Dieu se veut à l'origine de tous nos actes, et à leur dénouement aussi. Il est à la fois l'énigme et la réflexion, le passé et l'avenir...
De toute évidence il est plus facile de mentir à la face du monde que d'être honnête avec soi-même. C'est facile de renvoyer le tort à d'autrui alors qu'en réalité il émane de nous. Il m'a fallu du temps pour me faire à l'idée que j'étais le responsable de mes propres malheurs quoi qu'il fût.
Entre regrets et remords j'essayais de me situer afin de cerner mon mal-être en toute honnêteté. A mi-chemin du début de la fin, j'ai senti la malchance à bout de nez s'accaparer de moi. L'incertitude avait sapé la confiance que je portais à l'avenir, sur mes jugements relatifs aux choix que j'avais faits au commencement car j'avais pris conscience de l'absence d'adéquation qui existait entre mes objectifs initiaux et les résultats actuels. J'ai commencé à perdre la foi, ma lucidité et j'ai sombré dans l'incohérence, le délire, la folie.
J'ai senti au fil des événements la d'échéance, je l'ai vue venir de loin. Dès lors j'ai su que les choses ne reflétaient plus ce dont je m’étais imaginé au tout début. Ainsi j'ai vu se profiler dans l'ombre un schéma récurrent qui ne me plaisait pas mais j'étais obligé de subir les conséquences de mes actes. Un concours de circonstances de nature déplaisante auquel je n'aurai pas pris le dessus tout compte fait car j'étais pas bien préparé à ce qui risquait d'arriver.
Je n'en attendais pas moins toutefois. Rien n'est gratuit au final, même le chagrin mériterait un solde.
Quand j'y pense l'amour est un sentiment naïf et chaste mais à la fois cruel et inoffensif qui se voile de pudeur et de fierté au sanctuaire du cœur. Il n'est point cette tendresse transcendante qui répand les larmes de l'élégance par les yeux du masque de l'innocence. Il n'est qu'une supercherie trop prétentieuse et malhabile.
Jadis avant que Ramatoulaye ne soit entrée dans ma vie, je menais une exigence paisible. Mes quotidiens étaient d'emblée ordinaires, chaque soir j'allais au lit la tête tranquille, avec des pensées neuves et des idées claires. La ténacité de la lassitude me déconcertait d'avantage de mes obligations quotidiennes néanmoins, sans doute ce qui faisait tarir mes moindres faits et gestes, me faisant chavirer dans un univers indécis où la récréation était interminable qui plus est plus étonnant encore auquel j'y avais finalement pris goût à force de côtoyer l'oisiveté et les distractions de l'esprit. L'anxiété et les crises d'angoisse et de panique n'étaient pour moi que des sensations inéluctables certes, mais instantanées et éphémères dont la tyrannie ne m'atteignait point.
Cette aventure aussi passionnelle que fut-elle semblait être vouée à l'échec a priori. Nos réalités étaient incommodes, disons incompatibles déjà entre elle et moi mais mes sentiments m'aveuglaient inexorablement qu'à un moment donné cela avait failli causer ma ruine.
Hélas tout ceci n'est plus qu'un lointain souvenir à présent. Cette période est révolue désormais. Ce fut un parcours plein de turbulences, de chevauchements et de faux espoirs. J'ai lutté du mieux que j'ai pu mais cela n'a pas suffi on dirait bien. Tout ce qui me restait à faire c'était prier pour qu'un miracle se produise car tous les recours étaient déjà épuisés.
Par la suite Mariama tenta autant qu'elle put de me remonter le morale cependant je ne prêtais malheureusement pas attention à ses efforts consentis car j'étais effondré et meurtri à tel point que rien ne pouvait apaiser ma conscience, soulager ma douleur.
On ne s’en rendait pas compte mais le temps passait. A force de m'apitoyer sur mon sors je n'ai pas vu l'heure s'écouler. Le désarroi m'accablait profondément, à un moment donné, Mariama songeait vouloir rentrer. Après la période crépusculaire je décide de l'accompagner regagner chez elle à Yoff. Notre amitié en fait s'était transformée en une relation fratricide que rien ne pouvait ternir ni obstruer au fil des années. Cette expérience pénible qu'est le chagrin est sans doute une punition pour les gens tel que moi. Les personnes solitaires, trop fiers et vaniteux pour s'autoriser une vie sociale convenable sont en général vulnérables à la déception et à la trahison. Faut-il encore que je me rappelle de ma devise d'antan, cette règle de conduite à laquelle je m'étais prescrite et dont je me remémorais et me répétais sans cesse. Il fût un temps où cette idéale dont je défendais n'était rien d'autre que l'émotion est source de misère, de faiblesse et de ruine mais après avoir mûrement réfléchi je me suis rendu compte que le manque d'amour est le plus âcre des ressentiments qu'un être humain pouvait ressentir. Ce vide, cette absence de sentiments instaure un déséquilibre pouvant découler sur un désordre émotionnel et des troubles du comportement. Il n'y a aucun salut à vivre dans la solitude.
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Ramatoulaye 🌹[Réécriture]
RomantikC'est une histoire d'amour passionnante entre un jeune étudiant du nom de Ismaël et une lycéenne, Ramatoulaye. Ils se sont rencontrés au lycée de Thiaroye. Par la suite, tombé sous le charme de la fille, le jeune Ismaël fera l'impossible pour la con...