Le Manteau d'Arlequin (Caracole) - poème -

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Illustration : Claude Verlinde


Il est l'harmonie recomposée
Sa voix au vernis de bohème écaillé
Il l'a empruntée à un bois centenaire
Où d'autres ont mis la mer

Incessamment il cherche un contour
Des mains dans le noir et du regard le jour
Mais les toiles ont des visages de fantômes
Ils le suivent, il les suit
Les ombres


Il en a rassemblé plus de cent
Ces miettes éparpillées de non-retours
Pour assembler son plus précieux talisman :
Son habit d'humanité.

Il a le sourire d'un sphinx
Et l'allure d'une Rose de Versailles
Créature échappée de sa création
A l'héroïsme fantasque

Combien ne se sont pas damnés pour lui ?
Aux horizons, il lutine et caracole
Farandole de son regard transparent
Inoubliable abîme

Moi je ne suis qu'un tas de pièces rapprochées
Et même à l'issue de mes nombreux voyages
Dans les miroirs, je vois ma mère dans mon visage
Et toi, Arlequin, pourquoi tu t'accroches sur terre ?
Personnage tricentenaire...

Il faut le contempler
Ce cœur béant
Affamé
Tout d'or éclaboussé
Marbré
De rubis chatoyant

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