Partie 30

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MOI : on va ou là ? 

MAHMOUD : je te dépose chez wat ! On va faire une montée dans le XX ( c’était dans la banlieue) 

MOI : wesh ? Il vous arrive quoi là ? 

MAHMOUD : Gibra il s’est fait défoncé par des fils de putes de là-bas. Ma vie on va les démolir tu verras

Quand il m'a dit ça, mon cœur a fait un petit bond, et s'est mit à accélérer, il voulait sortir de ma poitrine tellement il battait fort. Je voulais voler de ma place et être avec lui, j’avais peur pour lui wallah, c’était fou comme sentiment, je l’avais jamais éprouvé auparavant, je tenais à lui plus que moi-même, je tenais à sa vie plus que la mienne. C’est là ou j’avais bien compris la vraie signification d’amour, c’est là ou j’avais bien capté les paroles de ma sœur Keltoum.

Ma gorge se noua, ma respiration accéléra, j’étais comme une folle paniquée.

MOI, je bégayais : ..il…il…. euh … putain Mahmoud il lui est arrivé quoi ? 

Mahmoud qui tapait des accélérations de fou avait le seum, il serrait la mâchoire. 

MAHMOUD, hurlant : j’en sais rien, on m’a dit il s’est fait ramasser une raclée par des fils de putes de la banlieue. Zeubiiii ils verront ces niqués on va les enculer, leurs mères les putes on les fracassera 

Tout au long du trajet il insultait, j’écoutais même pas ce qu’il disait je faisais que penser à Badro. 

Rentrant chez moi, je devenais dingue, je faisais les milles pas dans ma chambre, je squattais ma fenêtre, je me tapais des films de ouf dans ma tête, je l’imaginais mort, ou bien il s’est prit un coup de cutteur. C’était fou comment je devenais paro. 

J’attendais des news mais rien ne bougeait, la cité était calme. Rien que je passais des coups de fil à Mahmoud, Slimane, Lucenzo par le téléphone d'Asmaa mais personnes ne répondit. Wallah que je me retenais fortement de pleurer. En ce moment là je n’avais qu’une envie c’était le serrer fort dans mes bras et lui avouer mes sentiments. 

Rima débarqua chez moi, je lui racontai toute l’histoire, elle était paniquée comme moi, elle était déter à débarquer chez la mère à Badro et lui demandait, mais sûrement elle devait pas être au courant, donc elle appela Sabrina, elle était pas au courant elle aussi, elle a pété les câbles parce qu’on lui avait dit que Mouhssine était monté avec les mecs. 

Après que Rima ait rentrée chez elle, je restai à ma fenêtre, je faisais que paniquer en sah. C’est énorme cette inquiétude que j’avais à l’intérieure de moi, la peur tuait chaque membre de mon corps. 

Je me fus réveiller par le bruit de quelqu’un dans la chambre, c’était Asma, elle se préparait devant la glace, je regarde mon portable c’était 9h00.

Je me précipitais, je commençais le taf très tôt, je guettais mon téléphone pour voir si j’avais des appels de Mahmoud ou quelqu’un, mais rien. 

Au boulot je me suis excusée, mon bosse était halla il m’a rien dit. Waaah comment j’étais dans les vappes ce jour là, j’avais pas la tête à bosser, ma tête était ailleurs avec Badro, j’avais aucune nouvelle, mais aucune et ça me tuait ça.

Pendant la pause, je voulais appeler Mahmoud mais j’avais oublié de prendre une recharge, alors j’ai demandé à Célia (ma collègue) de me filer son téléphone, elle est trop sympa cette fille, elle a hésité point. 

MAHMOUD : huuuuum ?

MOI : Mahmoud ?

MAHMOUD : zebii je dors, t’es qui bâtard ?

MOI : ta gueule c’est moi, c’est Soraya 

MAHMOUD : t’as quoi toi aussi ? Rappelle, rappelle-moi tard plus 

MOI : eeeeh s’pas mon phone , fais pas chier ! Dis, vous avez fait quoi hier soir ?

MAHMOUD : ben y’avait une putain de grosse debza (baston) on s’est fait défoncé sah, mais on a enculé les mecs teh le XX, ici c’est le XX (ma ville) sahbi, si tu nous test, t’es dead ! 

