Partie 41

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J’avais pas immédiatement saisi sa phrase…Après quelques secondes, je bloquai, j’ai cru m’évanouir. Sa dernière phrase résonna dans ma tête. Une vague de chaleur me monta brusquement dans chaque membre de mon être. Des goutes de sueur froide me tomba sur le dos. Parler ou se taire ? Rire ou pleurer ? Je ne croyais pas mes oreilles. 

Badro avait le regard neutre. Enfin non, pas si neutre que ça, il attendait juste une réaction de ma part et cette dernière était abusivement phénoménale. 

J’étais aphasique, mon cœur tambourinait, ma gorge se nouait. C’était trop beau pour être vrai, j’arrivais pas à le croire. Essoufflée, je lui murmurai. 

MOI : Ba..dro..

Il fronça les sourcils. Je pouvais lire aucune expression dans son visage. 

BADRO : téma So, je vais pas te faire un dessin. T’as bien compris. 

Y’avait la pluie qui tombait sur la voiture. On dirait un film bolywoodien. 

Je hochai la tête, je regardai sa main posée sur le volant. Spontanément, je déposai la mienne sur la sienne. Il la regarda choqué, puis fit un petit sourire. 

BADRO : retire ta main ! 

Je lui souris et enlevai ma main.

BADRO : dis haja, non ? (Un truc)

MOI : t’as dit je suis la tienne.

BADRO : …et ? 

MOI : j’aime pas quand tu traites les gens comme des objets.

Il fronça les sourcils, grimaça et approcha son visage du mien. J’avoue que j’étais pire qu’heureuse, mais j’ai pas aimé la façon dont il m’a dit que j’étais à lui. Ça montrait son côté machiste, possessif peut-être. Comme la plupart des arabes, les noirs aussi, il aimait être le male dominant. 

BADRO : casse pas les couilles ! 

MOI : …non sérieux ..

Il me coupa.

BADRO : regarde Soraya, je fais pas ça pour tchi, je suis quelqu’un qui vise un peu loin.. A 22 ans, j’ai fait autant de conneries qu’un mec de 40 ans. Et sah, Soraya tu verras que ma vie s’pas de la rigolade. 

MOI : j’ai pas compris..

BADRO : tu comprendras avec le temps. 

C’était sa phrase préférée : « Tu comprendras avec le temps. » Il était incompréhensible comme d’hab et jusqu’à maintenant, il m’a pas clairement montré son intention de se poser avec moi. 

Il démarra la voiture. Je faisais que le regarder comme un abruti sans vie. Il me calculait pas trop, il avait l’air de cogiter. 

BADRO : Soraya, ya des trucs sah ? 

MOI : …genre ? 

BADRO : zebi… rien s’bon oublie 

MOI : non tu me dis wesh. Des trucs genre quoi ? 

BADRO : walou (rien) 

Je fermai les yeux. En ce moment là, je voulais trop le serrer dans mes bras et lui murmurer mes sentiments. Mais avec Badro, ça marche pas comme ça. 

BADRO : Fouad ou le mec shab les spice girls.. C’est finit maintenant.

MOI : … eux s’vraiment finit depuis vla le temps Badro. 

BADRO : personne me prend pour un narvalo..

MOI : qui t’a prit pour un narvalo ? 

BADRO : et je te vois trainer en bas, je te coupe les jambes. 

Chronique : Entre les blocs de ciment, l'amour ne choisit pas ses couleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant