chapitre 13

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Assis en face de Mark, mes yeux sont baissés pour ne pas le regarder. Se trouvant à l'autre bout de la table il mange sans retenue le plat de viande que j'ai préparé. Quand à moi, j'ai l'estomac noué et le coeur lourd. Je tourne la tête vers la grande fenêtre vitrée se trouvant à ma gauche. Le soleil commence sa descente vers l'horizon, colorant le ciel d'une couleur orangée et la forêt est subliméepar ce spectacle. Je me perd à la contemplation du paysage oubliant un instant où je me trouve.

- Manges!

Je sursaute suite à l'ordre de mon homologue et reporte mon attention sur sa personne. Je regarde la nourriture dans mon assiette, moins appétissante que la sienne. Monsieur m'a fais servir de la soupe aux légumes qu'une servante a préparé.  J'ai plus l'impression d'être un enfant qu'on essaie de leurrer.

- Tu en aura besoin, enfin vous en aurez besoin.

Je fronce les sourcils. Vous?

- Je...Je n'ai pas faim.

- Ce n'était pas une question me semble t'il. Manges!

- Je vous ai...

Ne m'y attendant pas, je sursaute lorsqu'il frappe son poing contre la table. Son visage n'exprime rien d'autre que de la colère qu'il ne semble plus contenir.

- Arrête ton insolence! Très bien comme tu voudras.

Il regarde sur le côté avant qu'un garde que je n'avais pas remarqué ne se dirige vers moi.

- Emmenez le dans ses...appartements.

Je n'ai pas le temps de protester que je me retrouve déjà entrain d'être traîné vers je ne sais où. Nous rencontrons des omégas qui nous jettent des regards curieux, lorsque nous passons dans les nombreux couloirs de la demeure. Certains sont effrayés alors que d'autres continuent leur tâche comme si de rien n'était. 

Le garde s'arrête devant une porte qu'il déverrouille avec l'un des nombreux clés se trouvant sur son trousseau. Il me pousse dans la pièce lorsqu'il réussit enfin à ouvrir la porte. En à peine quelques secondes la porte se ferme dans un bruit sourd et le bruit d'une serrure se fait entendre. Me voilà plongé dans le silence. Le peu de lumière qui entre dans la pièce par la fenêtre me laisse voir un lit une place, se trouvant contre le mûr. C'est avec un soupir que je m'y laisse tomber.

Je me mets à contempler le mûr d'en face en essayant de comprendre la situation dans laquelle je me trouve.  Me voilà loin de ma maison, loin de mon mari qui doit être mort d'inquiétude. Et tout cela pourquoi? Pour le bon vouloir d'un homme qui ne pense qu'à la vengeance et au pouvoir. 
Je me prend la tête entre les mains alors que je commence à sentir le manque de mon âme soeur. Cette envie d'être dans ses bras et le désespoir qui m'envahit en sachant que je ne le peux pas.

Je sursaute lorsque des petits coups se fond entendre. Je regarde la porte étonné que quelqu'un toc sur celle-ci. 

- Hey, vous êtes là?

Je lève les  yeux au ciel en reconnaissant la voix du petit garçon de tout à l'heure.  Même lorsque je suis enfermé il trouve le moyen de venir m'embêter. Vraiment ?

- À ton avis patate?

Je l'entends ricaner avant de se racler la gorge.

- Je me disais bien aussi que vous n'étiez pas partie prendre le thé avec la fée clochette.

- Que veux-tu ?

- Je me demandais...enfin, vous allez bien ?

-Tu t'inquiètes ? Après avoir détalé comme un lapin tout à l'heure ? 

Je soupir et laisse mon dos tomber contre le matelas, me faisant tousser à cause de la poussière qui se dégage des draps. Le plafond est orné de trace d'humidité et la peinture craque montrant le vieillessement de l'endroit.

- Je ne voulais juste pas tomber sur sa majesté,  le roi des crétins.

Sa voix est beaucoup plus basse et semble même triste. Je ferme les yeux lorsqu'une douleur se fait ressentir dans mon ventre. Ah c'est vrai je n'ai pas mangé.

- Je vais bien.

- D'a...d'accord. Et pour, l'autre ?

Je me relève dun coup beaucoup trop surpris par sa question.  L'autre ?  Je regarde partout autour de moi pensant ne pas avoir aperçu quelqu'un se trouvant dans la pièce avant ma venue. Pourtant je ne vois personne.

- Je suis seul dans cette pièce. Il n'y a que moi.

Un temps de silence suit ma phrase. Un temps qui semble beaucoup trop long à mon goût. Je sursaute encore une fois fois lorsqu'il prend la parole. Je le pensais parti.

- Tu ne semble pas au courant.  Peut-être que c'est mieux ainsi. 

Il s'adresse plus à lui-même qu'à moi. Cependant il a réussi à attiser ma curiosité.

- De quoi est-ce que tu parles ?

Je l'entends donner des coups répétitifs sur le bois de la porte tandis que mon mal de ventre commence à s'intensifier. Et pendant un instant je crois avoir rêvé lorsque la douleur s'arrête en même temps que ses coups. 

- Tu devrais dormir. Il en a besoin.

Je l'entends partir me laissant seul et complètement perdu.  Qu'est-ce qu'il vient de se passer là ?

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