MOI : Cheeeh fihoum et …Badro ? 

MAHMOUD : oui il est rentré chez lui hier soir, zeubi ils l’ont géré à plusieurs, il était ko wallah 

Mon cœur se serrait, je sais pas ce qui s’est passé. Normalement Badro il gérait mais là il s’est fait bien défoncé, j’avais le seum.

MOI : il a des blessures ?

MAHMOUD : …ben oui 

MOI : quoi il s’est fait soigner ou pas ? 

MAHMOUD : ben oui je crois il a fait une virée à l’hosto pour faire des radios et toute la merde là

MOI : aller je te rappelle Mahmoud, je dois rendre le tél à ma copine.

Je raccrochai, j’avais la rage contre ces mecs là, j’aurais aimé les fusiller un par un sérieux. J’avais même la rage contre lui, depuis qu’il était petit il se mêle dans des bails chelous.

Bref c’était le weekend, j’avais taffé du matin au soir, la boulangerie ça marche super bien pendant la période de Noel. Donc je suis sortie du taf à 19 heures, quand j’étais arrivée à la tess, je pouvais voir Badro assis contre le capot de sa voiture entrain de discuter avec plusieurs mecs. Il avait sa casquette comme d’hab, je pouvais pas trop voir son visage, mais j’avais aperçu qu’il avait un pansement au niveau de son menton et son bras dans un plâtre, quand même ces connards l’avait pas raté, j’avais de la peine pour lui. 

Arrivée devant eux, je le regardai, il me rendit mon regard vite fait puis le détourna et continua sa discussion avec ses potes. 

Depuis ce jour là, j’étais rentrée dans une autre dépression, je voyais qu’il me calculait pas, je devenais folle, wallah que chaque nuit je faisais que pleurer dans mon lit, je me détestais à fond, j’avais le rancœur, je faisais tiep…C’était fou ! 

C’était la dernière soirée de l’an 2009, Sabrina avait fait un petit diner, pas zerma pour fêter le nouvel an mais juste parce que c’était une occasion pour passer un bon moment.

Donc j’étais avec elle dans la cuisine, y’avait Rima aussi, Amel (la tipeu à Mouh) et Kheira. Mahmoud et ses reufs étaient dans le salon. J’avais raconté à Sabrina que j’étais dans un sale état à cause de Badro, et qu’il me calculait pas, mais après on a pas trop parlé de ça, je voulais pas la saoulé. 

Quelqu’un sonne à la porte, on entend Mouhssine rigoler avec des gars, Sabrina me regardait avec un grand sourire, elle cria depuis la cuisine.

SABRINA : MOUHSSINE, C’EST QUI ? 

MOUHSSINE , criant lui aussi : C’EST GIBRA ! 

Mon cœur tapa une accélération, je me sentais déséquilibré, j’allais tombé dans les pommes carrément. 

SABRINA, me souffla à l’oreille : surprise ma belle ! 

J’étais paniquée lol, je savais pas quoi faire, j’ai eu chaud et froid d’un coup…Zeeeh j’étais terrifiée, je voulais pas sortir de la cuisine. 

Même pas une minute, il entra dans la cuisine, il était magnifique avec sa casquette noir et un survêt Paris SG. Quand j’ai vu son visage ouaaaah le choc, il avait un œil au beure noir, le menton ouvert, la lèvre gonflée, il était bien défoncé, il avait toujours les cicatrices de ce baston. 

Il tsheka les filles, ensuite me tsheka. J’avais la tête baissée, je commençais à tiré ma main mais il la tenait toujours, je levai le regard, je croisai le sien, ouaaah il était comment dire, il m’a fait de l’effet, il me regardait droit dans les yeux avec ses grands yeux noirs, ce regard avait duré un bon moment. 

C’est bon là je deviens complètement maladeeeuh (lol), ça veut dire quoi ce geste ? Et ce regard ? Pourquoi moi et pas Rima ou Kheira ou même Sabrina ? Ça doit sûrement signifier quelque chose. Mon dieu comment il me rendait ouf, comment il aimait jouer avec mes sentiment !

Chronique : Entre les blocs de ciment, l'amour ne choisit pas ses couleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant