Partie 7.

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« Tu es sûr ? »

Guillaume se tourna vers Aurélien qui s'était adressé à lui. Le plus jeune se tenait de manière hésitante devant son lit et Guillaume fronça les sourcils avant de poser sa bd devant lui sur la table.

« Sûr de quoi ? Si c'est par rapport au lit, oui. Je veux que ça soit toi qui dorme dedans ce soir. T'as vu l'état de tes bras, Aurél ? On va croire que je te bats après. » dit-il en exhalant un petit rire.

Aurélien lui lança un regard incertain avant de hocher la tête :

« D'accord. Merci encore, Guillaume... »

Il observa silencieusement le plus jeune alors que celui-ci baissait la tête et le vit rester ainsi plusieurs longues secondes sans rien dire de plus, avant qu'il ne le voit enfin relever la tête.

« Bonne nuit, Guillaume. Dors bien. »

Guillaume hocha la tête pour toute réponse lorsque les yeux du plus jeune se plantèrent dans les siens et il le suivit des yeux alors qu'il se glissait sous sa couette. Guillaume l'observa encore un instant, allongé dos à lui, puis se leva afin d'aller éteindre la lumière pour qu'Aurélien réussisse à dormir. Il se dirigea ensuite vers son tapis de sol et se mit en pyjama avant de se glisser dans son duvet avec son téléphone. Il attrapa ses écouteurs et brancha ces derniers à son portable avant de les porter à ses oreilles et de lancer une playlist avant de dormir. Il ferma les yeux et poussa un long soupire, pensant aux événements de la journée. Tout d'abord, il était tombé sur le plus jeune en allant se doucher et s'était aperçu avec horreur à quel point sa peau avait été marquée par le simple fait de dormir à même le sol sur son tapis de sol. Alors il avait proposé à Aurélien d'échanger leurs lits à partir de ce soir et le plus jeune l'avait remercié pour sa gentillesse. Ça faisait longtemps qu'on ne lui avait pas dit merci, et surtout de manière aussi sincère, et Guillaume avait ressenti une petite chaleur dans son cœur à l'idée d'avoir fait quelque chose de bien. Ensuite, la journée avait passé assez rapidement. Ils étaient revenus à la chambre prendre le petit-déjeuner et Aurélien était allé à la bibliothèque et appeler ses parents comme il en avait pris l'habitude plusieurs fois par semaine. Cependant, quand il était revenu dans la chambre une demie-heure plus tard, le plus jeune lui avait semblé abattu et ce dernier avait seulement haussé les épaules quand il lui avait demandé si quelque chose n'allait pas. Alors ils étaient l'un et l'autre répartis vaquer à leurs occupations habituelles et la journée s'était écoulée ainsi, Aurélien lisant un livre emprunté il y a quelques jours à la bibliothèque et lui à discuter avec ses amis via son portable, s'interrompant seulement pour aider Aurélien à bouger ses affaires de place et à faire le lit pour dormir dans des draps propres. Il voyait encore le moment où le plus jeune lui avait pris son carnet des mains lorsqu'il s'en était emparé pour l'amener de l'autre côté de la pièce et le petit sourire incertain que lui avait lancé à ce moment-là Aurélien. Il semblait avoir peur qu'il ne tombe sur ce qu'il écrivait à l'intérieur mais Guillaume était déjà au courant. Il avait lu quelques pages lorsqu'Aurélien sortait chercher un livre à la bibliothèque ou bien allait appeler ses parents dans le hall de l'école, avant de se dire que cela ne se faisait pas de lire son journal intime. Il avait malgré tout lu que le plus jeune avait été terrorisé à l'idée de se retrouver à partager la chambre de quelqu'un qu'il ne connaissait pas, qu'il avait eu peur que cette personne, lui du coup, ne l'apprécie pas et le repousse... Chose qu'il avait en quelque sorte fait avant de tomber sur son carnet et de se rendre compte que s'il ne se reprenait pas bientôt, il réaliserait la peur d'Aurélien. Puis il avait aussi lu qu'Aurélien s'inquiétait pour sa famille, en particulier sa grand-mère, qu'il commençait à l'apprécier de jour en jour même s'il pensait que ce n'était pas réciproque, il parlait un peu de sa claustrophobie, qu'il espérait ne pas avoir d'épisodes tant qu'il vivait avec lui... Alors Guillaume s'était efforcé de ne plus toucher au carnet, il en savait assez. Et puis... il y avait les dessins. Il esquissa un petit sourire dans la pénombre en pensant aux nombreux dessins du plus jeune qu'il avait aperçu dans son carnet, tous des dessins de lui, et il laissa son esprit vagabonder au fil de la musique dans ses oreilles. Lui aussi, il l'appréciait finalement.

Fiction OrelxGringe - Confinement.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant