatiguée, tu as vu l'heure ? En plus tu es jeune, tu as donc besoin de sommeil, et puis tu vas te coucher tard demain alors je te conseille de retourner dans ton
lit...

Onze se blottit alors dans l'épaule de Joyce.

- Il me manque, déclara-t-elle.

- Je-je sais...

- Pourquoi ça fait... mal ?

- Parce que tu... sa gorge se serra. C'est parce que tu l'aimes. C'est... difficile de perdre quelqu'un que tu aimes."

Oui c'est vrai que c'était dur de perdre un être cher. Ça avait été dur de perdre Bob mais elle avait tenu bon, elle avait avancé. Alors pourquoi cette fois n'y arrivait elle pas ?
Peut être parce que la mort de Bob avait été plus facile à encaisser grâce à Hopper, qui était là ? Oui, il était là pour la soutenir... pour l'aider dans cette épreuve... mais maintenant que
c'était lui qui était parti... Depuis plus de 6 mois... Elle n'y arrivait pas. Ça en était trop...

- "Il te manque toi ? demanda Onze.
- Plus que tu ne le crois...

Onze releva la tête pour la regarder, les yeux humides, elle fixait maintenant Joyce.

- Pourquoi plus que je crois ?

Joyce posa une main affectueuse sur les cheveux de sa fille, oui sa fille, depuis maintenant 6 mois Jane Hopper était sa fille...

- Ça veut dire plus que tu ne peux l'imaginer...

- Oh ok.

Elles restèrent quelques minutes sans bouger, sans parler, juste sur ce canapé, blotties dans les bras l'une de l'autre.

- Ça va ? demanda Joyce.
- Je ne sais pas...

- Tu peux m'en parler tu sais, je serai toujours là pour toi.

- Oui, c'est juste que je l'entends, il m'appelle, il... il crie.

- Il ?

- Oui, pa... Hopper je veux dire. Je... j'hésitais à t'en parler mais je l'entends et maintenant depuis quelques jours je le vois, c'est lui mais... il a changé, il est... je veux dire que je le vois, tu comprends ?

- Attends... tu es en train de me dire que tu le vois dans tes rêves ? Écoute c'est tout à fait normal je... moi aussi je le vois dans mes rêves. Je vois cette même scène en boucle. Mais ça ne veut rien dire tu comprends ? Ce sont seulement des rêves, ce n'est pas la vérité, ce n'est pas la vraie vie, d'accord ?

- Non tu ne comprends pas, ce ne sont pas de simples rêves, j'ai l'impression de retrouver mes pouvoirs, seulement quand je le vois.

- Tes pouvoirs ? Tu les as retrouvés !?

- Oui ou non, pas vraiment, c'est juste qu'ils... ils reviennent... par moments. Et ces moments, je le vois. Lui.

- Stop, chérie... je suis désolée, crois-moi, mais ce n'est pas possible qu'il "t'appelle". Je...je l'ai vu de mes propres yeux... Je te l'ai déjà expliqué plusieurs fois.

- Mais...

- Je t'en prie, arrête. Je souhaite plus que n'importe qui qu'il soit encore là. Mais la vie ne fonctionne pas comme ça... malheureusement. Maintenant il est tard, alors tu ferais mieux d'aller te coucher.

- Très bien. Bonne nuit, dit-elle sèchement.

Elle se leva et arrivait à la porte de sa chambre quand Joyce reprit :
- Chérie ? Je... je suis désolée.... Et je suis heureuse pour toi, que tu retrouves tes pouvoirs, petit à petit... mais ne... ne force pas dessus.

- Merci, maman." dit-elle avec un sourire avant de refermer la porte de sa chambre.

Joyce se retrouva de nouveau seule avec ses pensées : elle l'entend ?...
Arrête, se dit-elle.
Tu l'as vu de tes propres yeux. Ce n'est pas possible.
Avant d'essayer de se rendormir elle nota dans un coin de sa tête qu'il faudra qu'elle appelle Murray le lendemain pour parler de Onze et de ses pouvoirs car il voulait tout savoir à ce propos et elle ne l'avait pas appelé depuis des mois. Savait-il seulement qu'ils avaient déménagé ?