Black Butler Fanfic : L'Affaire des Sept Fleurs de Londres

15. Le Démon Amoureux

⚠️ Petit disclaimer pour que vous ne soyez pas trop perdu.es : ce chapitre est raconté par un narrateur externe et omniscient, et à l'imparfait. Le PDV Ciel au présent sera de retour dans le chapitre suivant 💜

Ces souvenirs défilèrent à toute vitesse dans l'esprit de Cleo. Ciel, la main sur son revolver, observait le diable avec curiosité et méfiance. En effet, il ressemblait beaucoup à Sebastian. Le long visage fin, la grande taille, les yeux rouges et cette aura malfaisante. Spencer lança un sourire à Cleo ; un sourire effrayant, montrant des canines aiguisées. Il rappela à Ciel celui que son majordome lui avait adressé lorsqu'ils s'étaient rencontrés ; un vrai sourire de démon. 

- Spencer, enfin, qu'est-ce que tu fais.. ? demanda fébrilement la jeune femme.

- Qu'est-ce que je fais ? Tu oses me le demander ? Je me venge, Cleo. Comme je l'ai juré à toi et à ta salope de mère.

- Je te défends d'insulter ma mère, scélérat. Elle a toujours été bonne avec toi. Tu étais un démon déchu, et elle t'a tout donné !

- Tout donné, tu dis ? Elle m'a enlevé ce que j'avais de plus précieux ! Ton père !

Cleo n'en revenait pas. Depuis tout ce temps, Spencer était motivé par sa passion éperdue pour Monsieur Walker, lui qui l'avait toujours traité comme un chien. A croire que le diable aimait ça. Ciel se tourna alors vers Sebastian, se rappelant de son altercation avec son semblable quelques instants plus tôt :

- Sebastian ! Tu le connais ? 

Le domestique des Phantomhive jeta un regard noir à Spencer. Sebastian, un bras devant Rosalie pour la protéger d'une autre attaque, expliqua :

- Comme l'a dit Madame Cleo un peu plus tôt, il est un démon déchu. Sur les centaines de contrats que tu as passé au cours de ta misérable vie, combien en as-tu honoré jusqu'au bout ?

- Oh, la ferme. Tout le monde ne peut pas être aussi parfait que toi, blanc-bec.

- Tu es un démon né avec un défaut, répliqua Sebastian. Aucun diable ne devrait ressentir d'amour. Une faible affection, un sentiment de proximité, mais pas de l'amour.

C'en fut trop pour Spencer. Il effectua un gigantesque bond, trop rapide pour que les yeux des trois humains puissent suivre. Mais Sebastian, lui, le voyait. Il esquiva à temps, emportant sa maîtresse au même moment. Le sol de l'autel se fissura, créant une fosse dans le carrelage. 

- Tu penses que ç'a été facile ? demanda Spencer avec une voix brisée. Tomber amoureux, c'est la pire chose qu'il me soit jamais arrivé. Aucun d'entre eux ne m'a jamais aimé en retour. Pas UN SEUL ! Et tu voudrais que je sois clean ? Que je ne devienne pas fou ?

- Pourquoi continuer à contracter alors ?

- Parce que c'est mon châtiment, sombre crétin ! Si je ne continue pas à servir les humains, je suis voué à disparaître ! Depuis Lilas, je sens mes forces faiblir. Et la seule chose qui me permet de ne pas souffrir, c'est la vengeance. Ca apaise mon coeur de tuer ces pimbêches fleuries qui viennent en pensant que Dieu les pardonnera. Mais il ne pardonne rien ! Rien du tout !

La colère du diable devint griffes. Elles se jetèrent sur Sebastian, qui esquiva une fois de plus. La cathédrale était destinée à la destruction. Sebastian sentait la rage de Spencer croître petit à petit. Il avait beau dire qu'il faiblissait, il n'en restait pas moins fort que le démon des Phantomhive. Soudain, tout parut clair dans la tête de Cleo. Les filles aux noms de fleurs évoquaient à Spencer sa mère, Lilas Walker. L'entaille sur les victimes, toujours la même, elle savait bien qu'elle l'avait déjà vue quelque part ! Et le confessionnal... comme sa mère y allait souvent. Tous les jours, quand elle ne subissait pas la violence de son mari. Cleo prit son courage à deux mains et confronta son ex-majordome :

- Spencer, peux-tu au moins comprendre que ma mère n'a jamais tué mon géniteur par pur plaisir ? Elle n'avait pas le choix !

- Elle l'a assassiné de sang-froid...

- IL NOUS BATTAIT, SPENCER ! 

- MAIS MOI JE L'AIMAIS !

Furieux, Spencer souleva un lourd banc de bois et le jeta de toutes ses forces sur la policière. Croyant que son heure était venue, elle positionna par réflexe ses bras devant son visage et détourna la tête. Mais rien. Aucun impact. Elle rouvrit les yeux : Sebastian retenait le banc, et Ciel fut surpris de le voir essoufflé. Spencer avait-il lancé si fort que ça ? Le petit comte commença à craindre que son majordome ne soit pas à la hauteur ; mais il décida d'y croire encore un peu pour ne pas perdre espoir. La vie de sa soeur était en jeu, et il lui était hors de question d'abandonner maintenant. Spencer lâcha alors un rire gras et adressa des yeux fous à Sebastian.

- Alors tu veux vraiment qu'on se batte, hein ? Très bien. Mais je tiens à te rappeler que tu as trois boulets à protéger sur le dos. Alors, Sebastian... Pour qui vas-tu baisser ta garde en premier ?