Partie 9.

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« Ça marche ? »

Guillaume s'approcha de son lit et posa une main sur le haut du dos du plus jeune afin de regarder l'écran de son ordinateur portable par-dessus son épaule. Il sentit Aurélien sursauter légèrement au contact et ce dernier se tourna vers lui, un air incertain sur le visage :

« O-Oui, je crois... J'appuie là c'est ça maintenant ?

— C'est ça. Ils ont bien eu ton texto pour leur expliquer comment ça marche ?

— Oui, ils devraient répondre bientôt... »

Guillaume acquiesça et se redressa avant de retirer sa main lentement du dos du plus jeune. Celui-ci lui offrit un petit sourire reconnaissant et une seconde à peine plus tard, il entendit du bruit venant de l'ordinateur, indiquant que la connexion s'était faite. Une voix de femme appela le plus jeune et ce dernier se tourna vers celle-ci, un grand sourire apparaissant alors sur ses lèvres :

« Maman...! »

Guillaume ne put retenir un petit sourire d'apparaître sur ses lèvres en voyant le plus jeune si heureux, à présent totalement absorbé par ce que lui disait sa mère de l'autre côté de l'écran, et décida d'aller prendre sa douche pour leur laisser un peu d'intimité. Il aimait voir ce sourire sur le visage d'Aurélien. Il était rayonnant.

***

Quand il revint près d'une demie-heure plus tard, Aurélien était toujours devant son ordinateur, assis en tailleur sur son lit, et, lorsqu'il entra dans la chambre, le plus jeune se tourna vers lui pour lui lancer un regard surpris avant de lui offrir un petit sourire intimidé. Guillaume en reçut un coup au cœur et n'eut pas plus le temps de s'attarder sur ce qu'il ressentait qu'il entendit la mère d'Aurélien s'adresser à ce dernier, le forçant à se concentrer de nouveau sur l'écran :

« Est-ce que c'est Guillaume ? » entendit-il la voix de sa mère demander au plus jeune alors qu'il posait ses affaires sur son tapis de sol et il se tourna vers Aurélien en entendant sa mère dire son prénom.

Il jeta un regard confus à Aurélien et ce dernier se tourna vers lui pour lui lancer un regard hésitant, les joues légèrement rouges.

« Euh, oui... répondit le plus jeune sans le lâcher du regard. Il vient de rentrer de la douche...

— Oh, dis-lui de venir, chéri ! Qu'on le remercie !

— Euh... J-Je sais pas si... »

Guillaume ne laissa pas le temps à Aurélien de finir sa phrase, le voyant si gêné, et le rejoignit sur son lit, venant s'asseoir à côté de lui :

« Bonjour madame, bonjour monsieur, salua-t-il les parents du plus jeune avant de remarquer sa grand-mère de même. Madame.

— Bonjour Guillaume, le salua le père du plus jeune, un homme d'une quarantaine d'années qui portait de petites lunettes devant ses yeux rieurs. Comment vas-tu ? On est enchantés de faire ta connaissance !

— On a tellement entendu parler de toi, enchaîna la grand-mère du plus jeune en riant et en jetant un regard en coin à Aurélien il s'aperçut à quel point ses joues étaient rouges.

— Enchanté de même. Tout va bien ici, on essaie de rester confinés au maximum même si des fois ce n'est pas facile... expliqua-t-il, s'étonnant lui-même de sa facilité à parler avec la famille d'Aurélien.

— Oui, ça ne doit pas être facile en effet... dit la mère du plus jeune en lui offrant un petit sourire très semblable à celui d'Aurélien. C'est pour ça que je voulais te remercier d'accueillir Aurélien comme tu le fais. Je sais ce que ça fait d'avoir son territoire envahi, si je peux dire, enchaîna cette dernière en riant doucement. Surtout à ton âge... »

Guillaume acquiesça et se tourna vers Aurélien qui avait à présent les yeux baissés sur ses genoux et les joues rouge d'embarras, ce qui fit apparaître un petit sourire moqueur sur ses lèvres.

« Quel âge as-tu mon garçon ? lui demanda alors le père d'Aurélien, le sortant de ses rêveries, et il se tourna à nouveau vers l'écran.

— Je viens de fêter mes dix-sept ans, monsieur. Je suis né en février.

— Je vois... Tu es un grand déjà, alors, lui dit le père d'Aurélien en lui souriant de manière sincère. Aurélien n'a que quatorze ans, c'est normal qu'on soit encore un peu trop protecteur envers lui, je suis sûr que tes parents ne s'inquiètent pas comme nous à te demander de les appeler tous les deux jours pour vérifier que tu vas bien ! »

Guillaume entendit le père du plus jeune se mettre à rire doucement et il esquissa un sourire en pensant à sa mère. En effet, celle-ci lui avait simplement laissé un message sur sa messagerie au début du confinement pour savoir comment il allait et il lui avait envoyé un bref texto avant de passer en silence radio. Il sentit Aurélien faire un mouvement à ses côtés et lorsqu'il se tourna vers lui il vit à quel point il semblait paniqué :

« Papa— commença le plus jeune et il le coupa, forçant un grand sourire sur ses lèvres.

— C'est sûr ! Ma mère et moi, on s'appelle pas autant, je peux vous l'assurer ! dit-il en riant et il se tourna vers Aurélien pour lui faire un clin d'œil, le rassurant ainsi, et il le vit se détendre imperceptiblement.

— Bon... On va vous laisser alors les garçons. Continuer votre journée. Encore merci Guillaume pour nous permettre de parler à Aurélien malgré les nouvelles mesures de l'école, dit le père du plus jeune et il hocha la tête, pour dire que c'était tout à fait normal.

— Bonne journée mon cœur, enchaîna sa mère et il sentit le plus jeune se tendre à ses côtés au surnom.

— Au revoir mon tout petit, dit à son tour la grand-mère avant de se tourner vers lui. Au revoir Guillaume. Prend bien soin de mon petit-fils, je te fais confiance pour ça. »

Guillaume sentit ses joues chauffer en entendant les mots de la vieille dame et ne répondit rien, se contentant d'acquiescer en compréhension. Il jeta un regard en coin au plus jeune à ses côtés et vit à quel point il était rouge d'embarras, le faisant se sentir légèrement mieux.

« Au revoir mamie... Papa et maman... Je vous aime. » balbutia Aurélien d'une petite voix avant de faire un petit signe de main à ces derniers et, après un dernier sourire, son père mit fin à la conversation et l'écran s'éteignit.

Ils restèrent tous deux silencieux un moment avant que Guillaume ne ferme son ordinateur et ne se tourne vers le plus jeune. Aurélien releva le visage pour le regarder d'un air hésitant et Guillaume sourit en voyant le rouge toujours présent sur ses joues. Il était définitivement adorable.

Fiction OrelxGringe - Confinement.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant