Sebastian a rappliqué en un instant lorsque je l'ai appelé. Ca impressionne tout le monde, même encore Rosalie, sauf moi. Nous nous dirigeons à la documentation de Scotland Yard, où notre chien- hum, notre majordome nous fait rentrer sans problème par la fenêtre.
- Rosalie, fouille l'étagère là-bas, Sebastian, occupe-toi des tiroirs.
- Yes my Lord.
Nous nous attelons à la tâche. Alors que Rosalie et moi fouillons deux armoires côte à côte, je lui demande timidement :
- Rose... Sincèrement, tu penses que ce peigne est vraiment le "cadeau merveilleux" qu'attend Tante Frances ?
- J'attendais que tu me poses la question. En réalité, je me dis qu'on peut faire bien mieux. Lizzy doit déjà avoir des tonnes et des tonnes de peignes, bien plus beaux et précieux que celui-ci qui n'a même pas de pierres.
- Alors quoi ? Qu'est-ce qui pourrait faire plaisir à Lizzy et qu'elle n'a jamais eu ?
- Je pourrais demander à Nina de lui confectionner une robe complètement inédite ? Avec des joyaux et des tissus onéreux. Un vêtement complètement tendance qui fera jalouser toutes les autres filles.
C'est une bonne idée, mais est-ce que ça serait suffisant ? Lizzy a des tas de robes plus coûteuses les unes que les autres. Nina serait-elle capable de créer une tenue aussi spectaculaire en si peu de temps ? Et a-t-elle seulement les tissus requis ? Si non, combien de temps mettront-ils à arriver ?
- Mais enfin, qu'est-ce que... Comte de Phantomhive ?!
En nous retournant brusquement, nous faisons face à l'inspecteur Abberline, furieux. Il rentre en furie dans la pièce. Sebastian se relève pour le saluer en souriant.
- Monsieur Abberline, nous sommes ravis de vous voir ! Comment allez-vous ?
- Que faites-vous encore ici ? Si Lord Randall apprenait...
- Faites en sorte qu'il ne l'apprenne pas, je lui réponds avec une insolence assumée. Nous voulons simplement vous aider.
Alors que je lui explique la raison de notre venue, il se détend et referme la porte derrière lui. Il se montre coopérant et accepte même de nous décrire plus en détail les scènes de crime. Les victimes ont toutes été tranchées à la gorge et leurs cheveux ont été visiblement trempés dans leur propre sang. Sur leur poitrine avait été déposée une fleur différente, signature du tueur. Alors qu'il s'apprête à m'en dire plus, Rosalie s'exclame :
- Ca y est, j'ai trouvé !
Elle se rapproche, plusieurs feuillets à la main.
- Toutes les victimes sont des jeunes filles âgées d'environ 15 à 20 ans, dont la classe sociale va de la petite bourgeoisie à la noblesse. Autrement dit, des femmes plus au moins riches. Les domiciles ont-ils été cambriolés juste avant ou après le meurtre ? Les victimes semblaient-elles avoir perdu quelque chose ? Un bijou, une broche ?
- Non, pas de cambriolage. Et de ce qu'on m'a rapporté, elles ne semblaient pas avoir été dépouillées. Certaines avaient toujours leur porte-monnaie plein sur elles.
- Donc le tueur n'en a pas après leur argent. Ont-elles des antécédents ?
- Seulement l'une d'entre elles, qui a été surprise au lit avec un baron très peu apprécié de sa famille. Mais rien de criminel ou de judiciairement répréhensible.
- Donc le tueur n'est pas non plus un justicier...
Rosalie, sourcils froncés, dévoile son tic - celui qu'elle a lorsqu'elle réfléchit intensément et sérieusement : son index tourne légèrement, sans même qu'elle ne s'en aperçoive. Elle marmonne plusieurs choses incompréhensibles, et pendant qu'elle a les yeux fermés, je surprends Sebastian qui l'observe avec un air à la fois fasciné et amusé. On m'a demandé un jour pourquoi je faisais équipe avec ma soeur - d'après mes interlocuteurs, elle devait sûrement me ralentir en parlant bijoux et robes sans accorder la moindre importance à l'enquête - j'ai répondu qu'elle était dotée d'un sens du détail stupéfiant et d'une capacité d'analyse phénoménale. Ca a cloué le bec à ces idiots qui n'ont plus jamais sous-estimé une Phantomhive. Rosalie a beau être une fille, ça ne fait pas d'elle une greluche sans cervelle et naïve. Même Lizzy, qui n'en a pourtant pas l'air, a de fantastiques qualités. Elle n'a pas l'intelligence de sa cousine, c'est sûr, mais elle a quelque chose que ma soeur n'a pas : un courage et une force admirables. Elles se complètent en quelque sorte toutes les deux, et c'est peut-être ça qui me plaît dans leur duo improbable de presque-soeurs. Au bout d'une minute ou deux, Rosalie rouvre les yeux et murmure :
- Les noms des victimes...
- Qu'avez-vous dit ?
- Oh Seigneur, je sais !
Sans comprendre, nous la regardons avec de grands yeux s'assoir par terre et étaler les feuilles devant elle. Nous nous penchons pour voir où elle essaie d'en venir, sans vraiment y arriver. Puis, elle daigne enfin nous expliquer :
- Les victimes ont trois points communs, outre le lieu où elles ont été assassinées : elles sont des femmes, sont issues de familles bourgeoises ou nobles... et leur nom est ou évoque celui d'une fleur.
- D'une fleur ?
- Dans l'ordre où elles ont été tuées : Lavande Winston, Marguerite Skyfall, Iris Bluetone, Narcissa Beckstone et Dahlia De Lullaballery.
- Le Dahlia est une fleur ? je demande bêtement.
- Bien sûr, crétin.
Celle-là, j'admets que je la méritais.
- Et qu'est-ce que vous en concluez, Miss ? demande Abberline.
- Rien du tout, mais au moins on sait qui est visé.
Brusquement, je comprends l'horreur de la situation. Sebastian et Abberline comprennent en même temps que moi, et nous tournons tous la tête vers ma soeur, qui nous regarde comme si nous allions l'attaquer sauvagement. Elle lève un sourcil.
- Bah quoi ?
- Hum... Rose..., je commence.
Puis, je vois qu'elle a compris. Elle pousse un soupir et laisse sa joue s'affaler contre son poing. D'un air nonchalant, elle marmonne en regardant les feuilles éparpillées :
- Je savais que Maman aurait dû m'appeler Luna.
VOUS LISEZ
Black Butler Fanfic : L'Affaire des Sept Fleurs de Londres
Fiksi PenggemarDes meurtres ont été commis dans le confessionnal de différentes églises londoniennes : des jeunes femmes de familles nobles et bourgeoises, toutes répondant à des noms évoquant des fleurs, tuées sauvagement. Ciel et Rosalie, curieux de résoudre cet...