1. Un Cadeau pour Lizzy

221 6 12
                                    

Je dors paisiblement. Pour une fois, mon sommeil n'est pas secoué de cauchemars. Je suis confortablement allongé dans mon lit, je respire tranquillement, j'ai encore le temps de dor-

- CIEL REVEILLE-TOI TOUT DE SUITE !

Un poids s'écroule sur mon corps, me réveillant en sursaut. Je lâche un cri étouffé, mes poumons et mon ventre se retrouvant contractés sous la masse qui s'est jetée sur moi. J'ouvre les yeux et vois ma petite soeur jumelle, Rosalie, complètement en panique. Elle porte une chemise froissée mal rentrée dans une longue jupe bleu marine, et ses cheveux rouges sont mal coiffés. Elle me secoue brutalement par les épaules, alors qu'elle est d'habitude la tendresse incarnée.

- Dépêche-toi, tante Frances est en bas et elle veut immédiatement te voir !

- Bon sang, Rosalie, descends tu m'écrases ! 

Elle s'écarte et je peux enfin reprendre mon souffle. Je tends la main pour attraper mon cache-oeil et camoufler ainsi mon pentacle. Je me lève en m'étirant et regarde ma jumelle enfiler rapidement ses bottes en se dirigeant vers la porte.

- Presse-toi, elle est furieuse !

Je soupire. La journée n'a même pas commencé qu'elle est déjà catastrophique. Une visite sans prévenir de notre tante Frances, c'est très très mauvais signe.

Lorsque je suis dans le couloir menant au hall, j'entends des voix venant d'en bas :

- Maman s'il te plaît ne dis rien..., implore Edward qui a apparemment pitié de nous.

- Tss ! Il devrait déjà être là ! Ce petit garnement dort trop ! C'est bien un enfant ! Une chance que sa soeur soit un peu plus raisonnable que lui... Et où est donc leur répugnant majordome ? Que de décadence dans ce manoir !

Répondant aux commentaires de ma tante, j'entends Sebastian s'adresser à elle :

- Je m'excuse, Lady Midford, j'étais en train de préparer le petit déjeuner de Monsieur.

- Ah ! Te voilà majordome. Tu ne changes pas, ton visage est toujours aussi répugnant ! 

 Je lève les yeux au ciel, profitant du fait qu'elle ne puisse pas encore me voir. Quand le hall rentre dans mon champ de vision, j'aperçois Rosalie sautiller sur une seule jambe, enfilant sa botte et descendant les escaliers en même temps. Est-elle stupide ou suicidaire ? 

 - Me voilà, tante Frances ! crie-t-elle.

Et ce que je craignais arriva : son autre pied glisse sur une marche, elle trébuche et j'accours vers elle pour la rattraper. Sebastian, qui est aux côtés de ma tante, s'apprêtait à bouger, mais pour une fois, j'ai été plus rapide. Mon bras se lace autour de la taille de ma petite soeur, qui vacille puis reprend son équilibre. 

- Merci, Ciel..., dit-elle dans un soupir de soulagement. 

- On ne t'as jamais appris à ne pas courir dans les escaliers, Rosalie ? 

Elle soupire à son tour, mais avec agacement. Je salue et Edward et Tante Frances, qui semble exaspérée et nous dit :

- Peu importe. Bonjour à vous deux.

Nous atteignons le bout de ce maudit escalier et nous retrouvons face à notre famille. 

- Que me vaut l'honneur de votre visite ma chère Tante ?

- Vous n'êtes pas sans savoir que c'est bientôt l'anniversaire d'Elizabeth, n'est-ce pas ? 

 - AH ! C'est dans deux semaines ! s'écrie Rosalie. Le 14 octobre!

Lizzy va effectivement avoir 15 ans. A cause de son caractère naïf, on aurait tendance à penser qu'elle a le même âge que nous, voire plus jeune, mais aussi difficile à croire que cela puisse être, notre cousine bien-aimée est notre ainée. Sebastian guide Frances et Edward jusqu'au salon, où il nous sert du thé et des brownies. Notre tante reprend :

- C'est effectivement dans deux semaines qu'auront lieu les quinze ans d'Elizabeth. Nous voulons marquer le coup pour l'occasion, et j'aimerais que TOUS LES DEUX, vous vous organisiez pour offrir un cadeau merveilleux à votre cousine. 

Le "TOUS LES DEUX" insiste sur le fait évident que, jusque là, je m'étais très peu investi pour les anniversaires de Lizzy. Un bijou quelconque, une banale paire de chaussures généralement commandée par Rosalie... J'avais fait très peu d'efforts, je le reconnais. 

- Qu'entendez-vous par "un cadeau merveilleux" ? Qu'est-ce que Lizzy aimerait qu'elle n'a pas déjà ?

- Hum... Tu me poses là une question bien embêtante. Edward, tu as une idée ?

- Je ne sais pas trop... Un chat peut-être ? Lizzy se sent un peu seule quand Paula est un congé, une compagnie animale pourrait lui faire du bien ?

- Tu sais pourtant que je suis allergique aux poils d'animaux, rétorque sa mère avec froideur.

Pendant qu'Edward se fait tout petit, nous réfléchissons. Puis, Rosalie redresse la tête :

- Nous trouverons, Tante Frances, comptez sur nous. Ciel, pourquoi ne pas commencer par le marché qui se tiendra demain ? 

- Moui..., je marmonne sans conviction. 

Je me demande surtout pourquoi Frances veut marquer le coup cette année-là précisément. Il y a eu et il y aura des années bien plus importants que les 15 ans de Lizzy. Avoir 15 ans, ça ne change pas grand chose, c'est sans importance. Mais comme je n'aime pas contester les décisions de ma tante, j'acquiesce docilement, comme le bon chien que je suis censé être. 

Black Butler Fanfic : L'Affaire des Sept Fleurs de LondresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant