Partie 5.

500 55 4
                                    

Guillaume se réveilla en entendant quelqu'un toquer à la porte de sa chambre. Il ouvrit les yeux difficilement et se tourna vers la porte en grognant, seulement pour voir Aurélien se lever de la chaise sur laquelle il était assis pour aller ouvrir. Il le suivit des yeux un instant, remarquant à quel point le jogging qu'il lui avait passé quelques jours plus tôt pour se faire un pyjama lui tombait sur les hanches. Ses vêtements étaient beaucoup trop grands pour le plus jeune et il esquissa un petit sourire en voyant son tee-shirt blanc dépasser de bien cinq centimètres de trop. Il se leva en apercevant un de ses professeurs derrière la porte lorsqu'Aurélien ouvrit cette dernière et se dirigea vers ce dernier pour le rejoindre. En passant à côté de la table à laquelle était en train d'écrire le plus jeune avant d'être interrompu par son professeur, il aperçut du coin de l'œil son carnet ouvert et ne put résister à y jeter un œil rapidement en y voyant un dessin, profitant qu'Aurélien était en train de parler avec le professeur. Son cœur rata un battement en y reconnaissant les traits de son visage, semblant endormi, et Guillaume se tourna prestement vers Aurélien avant que celui-ci ne se rende compte qu'il regardait son dessin. Pourquoi le dessinait-il d'ailleurs ? N'avait-il pas mieux à dessiner franchement ? De meilleurs modèles ? Il le rejoignit en quelques enjambées, juste à temps pour l'entendre remercier le professeur, et celui-ci lui offrit un grand sourire en l'apercevant.

« Ah, Guillaume. Comment se passe ce confinement ? Pas trop dur d'être loin de ses amis ? Je sais que pour quelqu'un comme toi ça doit pas être facile ! Toujours à faire le pitre en cours ! »

Guillaume se mit à rougir en entendant son professeur se moquer ouvertement de lui devant le plus jeune et vit le regard étonné que lui lança ce dernier en se tournant vers lui. Guillaume se tourna un instant vers Aurélien pour lui rendre son regard et aperçut un petit colis dans ses bras. Sûrement de la part de ses parents. Il se tourna à nouveau vers le professeur quand celui-ci reprit la parole, après s'être raclé la gorge pour avoir son attention.

« Ça va, c'est pas trop dur, dit-il alors pour répondre à la question que ce dernier lui avait posé juste avant. C'est pas les conditions idéales mais on fait avec. Vous êtes venu juste pour nous livrer un colis ? demanda-t-il ensuite en esquissant un petit sourire moqueur à l'attention de son professeur.

— J'en ai profité, on va dire. J'étais venu demander à Aurélien s'il avait besoin d'un matelas. Donc tu es sûr que c'est pas nécessaire ? dit le professeur en se tournant vers le plus jeune à ses côtés et Guillaume se tourna lui aussi vers Aurélien, les sourcils froncés.

— Tu as refusé ? Mais on en a besoin, Aurélien. Il doit pas être confortable mon tapis de sol ! C'était seulement pour les premiers jours, pour dépanner !

— Ça te dérange que je continue à dormir dessus, Guillaume ? lui demanda le plus jeune en lui lançant un regard inquiet. Il m'a dit qu'il n'en restait plus qu'un seul de libre et je préfère que quelqu'un qui en a vraiment besoin puisse en bénéficier... »

Guillaume resta silencieux un instant, fixant le plus jeune sans rien dire, et fronça les sourcils :

« Non mais... C'est comme tu veux, hein... C'est juste que ça doit pas être ultra-confort, quoi... Mais bon, si tu préfères avoir mal au dos... C'est comme tu veux. »

Aurélien sourit doucement et fit un petit signe de la tête avant de se tourner vers le professeur à nouveau et le remercier. Ce dernier les salua et s'en alla, lui permettant de fermer la porte. Aurélien tourna les talons et il le suivit des yeux alors que le plus jeune se dirigeait vers la table pour prendre son carnet. Aurélien ferma celui-ci et le rangea dans son sac au pied de son lit, avant d'ouvrir le colis qu'il avait dans les mains, agenouillé sur le tapis de sol. Guillaume s'assit à une des chaises près de la table et l'observa sortir des vêtements et autres affaires du paquet.

« T'as reçu tout ce dont tu avais besoin alors ? demanda-t-il au plus jeune et celui-ci se retourna vers lui pour lui jeter un regard surpris, ne s'attendant pas à ce qu'il parle, avant de lui offrir un petit sourire.

— Oui, je pense qu'il y a au moins le strict minimum... Je vais aller prendre ma douche tout de suite, dit Aurélien d'un air enthousiaste en attrapant quelques affaires dont une serviette de bain. J'en profiterai pour appeler mes parents pour les remercier et déposer les vêtements que tu m'as passé ces derniers jours à la laverie...

— Pas la peine ! s'entendit-il répondre avec surprise. Je m'en occuperai, d'accord ? Ça me pose pas de problèmes et comme ça je ferai une machine complète... »

Aurélien lui lança un regard surpris et hocha la tête lentement avant de se lever, ses affaires dans les mains.

« D'accord, Guillaume. Encore merci de me les avoir prêtés. Ça m'a vraiment aidé.

— De rien... » marmonna-t-il pour toute réponse, gêné de l'entendre le remercier encore une fois de manière aussi sincère.

Aurélien lui sourit doucement puis tourna les talons, avant de sortir de la chambre. Guillaume attendit un moment pour être sûr qu'il ne revenait pas et se dirigea vers son sac afin de prendre son carnet à dessin. Il l'ouvrit à la dernière page, s'assurant toujours qu'Aurélien ne revenait pas inopinément dans la chambre, et tomba à nouveau sur le dessin du plus jeune qui le représentait. Aurélien avait fait un croquis de son lui endormi, étonnamment très ressemblant, et à côté du dessin il lut la phrase Je crois que je l'aime bien au final. Guillaume fronça les sourcils en lisant ce que le plus jeune avait écrit et sentit son cœur rater un battement. Je l'aime bien. Qu'est-ce qu'il voulait dire par là ? Est-ce qu'Aurélien l'appréciait ? Pourtant il n'avait rien fait pour, au contraire. D'accord il lui avait prêté des vêtements et son tapis de sol pour qu'il puisse dormir mais à part ces deux choses... C'est à peine s'il lui parlait, préférant faire des FaceTime avec ses potes grâce à son portable ou bien dormir tandis que le plus jeune cherchait de quoi occuper ses journées, seul. Il ne comprenait vraiment pas comment Aurélien pouvait dire qu'il l'aimait bien vu qu'il avait quasiment rien partagé avec lui depuis le début. Il ressentit une envie soudaine de regarder les autres pages du carnet qu'il tenait entre les mains et il le fit, se disant bien qu'il devait rester sur ses gardes afin de pouvoir le ranger aussitôt qu'il entendrait le plus jeune revenir dans sa chambre, afin d'agir comme si de rien n'était.

Fiction OrelxGringe - Confinement.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant