Partie 1.

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« Guillaume, tu accueilleras Aurélien. C'est un élève de Seconde E.»

Guillaume leva les yeux au ciel à l'entendu du prénom du garçon avec qui il allait devoir partager sa chambre durant les prochaines semaines, alors qu'il espérait secrètement qu'on le laisserait tranquille. Son lycée était un internat mais certains élèves n'y vivait pas, à l'opposé de lui et ses amis. Un virus s'était propagé dans le monde et les professeurs, appuyés par le directeur, avaient décidé de confiner l'établissement du monde extérieur pour protéger les élèves. En gros, au lieu de rentrer chez eux pendant les vacances qui devaient commencer le week-end prochain, ils allaient être obligés de rester à l'internat. Sauf que les élèves qui d'habitude ne vivaient pas à l'internat, eux aussi allaient rester avec eux. Et que ces derniers, bien sûr, n'avaient pas de chambres attitrées. Alors les professeurs avaient décidé de les dispatcher dans leurs chambres à eux. Heureusement, ces derniers n'étaient pas si nombreux que ça et Guillaume, lorsque son professeur principal avait commencé à faire la liste des personnes de sa classe qui accueilleraient dans leur chambre un autre élève, s'était dit qu'il avait peut-être une petite chance de ne pas avoir à accueillir quelqu'un. Malheureusement, le destin en avait décidé autrement apparemment et il poussa un soupire blasé en entendant son prénom dans la bouche de son professeur.

« Pourquoi moi... dit-il d'un air exaspéré et il sentit son pote Ablaye, qui était assis à côté de lui, lui taper sur l'épaule pour attirer son attention. Quoi ?

— C'est dommage que tu sois pas tombé sur une fille, hein ! lui dit en rigolant son pote et il leva les yeux au ciel.

— T'es con. T'as vraiment cru qu'ils allaient mélanger les filles et les garçons ? En plus c'est un gamin...

— Oh ça va, Gringo, rigola son pote Claude en s'incrustant dans la conversation. Fais pas ton adulte juste parce que t'as été accepté en première !

— Ta gueule, Claude. » répondit-il simplement avant de se tourner vers le professeur qui continuait de réciter des noms.

Il poussa un autre soupire, blasé. Il aurait préféré être confiné avec un de ses potes lui, même si ceux-ci étaient complètement cons. Au moins, il se serait marré durant ces longues semaines de non-vie. Parce que d'après ce qu'il avait compris de ce que leur professeur leur avait expliqué, ils n'allaient pas beaucoup pouvoir sortir de leurs chambres si ce n'est pour aller se laver ou se dégourdir les jambes dans les couloirs. Déjà, ils devaient partager leurs dortoirs avec quelqu'un d'autre, ce qui n'était pas une mesure de confinement optimale mais ils y étaient obligés, manquant de chambres. Guillaume pensa qu'il n'avait qu'un seul lit dans sa chambre et qu'il devrait trouver un moyen pour que l'autre garçon puisse dormir ce soir avant que les professeurs ne trouvent une solution pour avoir des matelas en plus. Ça le gavait déjà. Il détestait partager son espace personnel. Et encore moins avec un inconnu. Il espérait qu'au moins celui-ci resterait à l'écart et ne le ferait pas chier durant la durée de leur confinement forcé.

« T'inquiète, on se fera des FaceTime. Les professeurs vont nous rendre nos portables pour qu'on ait l'impression que ça passe plus vite et qu'on puisse se tenir informés de la situation. Puis faut bien qu'on appelle nos parents aussi pour pas qu'ils s'inquiètent, lui dit Ablaye à ses côtés et il haussa les épaules, de mauvaise humeur.

— C'est ça, ouais. Les parents... »

Il n'avait aucune envie de prendre des nouvelles de sa mère. Il détestait cette dernière. Elle qui l'avait placé dans cet internat, le coupant ainsi les trois-quarts de l'année du monde réel. Il se concentra de nouveau sur son professeur en voyant ce dernier revenir au cours et poussa un énième soupire exaspéré. Le confinement allait s'annoncer long et ennuyeux, il le sentait déjà.

Fiction OrelxGringe - Confinement.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant